Au-delà des conclusions qui peuvent être
tirées thème par thème, quelques grands traits
se dégagent de lensemble du rapport.
La nécessité de mener une gestion
environnementale ne sest imposée que très récemment
quelques décennies tout au plus. A la consommation sans
réserve et sans souci des effets environnementaux, sest
peu à peu imposée lidée de gestion parcimonieuse
de la ressource, de traitement et de prévention des nuisances.
Cela implique une vision globale des problématiques, une évaluation
de la situation et une planification des mesures à prendre
dun bout à lautre de la chaîne de consommation.
Les grandes options des politiques environnementales
sont de plus en plus arrêtées par des instances supranationales,
en particulier, lUnion Européenne et les Nations Unies.
Cependant pour être opérationnels, les principes adoptés
aux niveaux continental et planétaire doivent être concrétisés
localement. Dautre part, certains problèmes, bien quayant
une portée limitée, doivent être pris en compte
car ils détériorent directement la qualité de
vie. La Région wallonne, avec les compétences qui sont
les siennes, a une grande responsabilité en la matière.
Sa volonté dagir est indéniable
: elle a notamment été parmi les premières à
publier des rapports sur létat de son environnement (dès
1983) et à adopter un plan denvironnement pour le développement
durable (1995) dans le cadre du suivi de la Conférence de Rio.
Mais comment ces grands principes sont-ils mis en application et quelle
est lefficacité environnementale des mesures prises ?
Les indicateurs présentés dans ce
rapport donnent une vision évolutive de la situation sur le
terrain, essentiellement au cours de la dernière décennie.
Une série davancées mais aussi des points noirs
apparaissent (voir synthèses thématiques).
Lanalyse des indicateurs démontre clairement
que lorsque les causes dune situation défavorable sont
clairement identifiées et que des mesures adéquates
sont prises, une amélioration sensible se marque généralement
assez rapidement. Cette amélioration a des effets directs en
termes de qualité du cadre de vie. Vouloir restaurer une planète
viable pour les générations futures nest donc
pas une utopie mais une question de volonté.
Le rôle moteur des pouvoirs publics en matière
damélioration de lenvironnement apparaît
également. Les mesures les plus aisées à mettre
en uvre à grande échelle sont celles qui dépendent
des pouvoirs publics ou qui peuvent être directement encouragées
par eux. Plus le nombre dacteurs augmente, plus la mise en uvre
des mesures savère difficile. La difficulté culmine
lorsque la résolution du problème passe par chaque citoyen
(bruit, mobilité, déchets,
). Cest ainsi
que la prévention, jugée prioritaire dans la plupart
des politiques environnementales est, dans la pratique, un maillon
faible de la chaîne daction.
Au vu des indicateurs présentés, les
grands défis immédiats sont :
pour lair, la réduction
significative des émissions des gaz à effet de serre
et des substances polluantes (précurseurs dozone troposphérique,
destructeurs de la couche dozone stratosphérique, micropolluants)
;
pour leau, la mise en place et
le bon fonctionnement dun réseau dépuration
performant, la prévention des pollutions dans les périmètres
dalimentation des nappes deau souterraines, en particulier,
de celles utilisées pour la production deau potable ;
pour les forêts, la révision
des aménagements forestiers dans une optique de gestion plurifonctionnelle
(écologique, économique, sociale et culturelle) ;
pour la nature, un renforcement de la
protection des milieux « réservoirs de la biodiversité
» et lintégration de mesures favorables à
la vie sauvage dans lexploitation des terres et lentretien
des milieux ;
pour lagriculture, le développement
de modes de production réduisant les effets négatifs
et maximisant les effets positifs sur lenvironnement ;
pour les déchets, la diminution
des quantités produites et le développement des filières
de traitements les plus éco-efficaces possible ;
pour la mobilité, la promotion
des modes de transport alternatifs afin de diminuer le trafic routier
;
pour lurbanisation, la préservation
des zones non urbanisées et la restauration des sites dégradés
;
pour le bruit, une réduction
des bruits intempestifs et inutiles ;
ainsi que le développement de la prévention
et du civisme environnemental.
Les principes dactions nécessaires
pour relever ces défis figurent dans le Contrat dAvenir
pour la Wallonie. Il sagit donc essentiellement de mobiliser
les volontés et les moyens pour y arriver.
Rédacteur :
HALLET Catherine