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Description du phénomène

En Région wallonne, les prélèvements pour la production d’eau de distribution sont réalisés dans les eaux souterraines et dans les eaux de surface (voir EauP1). La qualité de ces eaux est menacée par toute une série de polluants (voir le groupe des indicateurs de qualité pour les eaux souterraines d’une part et pour les eaux de surface, d’autre part), ce qui justifie la mise en œuvre des mesures de protection des captages (voir EauR3 pour les eaux souterraines) et le classement en zones d’eaux potabilisables.

Lorsque les mesures de protection sont insuffisantes, un traitement adapté au polluant peut encore être développé pour maintenir l’exploitation d’une ressource.

Signification

Cet indicateur montre le nombre d’ouvrages et les volumes correspondants pour lesquels la production d’eau est interrompue ou traitée (mélange, traitement A3) à cause d’une concentration trop importante en pesticides 12. Il permet par conséquent d’évaluer, d’une part, le niveau de pollution par les pesticides des eaux potabilisables et d’autre part, l’effet de la mise en œuvre des mesures de protection des captages.

Situation en Région wallonne

En analogie avec la directive européenne 75/440/CEE (qui concerne les eaux superficielles destinées à la production d’eau alimentaire), il est possible de considérer les catégories de traitement suivantes :

  • A0 : eau distribuée sans traitement,
  • A1 : traitement simple et désinfection (par exemple aération, stérilisation, simple filtration),
  • A2 : traitement normal physique, chimique et désinfection (par exemple filtration complète, neutralisation, oxydation, (dé)carbonatation, chloration),
  • A3 : traitement physique, chimique poussé, affinage et désinfection (station classique + floculation/décantation, adsorption (charbon actif), désinfection),
  • A4 : dénitratation et traitements spéciaux (procédés membranaires).

Le traitement A2 intervient généralement pour le fer et pour le manganèse tandis que le traitement A3 s’impose en présence de pesticides et de micropolluants organiques.

La production annuelle et le nombre de sites de production dans chaque catégorie de traitement sont synthétisés dans le tableau ci-dessous (situation 1998).

Eaux souterraines :

Eaux de surface 13 :

Le captage doit être mis hors service (ou en stand-by) lorsque le traitement n’est pas économiquement ou techniquement possible. Dans ce cas, l’approvisionnement est assuré soit par une extension d’adduction, soit par un mélange ou un appoint provenant d’une ressource proche.

Environ 40 captages ont été mis hors service de 1989 à 1995 et 30 de 1995 à 1998, tandis que 60 unités ne fonctionnent plus qu’occasionnellement (stand-by). Il faut remarquer que certains abandons le sont simplement pour des raisons de productivité (rationalisation) ou par suite d’une combinaison de problèmes quantitatifs et qualitatifs.

La proportion des volumes d’eau qui nécessitent un traitement de potabilisation ou une interruption de captage suite à la présence de pesticides est relativement faible en Région wallonne, puisque ces volumes représentent respectivement 1,4 % des prélèvements pour les eaux souterraines et 6,6 % pour les eaux de surface (Tableau 2-9).

Tableau 2-9 : Volumes d’eau qui nécessite un traitement de potabilisation ou une interruption de traitement suite à la présence de pesticides, 1970-1996
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE et sociétés de production et distribution d’eau

La Figure 2-24 montre l’incidence des pesticides sur la production d’eau potable à partir d’eau souterraine en présentant d’une part l’évolution de la production interrompue ou subissant un traitement et d’autre part, l’évolution du nombre d’ouvrages concernés. On peut constater que, même si la part des volumes concernés reste faible (voir Tableau 2-9), la tendance dégagée par cet indicateur est assez inquiétante puisque ce phénomène est en constante évolution depuis le début des années 90. Les prévisions montrent par ailleurs que les volumes concernés par un traitement ou un abandon de captages passeront à 3,3 % en 2002.

Figure 2-24 : Incidence des pesticides sur la production d’eau potable à partir d’eau souterraine, 1993-2002
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE et sociétés de production et distribution d’eau

La mise en place des zones de prévention ou de surveillance devrait pouvoir inverser cette tendance.

La Figure 2-25 montre la répartition des traitements appliqués aux différents captages concernés par la pollution des pesticides, pour les années 1970 à 1999.

 

Figure 2-25 : Incidence des pesticides sur la production d’eau potable à partir d’eau souterraine : volumes concernés par le traitement des eaux brutes ou l’abandon des captages (m3) (1970-1999)
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE et sociétés de production et distribution d’eau

 

 

On voit que la proportion de captages abandonnés est faible (5,1 %) mais que plus d’1/3 du volume prélevé dans ces captages est traité avec du charbon actif. 1/5 des volumes prélevés dans ces captages est mélangé avec l’eau d’autres captages pour répondre aux normes de potabilité.

Conclusion

La proportion des volumes d’eau qui nécessitent un traitement de potabilisation ou une interruption de captage suite à la présence de pesticides est relativement faible en Région wallonne mais ce phénomène est en augmentation constante depuis le début des années 90.

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

EauR3 :Mesures de protection des captages
EauE2 : Pesticides dans les eaux souterraines

Caractérisation des données

La liste des captages utilisée pour élaborer cet indicateur n’est pas exhaustive ; toutefois on peut estimer que les volumes produits par les autres captages arrêtés pour raison de pesticides dont la présence n’a pas été déclarée, sont faibles en comparaison. D’autre part, il n’a pas été tenu compte des ajustements parfois possibles de la production au sein d’une batterie de captages.

Aspects réglementaires

voir fiche EauE2

Relation avec le PEDD

Action 19 : Mettre en place les mesures de protection des nappes et des captages

Gestionnaire des données

DELLOYE Francis

Rédacteur

DEFRISE Dominique