Ce rapport sur l’environnement wallon est un document technique, destiné aux personnes intéressées par les questions environnementales. Basé sur un large éventail d’indicateurs, il constitue avant tout un outil d’aide à la décision.

 

L’indicateur


Un indicateur peut être défini comme un signe ou un signal révélateur d’évènements ou de systèmes complexes. Il traduit des données en une information succincte facilement interprétable. Les indicateurs sont des outils d’analyse qui aident à identifier, comprendre et suivre différents phénomènes et à évaluer l’efficacité des mesures prises par rapport aux objectifs fixés. Ils sont employés depuis longtemps dans les domaines économique, politique et social : le produit national brut, le taux de chômage, …

Dans le domaine de l’environnement, l’utilisation d’indicateurs est plus récente. Leur élaboration est complexe vu le grand nombre d’interactions qui existent entre les compartiments environnementaux. Même si certains indicateurs (comme les indicateurs de qualité de l’air) sont d’usage courant dans les pays industrialisés et si des listes d’indicateurs sont développées par différents organismes internationaux (CSD, OCDE, AEE,…), il n’existe pas, actuellement, de consensus général sur un ensemble d’indicateurs environnementaux harmonisé au niveau international.

 

Structuration et contenu


Pour fixer la structure et le contenu de ce premier recueil d’indicateurs de l’environnement wallon, une étude préliminaire a été réalisée par l’IGEAT-ULB (D. DEFRISE) en étroite collaboration avec la Direction générale des Ressources naturelles et de l’Environnement.

La démarche suivie a reposé sur :

  • l’identification des phénomènes environnementaux importants à suivre en Région wallonne,
  • la recherche d’indicateurs susceptibles de donner une vision évolutive de ces phénomènes,
  • la recherche d’indicateurs susceptibles d’évaluer l’efficacité des mesures prises par rapport aux objectifs fixés,
  • l’existence de données.

Des choix ont dû être posés; ils l’ont été avec le souci permanent d’assurer un maximum d’harmonisation avec les données demandées par les instances internationales pour élaborer leurs propres rapports.

Le rapport aborde principalement les trois grands compartiments de l’environnement que sont l’air, l’eau et la vie (nature-forêt) et trois domaines d’activités : la sylviculture (nature-forêt), l’agriculture et les déchets. Pour les autres aspects, les données sont moins nombreuses et plus difficiles à rassembler. Un sixième chapitre (divers) regroupe néanmoins une série d’indicateurs sur des problématiques d’actualité : urbanisation, tourisme, bruit, transport, industrie, dépenses environnementales, police de l’environnement.

 

Le schéma DPSIR


Les chapitres sont structurés par thématique et sont abordés selon le schéma DPSIR (Driving force, Pressure, State, Impact, Response) développé par l’Agence Européenne de l’Environnement. Ce schéma constitue un cadre conceptuel qui permet de mettre en évidence les liaisons entre les différents thèmes.

Les indicateurs de force directrice se situent à l’amont du phénomène étudié, ils en forment le cadre social et économique (données sur la population, le niveau de consommation,…). Les indicateurs de pression présentent des données sur les pressions exercées par l’ensemble de la société et les différents secteurs d’activités sur l’environnement. Les indicateurs d’état permettent d’évaluer l’état d’un compartiment de l’environnement. Les indicateurs d’impact traduisent le lien entre l’état et ses conséquences sur la santé humaine ou sur les compartiments environnementaux qui lui sont liés. Enfin les indicateurs de réponse mettent en évidence les réactions apportées par la société pour corriger l’état des compartiments environnementaux ainsi que les progrès réalisés lors de la mise en place des politiques environnementales ou ayant un impact sur l’environnement.

Les schémas DPSIR des thèmes abordés sont repris ci-après. Ils permettent notamment d’établir les liens entre les différents compartiments de l’environnement et les activités humaines. Ces schémas reprennent non seulement les indicateurs présentés mais également des problématiques pour lesquelles les données n’existent pas encore ou n’ont pu être rassemblées.

 

Présentation des indicateurs


Dans ce rapport, chaque indicateur fait l’objet d’une présentation selon une structure homogène afin de faire ressortir, de la manière à la fois la plus complète et la plus concise possible, les différents éléments nécessaires à son évaluation. La description s’articule au travers des rubriques suivantes :

  • la dénomination de l’indicateur est précédée d’un sigle de référence qui rappelle le thème concerné (Air, Eau, NatFor (Nature-Forêt), Agr (Agriculture), Dec (Déchets), Div (Divers)) et sa nature (P(Pression), E (Etat), I (Impact), R (Réponse));
  • le « logo» permet de situer rapidement la problématique à laquelle se rapporte l’indicateur (eau, air, nature, déchets, agriculture, divers) et sa place dans le schéma DPSIR. Il met également en évidence l’existence d’interrelations par rapport aux différents secteurs économiques. Enfin, il mentionne la fréquence de la récolte des données nécessaires à la construction de l’indicateur, afin de permettre une évaluation de la dynamique de cet indicateur et de la problématique abordée;
  • la « description du phénomène» vise à placer l’indicateur dans son contexte. Il s’agit de présenter les enjeux environnementaux en relation avec les activités humaines concernées. La description permet également de caractériser les échelles géographique et temporelle du phénomène (planétaire, régional ou local/court, moyen ou long terme) ainsi que le niveau de prise de conscience du monde politique et du citoyen par rapport à ce phénomène.

Dans certains cas, cette description est reprise dans une introduction commune à plusieurs indicateurs;

  • la « signification» explicite ce que représente précisément l’indicateur par rapport au phénomène abordé et sa pertinence. Cette pertinence dépend notamment de la représentativité des données pour construire l’indicateur;
  • la « situation en Région wallonne» a pour objet de décrire l’état de l’indicateur et son évolution à l’échelle de la Région wallonne. L’interprétation est faite le plus souvent en référence avec les objectifs souscrits par la Région concernant les pressions (niveaux d’émissions atmosphériques, production de déchets par exemple) ou à des normes de qualité à atteindre, pour le respect de la santé ou de la qualité des écosystèmes;
  • la « situation wallonne dans le contexte européen» donne, lorsque cela est possible, une comparaison de l’indicateur wallon avec la situation rencontrée dans d’autres Etats membres ou dans l’ensemble de l’Union européenne. Cette comparaison permet de mettre en évidence les spécificités de la Région wallonne : structure industrielle, densité de la population, situation géographique, nœud de communication,… Les deux principales sources utilisées pour élaborer cette rubrique sont Dobris+31 et EU982;
  • une brève «conclusion» reprend les enseignements principaux fournis par l’analyse de l’indicateur. Il faut souligner ici, qu’il n’est pas toujours aisé de formuler une conclusion neutre et univoque tant les facteurs qui doivent être intégrés dans l’analyse sont multiples et parfois même divergents. Dans la mesure du possible, la conclusion est accompagnée d’un symbole suggestif de son caractère optimiste, neutre ou pessimiste (J, K, L) ;

Cette information principale est complétée par une série de références :

  • la rubrique «lien direct avec d’autres indicateurs» énumère la liste des indicateurs du tableau de bord liés directement à l’indicateur présenté de manière à faciliter l’approche transversale des problématiques;
  • la « caractérisation des données» vise à décrire l’état de disponibilité des données utilisées (fréquence selon laquelle elles sont actuellement disponibles ou sont susceptibles de le devenir) et le niveau de précision (précision sur la mesure ou sur l’estimation). Cette information est évidemment nécessaire pour juger de la qualité de chaque indicateur. Cette caractérisation est parfois incluse dans l’introduction générale du thème ou dans la rubrique «signification»;
  • les « aspects réglementaires» ayant un lien avec l’indicateur décrit sont présentés le plus succinctement possible. Cette rubrique permet aussi de situer le contexte politique dans lequel s’inscrivent les données et donne un aperçu des progrès réalisés en Région wallonne par rapport au cadre juridique européen;
  • la rubrique «relation avec le PEDD» vise à faire le lien avec les politiques wallonnes qui ont été inscrites dans le Plan d’Environnement pour le Développement Durable (PEDD) en mentionnant les actions spécifiques prévues pour agir sur le thème abordé;
  • la rubrique «gestionnaire(s) des données» reprend la (ou les) personne(s) responsable(s) de la centralisation et de la validation des données, au niveau de l’administration. Le plus souvent, ces personnes ont fourni l’information traitée et ont relu les projets de texte;
  • la rubrique «rédacteur(s)» mentionne l’auteur (ou les auteurs) de la fiche. Il peut s’agir soit de compilation de textes existants, soit d’une analyse originale.

A noter que toutes ces rubriques ne sont pas reprises systématiquement, soit parce que certaines parties communes à plusieurs indicateurs ont été regroupées dans une introduction (p. ex. chapitre air) soit parce que les données n’existant pas, la rubrique n’avait pas d’objet (p.ex. absence de données pour comparer avec d’autres pays, pas d’action PEDD spécifique).

Signalons encore que les précisions apportées sous forme de notes infra paginales ont été regroupées à la fin de chaque chapitre et que les sigles et abréviations sont répertoriés en fin de rapport.

 

A suivre…


Ce premier recueil d’indicateurs a été réalisé en se fixant un délai de neuf mois pour rassembler, sur base d’un projet préétabli, un maximum de données permettant de présenter une vision évolutive chiffrée d’un maximum d’indicateurs. Les auteurs sont bien conscients des limites, lacunes et imperfections du travail. Celui-ci constitue néanmoins une bonne information et une base de discussion concrète pour ouvrir un débat constructif sur l’évaluation environnementale en Région wallonne dans le cadre du développement durable.