Habitats cibles du projet LIFE

D'après d'après Monsieur Pierre Limbourg Ir, 2002. Classement des habitats concernés par le projet LIFE "Gestion et restauration des pelouses calcicoles en Lesse et Lomme". Note technique n° 1 


1. Les pelouses sèches semi-naturelles sur calcaires (code 6210)
2. La végétation herbacée des lisières et clairières (ourlets) des chênaies thermophiles sur calcaire
3. Les formations à genévrier (juniperus communis) sur pelouses calcicoles (code 5130)

4. Les pelouses rupicoles de l'Adysso-sedion albi


1. Les pelouses sèches semi-naturelles sur calcaires (code 6210)

Les pelouses calcicoles sont des formations herbacées plus ou moins fermées dominées par des graminées vivaces, comme le brome érigé ou la seslérie, que l'on rencontre dans des stations sèches sur substrat calcaire. Elles constituent la végétation caractéristique des "tiennes calcaires" dans la région de Lesse et Lomme. La plupart de ces pelouses sont d'origine secondaire : dérivant d'une déforestation ancienne, elles ont été soumises à un pâturage de type extensif par des ovins durant une longue période. On distingue deus types de pelouses calcicoles : les pelouses xérothermophiles en conditions de sécheresse très importantes et les pelouses méso-thermophiles en conditions moins xériques.

 

1.1 Les pelouses xérothermophiles à seslérie et globulaire

Les pelouses du type xérobromion se développent sur des sols très superficiels (lithosols calcaires) à faible capacité de rétention en eau et en expositions chaudes : sommet de falaises : fortes pentes orientées au sud, gradins rocheux recouverts d'une fine couche de terre… La végétation spécifique que l'on y rencontre est adaptées à ces conditions de vie difficiles. Si les pelouses primaires, plus ou moins ouvertes, installées sur roches sont stables, celles qui dérivent d'une déforestation ancienne évoluent lentement, en l'absence de gestion, vers la fruticées avec recolonisation progressive par des espèces ligneuses thermophiles.

Quelques espèces indicatrices :

Seslérie bleuâtre Sesleria caerulea
Laîche humble Carex humilis
Mélique ciliée Melica ciliata
Globulaire Globularia bisnagarica
Ail à tête ronde Allium sphaerocephalon
Anémone pulsatille Pulsatilla vulgaris
Aster linosyris Aster linosyris
Phalangère à feuille de lis Anthericum liliago
Germandrée petit-chêne Teucrium chamedrys

 

1.2 Les pelouses méso-thermophiles à brome dressé et koelerie

Les pelouses de type mesobromion occupent des sols plus profonds et moins secs que les précédentes et sont toutes d'origine secondaire : il s'agit d'anciens parcours pastoraux très répandus jadis sur les collines calcaires ou schisto-calcaires de la région. Après abandon du pâturage au siècle dernier, la plupart de ces pelouses ont été reboisées en pins noirs d'Autriche ou se sont embroussaillé naturellement. La végétation comporte une large dominance de graminées (brome dressé et brachypode penné principalement) et est plus fermée que dans le cas du xérobromion. Ces pelouses hébergent néanmoins des espèces remarquables comme les orchidées ou les gentianes. Leur évolution vers des stades forestiers est malheureusement très rapide en l'absence de gestion conservatoire et on assiste actuellement à une disparition de ce type de végétation exceptionnel.

Quelques espèces indicatrices :

Brome dressé

 Bromus erectus

Brachypode penné

 Brachypodium pinnatum

Avoine pubescente

 Avenula pubescens

Koelerie

 Koeleria pyramidata

Cirse acaule

 Cirsium acaule

Carline vulgaire

 Carlina vulgaris

Vulnéraire

 Anthyllis vulneraria

Centaurée scabieuse

 Centaurea scabiosa

Hippocrépide en ombelle

 Hippocrepis comosa

Hélianthème jaune

 Helianthemum nummularium

Colombaire

 Scabiosa columbaria

Serpolet commun

 Thymus pulegoides

Polygala chevelu

 Polygala comosa

 

Sur sols partiellement décarbonatés, on rencontre : épervière piloselle (Hieracium pilosella), genêt aillé (Genistella saggitatis), genêt des teinturiers (Genista tinctoria), Luzule champêtre (luzula campestris), polygala vulgaire (Polygala vulgaris), petite centaurée (), bétoine (Stachys officinalis)

2. La végétation herbacée des lisières et clairières (ourlets) des chênaies thermophiles sur calcaire

Les ourlets présentent comme caractères essentiels d'être soustraits au pâturage et de bénéficier d'un microclimat particulier de transition entre le sous-bois et la pelouse ou prairie voisine. Les graminées y sont dès lors généralement peu représentées. Si des ourlets xéro-thermophiles liés à la chênaie pubescente sont relativement stables, en raison de la faible profondeur du sol et de l'exposition sud, les ourlets méso-thermophiles sont par contre sujets à l'embroussaillement comme les pelouses du mesobromion avec lesquelles elles sont en liaison.

Quelques espèces indicatrices :

a) ourlets xéro-thermophiles

Géranium sanguin

 Geranium sanguineum

Buplèvre en faux

 Buplevrum falcatum

Libanotis

 Seseli libanotis

Sceau de Salomon odorant

 Polygonatum odoratum

Tabouret des montagnes

 Thlaspi montanum

Dompte venin

 Vincetoxicum hirundinaria

 

b) ourlets méso-thermophiles

Aigremoine eupatoire

 Agrimonia eupatoria

Origan

 Origanum vulgare

Réglisse sauvage

 Astragalus glycyphyllos

Clinopode

 Clinopodium vulgare

Campanule à feuille de pêcher

 Campanula persicifolia

Fraisier vert

 Fragaria veridis

Trèfle intermédiaire

 Trifolium medium

Inule conize

 Inula conizae

Violette hérissée

 Viola hirta

3. Les formations à genévrier (juniperus communis) sur pelouses calcicoles (code 5130)

Le genévrier commun est, avec l'If, le seul résineux indigène en Belgique. C'est une espèce assez rare et protégée. Peu exigeant quant à la nature du sol, on le rencontre dans les landes et pelouses pâturées de façon extensive. Dans la région de Lesse et Lomme, sa raréfaction résulte de l'abandon des activités pastorales conduisant à la recolonisation ligneuse des pelouses calcicoles qui le prive de lumière indispensable à son développement. La composition floristique des formations à genévrier diffère très peu de celle des autres habitats dans lesquels il présente des peuplements dispersés. L'intérêt de ces formations est principalement d'ordre paysager.

4. Les pelouses rupicoles de l'Adysso-sedion albi

Ces habitats se présentent comme des pelouses très ouvertes à orpins et espèces annuelles de petite taille au niveau des affleurement rocheux calcaires sur des replats terreux. Les contions y sont très sèches et chaudes. Lorsque la matière organique parvient à s'accumuler, une pelouse de type xérobromion peut s'installer.

Orpin blanc Sedum album
Orpin réfléchi Sedum rupestre
Céraiste nain Cerastium pumilum
Saxifrage tridactyle Saxifraga tridactylites
Tabouret perfolié Thlaspi perfoliatum
Pâturin comprimé  Poa compressa