EauR2b : Montant annuel de la taxe sur le déversement des eaux usées industrielles et domestiques Description du phénomèneEn Région wallonne, la taxe sur le déversement des eaux usées industrielles et domestiques a été instaurée en 1990 (Décret du 30/04/1990, M.B. 30/06/1990). Deux catégories de contribuables existent en regard de cette taxe :
Les établissements agricoles où sont gardés et élevés des animaux et qui sont susceptibles de déverser des eaux usées dites « agricoles» font lobjet dun régime spécial de taxation (assimilation aux eaux usées domestiques si le rapport charge/superficie disponible pour lépandage est inférieur à un seuil déterminé et exemption du paiement de la taxe sur les eaux usées domestiques pour autant quils répondent à certaines conditions dépandage et de stockage des effluents délevage) (voir AgrR3). Cette taxe correspond au financement du coût de traitement des rejets deaux usées, sur base du principe du pollueur-payeur. Elle a été introduite afin de dégager notamment les moyens financiers nécessaires pour la construction et le fonctionnement des stations dépuration (afin de rencontrer les objectifs fixés dans la directive européenne 91/271/CE relative au traitement des eaux usées résiduaires) et dinciter les différents acteurs à réduire la charge polluante de leurs eaux usées. Lensemble des recettes issues de la taxe sur les eaux usées industrielles et domestiques alimente le Fonds pour la protection des eaux de surface actuellement intégré dans le Fonds de la protection des eaux. Ce Fonds, créé au budget général des dépenses de la Région wallonne en 1998, est principalement destiné à financer la pose de collecteur deaux usées et la construction de stations publiques dépuration, ainsi que leur fonctionnement. SignificationCet indicateur permet dévaluer limportance des taxes prélevées sur les rejets deaux industrielles et domestiques. Il permet aussi dévaluer les moyens dégagés grâce à cet outil financier. Il donne également une indication sur le comportement des entreprises et des consommateurs (si les montants récoltés diminuent, cela traduit le fait que les industries et/ou les consommateurs réduisent leur charge polluante ou leur consommation (voir aussi EauP3)). Situation en Région wallonneLa Figure 2-29 montre lévolution des recettes annuelles pour la taxe sur le déversement des eaux usées industrielles et domestiques. Les recettes de la taxe sur le déversement des eaux usées industrielles sélevaient en 1997, à un peu plus de 500 millions de BEF (400 millions de BEF si lon tient compte de lavance versée auprès des distributeurs publics). On constate une diminution des recettes liées à cette taxe depuis 1994 et ce, malgré la révision du système de taxation opéré en 1996. Cette évolution est le reflet de leffet de la taxe qui a incité les entreprises à réduire la charge polluante et/ou le volume des rejets deaux usées (voir EauP3). Figure
2-29 : Taxe sur le déversement des eaux usées industrielles
et domestiques : montant des recettes annuelles (millions de BEF), 1994-1997 Les recettes liées à la taxe sur les eaux usées domestiques sont de lordre de 2,4 milliards de BEF en 1997. Au contraire de la taxe sur les eaux usées industrielles, ces recettes augmentent car le taux unitaire de taxation a doublé au 01/01/1996. Les effets de cette augmentation ne se font sentir quà partir du deuxième semestre de 1996, pour arriver au doublement des recettes en 1997, par rapport à 1995. Lensemble de la taxe sur le déversement des eaux usées permet par conséquent de dégager une recette brute denviron 2,9 milliards de francs. Cette somme ne suffira cependant pas à financer les investissements en matière dépuration et dégouttage nécessaire pour rencontrer les objectifs fixés dans la directive européenne 91/271/CEE (voir EauR2a).
EauP1 : Prélèvements
en eau par source et par secteur en Région wallonne
Pour les eaux industrielles, la taxe est proportionnelle à la charge polluante des eaux déversées. La taxe sur le déversement des eaux industrielles sobtient en multipliant par le taux unitaire de 360 BEF le nombre dunités de charge polluante des eaux rejetées, déterminé soit par la formule complète ou la formule simplifiée. Le calcul de la taxe est basé sur une déclaration établie par lentreprise pendant lannée qui suit les déversements (voir EauP3). Pour les eaux usées non industrielles, la taxe annuelle est proportionnelle au volume deau déversée, qui est assimilé au volume deau de distribution distribuée. La taxe unitaire par mètre cube deau est fixée à 16 BEF (Décret du 07/03/1996). Cette taxe est facturée par les distributeurs publics auprès de leurs abonnés (voir EauR1). Les personnes qui épurent elles-mêmes leurs eaux usées domestiques peuvent bénéficier dune restitution de la taxe (selon des règles définies dans larrêté du Gouvernement wallon du 25/10/1990, M.B. 13/09/91). En ce qui concerne la taxe sur les eaux usées domestiques, les données pour 1997 sarrêtent au mois de novembre 1997. Notons par ailleurs que les recettes «brutes» de la taxe sur le déversement des eaux industrielles sont inférieures au total présenté dans cet indicateur (différence de ± 100 MBEF) parce que les entreprises paient auprès du distributeur public la taxe de 16 BEF/m 3 à titre de précompte. Dautre part, si lon divise les recettes sur la taxe des eaux usées domestiques par le taux unitaire de 16 BEF/m3, on obtient un chiffre de 150 millions de m3. Or les prélèvements deau potable en Région wallonne sélevaient durant cette année à 240 millions de m3. La différence sexplique par les pertes dans le réseau de distribution et le volume destiné à lagriculture (voir EauP2).
Niveau européen Directive-cadre pour une politique communautaire de leau (2000), qui se base notamment sur la mise en uvre du coût-vérité de leau puisque dans le projet actuel, les Etats membres devraient faire en sorte quen 2010, tous les coûts liés à lusage de leau soient récupérés chez lensemble des usagers. Niveau wallon Décret du 30/04/1990 instituant une taxe sur le déversement des eaux [usées] industrielles et domestiques (M.B. 30.06.1990). Ce décret a été modifié à plusieurs reprises (par le décret du 25/07/91 (M.B. 15.10.1991 et M.B. 16.10.1991), par le décret du 23 décembre 1993 (M.B. 23.02.1994), et par le décret du 7 mars 1996 (M.B. 09.03.1996). Ces modifications ont été apportées pour dune part, modifier le calcul de la charge polluante des eaux industrielles (base de la taxe), en y intégrant certains polluants comme lazote, le phosphore, les métaux lourds ainsi que laugmentation de température et dautre part, porter le taux unitaire de taxation des eaux usées domestiques de 8 BEF/m3 à 16 BEF/m3.
Action 23 : Optimaliser
la gestion des rejets deaux industrielles
AMAND Michel
DEFRISE Dominique |
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