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Description du phénomène

En Belgique, la distribution de l’eau fait partie des secteurs économiques pour lesquels la fixation des prix est dépendante d’une intervention des autorités. Le prix de l’eau en Région wallonne est, par conséquent, contrôlé par la Commission des Prix du Ministère des Affaires Economiques où chaque proposition d’augmentation de tarifs doit faire l’objet d’un avis avant la décision du Ministre.

En Région wallonne, la distribution de l’eau est un monopole public exercé par la commune, qui assume cette mission soit directement grâce à un service communal ou à une régie communale, soit indirectement via une intercommunale ou une concession à un organisme tiers. La configuration de la gestion des réseaux de distribution d’eau s’apparente à une mosaïque : le distributeur le plus important est la Société wallonne des Distributions d’Eau (SWDE), qui gère environ la 1/2 des raccordements mais la distribution est également assurée par une vingtaine de sociétés intercommunales, et par un septantaine de communes qui gèrent directement tout ou partie de leur réseau de distribution sous forme de régies ou de services communaux.

Au niveau de la détermination des prix, il existe peu d’intégration au sein des différentes sociétés de distribution de l’eau. Par conséquent, il y a environ 150 structures tarifaires différentes en Région wallonne. Ces structures tarifaires sont composées d’une redevance d’abonnement fixe (comprenant la location du compteur, parfois un certain volume d’eau) et d’un tarif par tranche de consommation. Le prix unitaire varie donc en fonction du volume d’eau consommée.

Signification

Cet indicateur a pour objectif de présenter un résumé des tarifs moyens autorisés en Région wallonne. En effet, quand on sait qu’au sein des 150 structures tarifaires différentes, à la fois les redevances d’abonnement et les tarifs successifs peuvent varier, il est impossible de présenter l’ensemble des données brutes de façon concise (voir aussi « Caractérisation des données»).

Les données présentées ci-après représentent la partie variable du prix moyen de l’eau facturé au robinet du consommateur pour une consommation de 120 m3 (ménage de 3 personnes) et de 10.000 m3 (consommation industrielle). Cette partie variable comprend les éléments suivants :

  • la redevance perçue par la Région wallonne auprès du producteur d’eau, pour la protection des captages (voir EauR3), qui est de 3 BEF par m3 prélevé dans le milieu naturel. Notons que compte tenu de pertes diverses, dues notamment aux fuites des conduites, la redevance facturée au consommateur est plus élevée (le rendement moyen de production d’eau s’élevant en Région wallonne à 0,7, la redevance moyenne s’élève à 3/0,7 = 4,3 BEF/m3) ;
  • le prix de la société distributrice de l’eau, qui correspond aux coûts d’achat d’eau, d’amortissement et de fonctionnement des installations de production et de traitement de l’eau, des pompages et des conduites d’adduction et de distribution. Cet indicateur donne par conséquent une indication sur le niveau de traitement de l’eau, puisque le prix de revient du m3 d’eau dépend directement des opérations effectuées sur le produit.

Ces données ne comprennent pas la partie fixe du prix de l’eau, à savoir la TVA de 6 % et la taxe sur le déversement des eaux domestiques (fixée en 2000, à 16 BEF/m3, voir EauR5 et EauP3).

Situation en Région wallonne

Le Tableau 2-5 illustre la diversité des tarifs autorisés en Région wallonne pour un usage domestique, à la fois au sein d’un même distributeur (dans les zones desservies par la SWDE, le prix moyen unitaire de l’eau varie d’environ 5 %, de 63,3 BEF/m3 à 68,1 BEF/m3), et pour des distributeurs différents. Dans ce dernier cas, on constate des différences de tarifs beaucoup plus importantes, le prix moyen unitaire passant de 35 BEF/m3 (dans la Province du Luxembourg) à presque 65 BEF/m3 (dans la Province du Hainaut). Ces variations peuvent s’expliquer par des différences au niveau des infrastructures mises en place par les distributeurs pour assurer la qualité de l’eau distribuée, puisque le prix de revient du m3 d’eau dépend directement des opérations effectuées sur le produit (captages, traitement, distribution).

 

Tableau 2-5 : Tarifs moyens pondérés autorisés au 1/01/1998 en Région wallonne (hors TVA, hors taxe de déversement des eaux usées)
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE et sociétés de production et de distribution d’eau

 

Figure 2-5 : Prix de l’eau (BEF/m3 pour une consommation de 120 m3/an) : évolution du tarif unitaire moyen pondéré en Région wallonne, prix minimum et prix maximum (pour 1988, estimation du tarif pratiqué en Belgique) hors TVA, hors taxe de déversement des eaux usées
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE et sociétés de production et distribution d’eau

On peut également constater que le prix moyen de l’eau pour un usage industriel est fort variable, tout en étant en moyenne sur l’ensemble de la Région wallonne, de 10 % moins élevé que dans le cas d’un usage domestique. Les différences de prix entre les usages domestique et industriel sont plus marqués au sein même de la SWDE (où en moyenne, le prix de l’eau pour un usage industriel est de 14 % moins élevé) que pour les autres zones (où la différence de prix atteint 7 %).

La Figure 2-5 illustre l’évolution du prix moyen de l’eau depuis la fin des années 1980 et situe les tarifs minima et maxima. Suite à l’intégration de la redevance sur la protection des captages et à l’évolution des techniques de production de l’eau, on constate une augmentation très importante du tarif unitaire moyen pondéré, qui a augmenté globalement de 80 % en 10 ans.

On remarque également les grandes disparités de tarifs qui existent au sein de la Région wallonne, le prix variant en 1998 d’un minimum de 11,2 BEF/m3 à un maximum de 84,2 BEF/m3.

Conclusion

Au 1/01/98, le prix moyen de l’eau en Région wallonne est de 60 BEF/m3 pour un usage domestique et 55 BEF/m3 pour un usage industriel. De grandes disparités de tarifs existent cependant entre les différents producteurs. Cette situation traduit notamment des différences au niveau des infrastructures mises en place par les distributeurs pour assurer la qualité de l’eau distribuée et des fortes disparités dans la tarification de l’eau par les communes qui assurent elles-mêmes la distribution.

On constate d’autre part que le prix moyen de l’eau a fortement augmenté ces dix dernières années, dans un effort pour appliquer le principe du coût-vérité.

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

EauP1 : Prélèvements en eau par source et par secteur
EauE4, EauE5, EauE6 : Qualité de l’eau distribuée
EauR6a,b : Epuration des eaux en Région wallonne
EauR3 : Zones de prévention et mesures de protection des eaux potabilisables en Région wallonne
EauR2a et b : Montant du Fonds de protection des eaux

Caractérisation des données

Pour chaque territoire concerné, il y a N structures tarifaires applicables à une portion de ce territoire.

On calcule le prix unitaire hors taxe pour une consommation de 120 m3 selon la structure tarifaire en application dans ce territoire. La moyenne des N prix tarifaires, pondérée par le nombre d’abonnés de chacune des N structures, donne le tarif unitaire «PU120» du territoire concerné (prix du m3 pour une consommation de 120 m3). Ce tarif est représentatif de la consommation domestique.

Selon le même principe, on calcule un prix unitaire PU10000 qui correspond au prix unitaire moyen pondéré d’un consommateur industriel qui consomme 10.000 m3 par an. Dans ce calcul, comme tous les raccordements sont considérés comme industriels, le prix unitaire moyen est nettement moins représentatif de la consommation industrielle.

Les tarifs sont regroupés selon les directions régionales de la SWDE (puisqu’elle assure la 1/2 des raccordements) et par province pour les autres distributeurs.

En ce qui concerne le tarif unitaire moyen pondéré pour l’année 1988, il s’agit d’une estimation du tarif pratiqué dans tout le pays (avant l’introduction de la redevance et de la taxe).

Aspects réglementaires

Niveau européen

Directive-cadre pour une politique communautaire de l’eau (2000), qui se base notamment sur la mise en œuvre du coût-vérité de l’eau puisque dans le projet actuel, les Etats membres devraient faire en sorte qu’en 2010, tous les coûts liés à l’usage de l’eau soient récupérés pour l’ensemble des usagers

Niveau wallon

Décret sur la protection et l’exploitation des eaux souterraines et des eaux potabilisables (M.B.30.06.1990)1, qui instaure notamment une redevance sur les prises d’eau de 3 BEF par m3 produit au cours de l’année de prélèvement

Relation avec le PEDD

Action 30 : Mettre en œuvre le coût-vérité de l’eau

Gestionnaire(s) des données

SZWARCENSZTAJN Jacques

Rédacteur(s)

DEFRISE Dominique