RAPPORT D'ACTIVITE DE LA DPE : 1995


DIRECTIONS EXTÉRIEURES


TROIS ACTIONS SIGNIFICATIVES DE LA DIRECTION DE CHARLEROI

1. Pollution du sol et des égouts par hydrocarbures

En mai 1995, les habitants des rues Wilmart à Châtelineau et Trieu Kaisin à Charleroi ont informé les services de la Direction de Charleroi d'une pollution par des hydrocarbures qui se traduisait par des odeurs perceptibles sur la voirie et à l'intérieur des habitations.

L'enquête nous a amenés à la station de distribution de carburants, exploitée à Châtelineau sur le terrain d'une grande surface de distribution comportant un dépôt d'hydrocarbures d'une capacité de 320.000 litres, en huit réservoirs enfouis d'une capacité individuelle comprise entre 30.000 et 70.000 litres.

La visite sur place a conduit à constater des zones souillées par des hydrocarbures, sur une superficie de quelque 20 mètres carrés, au droit des orifices de remplissage et des tuyaux d'aération des réservoirs.

Parallèlement, une inspection des égouts traversant la station de distribution a révélé qu'un mélange goudron-hydrocarbures ruisselait sur les parois des éléments en béton.

Sur base de ces premières constatations, le dirigeant de l'établissement fut invité à faire évacuer les terres contaminées. Quatre cents mètres cubes de terres, ayant une teneur en hydrocarbures supérieure à 1 %, voire 2 %, furent ainsi évacuées par un collecteur agréé en Région wallonne pour la collecte de déchets toxiques ou dangereux. L'enlèvement de ces terres contaminées a permis de dégager la partie supérieure des réservoirs et a fait apparaître que la toile goudronnée devant servir d'enveloppe de protection autour des réservoirs, avait en partie disparu sur les réservoirs d'essence. A ces endroits, les réservoirs étaient oxydés.

Compte tenu de l'importance du volume des terres contaminées restant à évacuer pour réaliser l'assainissement du site le dirigeant de l'entreprise commerciale a proposé de faire réaliser cet assainissement par une technique permettant de laisser en place les terres contaminées.

D'autre part, eu égard à l'état de corrosion des tôles de certains réservoirs, les dirigeants de l'entreprise ont projeté de construire une nouvelle station de distribution de carburants.

Conjointement aux travaux décrits ci-avant, des épreuves d'étanchéité furent réalisées sur les réservoirs et leurs tuyauteries. Ces épreuves ont mis en évidence une tuyauterie défectueuse. Les 8 réservoirs, âgés de 20 ans, ont subi l'épreuve avec succès.

La pollution du sol et des égouts est la conséquence:

  1. d'un manque de précautions lors des opérations de remplissage des réservoirs. (débordements, épanchement de liquide dans les chambres de visite contenant les bouches de remplissage, épanchements sur le sol,...);
  2. d'un dispositif antidébordement inefficace;
  3. de l'étanchéité non satisfaisante des chambres de visite aménagées au-dessus des réservoirs;
  4. d'une conduite enterrée défectueuse;
  5. de l'aire de la station insuffisamment étanche;
  6. de l'absence de séparateur d'hydrocarbures avant rejet à l'égout des eaux pluviales recueillies sur le sol de la station de distribution.

2. Contrôle de laboratoires photographiques

Pour répondre à une demande de l'administration centrale, la visite systématique des laboratoires photographiques et des photographes installés sur le territoire de la Direction de Charleroi a été effectuée.

L'objectif principal de ces visites était de vérifier ce qu'il advenait des déchets issus de l'utilisation de produits et matières photographiques (bains de développement, bains de fixation,...).

Cent soixante-quatre établissements ont été visités. Cent dix d'entre eux (67 %) font appel à un laboratoire extérieur pour développer les films de leurs clients alors que quarante et un exploitants (25 %) possèdent une machine à développer les films et que treize commerçants (8 %) développent eux-mêmes les films en noir et blanc, qui leur sont confiés et les reportages photographiques qu'ils réalisent.

Cinquante-quatre photographes (33 %) possèdent donc chez eux des produits usés de développement et sont donc directement concernés par l'arrêté de l'Exécutif régional wallon du 9 avril 1992 relatif aux déchets toxiques ou dangereux.

Trente-deux parmi eux (59 %) font régulièrement appel à un collecteur agréé de déchets toxiques ou dangereux, neuf autres (16 %) envoient leurs déchets à leurs fournisseurs de produits neufs.

Il s'est également avéré que la question ne se posait pas pour quatre commerçants et que neuf utilisateurs (16 %) rejetaient leurs déchets liquides à l'égout !

Une lettre a été adressée à chacune des personnes concernées afin de la mettre en demeure de respecter strictement les dispositions de l'Arrêté de l'Exécutif régional wallon du 9 avril 1992 précité.

3. Contrôle des salons-lavoirs et ateliers de nettoyage à sec

Pour satisfaire également à une demande des services centraux de la D.P.E., une enquête systématique a été effectuée dans les salons-lavoirs et les ateliers de nettoyage à sec établis sur le territoire de la Direction.

Cent septante-deux établissements ont été visités.

A l'occasion de ces visites, il fut constaté que:

Sur les soixante-huit derniers établissements (40 %):

Il en a résulté: