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Description du phénomène
Leau circule dans
la nature, selon un cycle permanent, assuré par les mécanismes
de précipitations et dévapotranspiration. En Région
wallonne, les précipitations sont abondantes : elles apportent en moyenne
15 milliards de m3 par an. Environ 40 à 45 % de ces apports sont directement
évaporés (mécanisme dévapotranspiration).
Une large part des eaux non évaporées ruisselle à la surface
des sols pour former les cours deau, alors quune petite partie des
précipitations sinfiltre dans le sol pour alimenter les nappes
souterraines. Le volume des eaux infiltrées est très variable
et dépend de la géologie des sols.
Pour estimer les flux
annuels en eau douce, il faut ajouter aux volumes des eaux de ruissellement,
le volume deau des rivières qui transitent en Région wallonne.
En moyenne, en Région wallonne, les ressources totales annuelles en eau
douce sont de 10 milliards de m3.
Leau souterraine
est létape de stockage dans le cycle de leau. La Région
wallonne est bien pourvue en nappes deau souterraines qui fournissent
environ 80 % des prélèvements pour lapprovisionnement en
eau de distribution (voir EauP1).
Pour que les prélèvements
soient durables, il ne faut pas dépasser annuellement la réserve
renouvelable de la nappe aquifère qui correspond au volume deau
qui réalimente la nappe chaque année, suite au ruissellement des
eaux.
Signification
Cet indicateur présente
une double information :
- le niveau dutilisation
des ressources en eau qui compare le volume annuel des prélèvements
au volume des ressources totales en eau douce ;
- le taux dexploitation
des nappes qui compare le volume des prélèvements annuels avec
la réserve renouvelable estimée des 8 nappes les plus importantes
en Région wallonne. On considère que les prélèvements
dans les nappes souterraines sont très importants si le coefficient
dutilisation annuel des nappes (rapport entre les quantités annuelles
utilisées et les capacités annuelles renouvelables par nappe)
se rapproche de 100 %.
Situation en Région wallonne
Le Tableau 2-3 montre
lintensité dutilisation de leau en Région wallonne,
qui varie entre 25 et 40 % selon les années. Remarquons cependant que
cette donnée est obtenue en prenant en compte lensemble des prélèvements
en eau, y compris les prélèvements en eau de surface à
des fins de refroidissement, qui sont retournés quasi intégralement
dans les cours deau. Le niveau dutilisation des ressources en eau
hors centrales électriques est de lordre de 10 %.
Le niveau dexploitation
des 8 nappes les plus importantes en Région wallonne est présenté
dans le Tableau 2-4.
On peut remarquer que
dans lensemble le niveau dexploitation des nappes en Région
wallonne est relativement élevé, même sil ne dépasse
pas en moyenne les 100 %. Cette situation sexplique par le fait que la
densité de population est élevée pour un territoire relativement
exigu. A ce paramètre sajoute le fait que la Région wallonne
exporte 40 % de sa production deau potable vers Bruxelles et la Flandre
(voir fiche EauP1). De plus, la qualité générale des eaux
de surface ne permet pas de produire deau potable sans traitements coûteux.
Certaines nappes sont
plus sollicitées que dautres. Ainsi, la nappe du Calcaire du Tournaisis
est reconnue comme étant surexploitée. Dans cette nappe, leau
est en effet prélevée à un rythme supérieur à
son alimentation (niveau dexploitation > 100 %), provoquant une diminution
constante du niveau de leau denviron 1 à 2 m par an. Cependant,
on peut constater que le niveau dexploitation de cette nappe tend vers
la baisse. Cette baisse devrait se confirmer lors de lachèvement
des travaux du projet «Transhennuyère», prévu pour
2001. Ce projet a pour but de récupérer les eaux dexhaure
des carrières du Tournaisis qui seront potabilisées et adoucies
dans une station de traitement, après mélange avec de leau
amenée depuis les captages situés plus à lEst. Ces
eaux seront distribuées aux principaux producteurs grâce à
la construction de nouveaux conduits dadduction. Lobjectif est de
revenir à léquilibre de la nappe pour 2015.
Tableau
2-3 : Intensité dutilisation de leau en Région
wallonne, 1994-1996
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE
Tableau
2-4 : Niveau dexploitation des nappes en Région wallonne,
1994-1996
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE
Situation wallonne dans le contexte européen
Lintensité
de lutilisation de leau en Région wallonne est élevée
par rapport à la moyenne des pays européens, qui est de 21 %.
La Belgique fait partie avec le Luxembourg des pays qui utilisent le plus leurs
ressources (plus de 40 % des ressources disponibles sont exploitées).
LAllemagne, lItalie et lEspagne ont des niveaux dutilisation
situés entre 30 et 35 %. (Ces données sont obtenues en comptabilisant
les eaux de refroidissement des centrales électriques).
Conclusion
Lintensité
de lutilisation de leau en Région wallonne est élevée
mais seule une nappe aquifère est surexploitée, les autres
étant maintenues à un niveau dexploitation raisonnable.
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Lien direct avec
dautres indicateurs
EauP1 : Prélèvements
en eau par source et par secteur en Région wallonne
EauE13 : Niveau piézométrique
des nappes en Région wallonne
Caractérisation
des données
La définition du
«niveau dutilisation des ressources en eau» utilisée
dans ce document est celle proposée par EUROSTAT/OCDE. Si la pertinence
de cette notion peut être discutée, notamment parce que cet indicateur
totalise lensemble des prélèvements, y compris ceux qui
sont retournés vers la ressource (et donc ne prend pas en compte le fait
quune même eau peut être utilisée plusieurs fois),
elle présente lavantage de permettre des comparaisons internationales,
ce qui justifie son utilisation dans ce document.
Pour déterminer
le volume renouvelable par nappe, il faut disposer du bilan hydrologique annuel
complet. Actuellement, en Région wallonne, seules 3 nappes sont modélisées,
mais il reste une grande imprécision même pour les nappes modélisées.
En fonction des connaissances actuelles, il faudrait pour chaque nappe fixer
un seuil critique qui serve de «norme» (sous forme de «
réserve renouvelable estimée»). Cette norme devrait si
possible tenir compte des volumes deau nécessaires aux ruisseaux
et rivières pour garder leur débit, des éventuels risques
deffondrement,
Par ailleurs, les valeurs
des réserves renouvelables sont estimées pour une série
de nappes (les plus importantes et les mieux connues, voir données) mais
il faut remarquer que ces données peuvent être issues de méthodes
différentes.
Aspects réglementaires
Niveau européen
Directive-cadre pour une
politique communautaire de leau (2000)
Relation avec
le PEDD
Action 18 : maintenir
ou rétablir pour toutes les nappes un niveau dexploitation durable
Action 29 : sécuriser lapprovisionnement en eau de distribution
Gestionnaire(s)
des données
AMAND Michel
Rédacteur(s)
DEFRISE Dominique
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