EauP1a : Volumes annuels prélevés en eau de surface et en eau souterraine par secteur

EauP1b : Volumes annuels prélevés à des fins de production d’eau répartis selon la consommation en Région wallonne et l’exportation hors Région wallonne

Description du phénomène

Les prélèvements en eau prennent en considération toutes les utilisations de l’eau, y compris celles pour lesquelles l’eau prélevée retourne rapidement et directement dans le cycle naturel (comme les eaux utilisées pour le refroidissement des centrales électriques où l’eau est restituée après usage, mis à part une évaporation de l’ordre de quelques %).

En Région wallonne, l’approvisionnement en eau est assuré à la fois par les eaux souterraines et les eaux de surface. Trois types d’utilisations majeures se partagent cette ressource : l’approvisionnement en eau du réseau public, l’usage industriel et le refroidissement des centrales électriques. Les prélèvements liés à l’irrigation pour l’agriculture sont jusqu’à présent négligeables en Région wallonne (voir AgrP4).

La production d’eau souterraine potabilisable est assurée en Région wallonne par :

  • 20 sociétés, compagnies, intercommunales,… , réalisant près de 90 % de cette production (parmi celles-ci, 70 % de cette production sont réalisés par la Société Wallonne des Distributions d’Eau (SWDE) la Compagnie Intercommunale Bruxelloise des Eaux (CIBE) et la Compagnie Intercommunale Liégeoise des Eaux (CILE)) ;
  • près de 70 administrations ou régies communales.

La production d’eau de surface potabilisable est assurée par :

  • la CIBE, à concurrence d’environ 60 %, prélevés en Meuse à Tailfer et destinés à alimenter la région Bruxelloise ;
  • l’Entreprise Régionale de Distribution d’Eau (ERPE) pour environ 40 % prélevés dans divers barrages (Eupen, la Gileppe, Nisramont, Ry de Rome).

Signification

Cet indicateur donne une vue générale des prélèvements et de leur répartition entre eau de surface et eau souterraine. Il montre également l’importance relative des différents secteurs socio-économiques dans les prélèvements d’eau en Région wallonne.

Situation en Région wallonne

Les prélèvements en eau souterraine ont représenté 356 millions de m3 en 1998, dont la majeure partie (84 %) est consacrée à la production d’eau potable.

Figure 2-1 : Prélèvements en eau souterraine en Région wallonne, 1998
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE

Les prélèvements en eau de surface représentent, en 1998, 2.667 millions de m3, soit environ 7,5 fois plus que ce qui est prélevé en eau souterraine. Cependant, 75 % de ce volume est retourné directement dans les cours d’eau puisqu’il s’agit d’eau de refroidissement des centrales. Notons également que 72 % de l’eau utilisée par les industries sont de l’eau de refroidissement.

Figure 2-2 : Prélèvements en eaux de surface en Région wallonne, 1998
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE

La Figure 2-3 présente la répartition des prélèvements entre eau de surface et eau souterraine pour les 3 utilisateurs principaux, ainsi que l’évolution des prélèvements entre 1994 et 1998.

L’approvisionnement public en eau potable représente chaque année en Région wallonne, environ 400 millions de m3 d’eau (soit 1,1 million de m3/jour), assuré à environ 80 % par les eaux souterraines et 20 % par les eaux de surface. La proportion d’eau de surface utilisée en distribution a légèrement tendance à croître (20,7 % en 1994, 23,4 % en 1996, 22,2 % en 1998).

Les industries utilisent environ 600 millions de m3 par an, dont une faible proportion provient des nappes souterraines (environ 4 % en 1996).

Les centrales électriques utilisent autour de 2.000 millions de m3 par an dont la grande majorité provient des eaux de surface. Il faut remarquer que cette eau est rapidement restituée aux cours d’eau. La diminution de consommation d’eau en 1996 correspond à un fonctionnement au ralenti et en circuit fermé des centrales dû à l’étiage important durant cette année.

Sur les 400 millions de m3 d’eau potable produits annuellement en Région wallonne environ 160 millions de m3 (soit 40 %) sont exportés vers la Région de Bruxelles-capitale et vers la Flandre. Environ 20 % de l’eau prélevée n’arrivent jamais jusqu’au consommateur du fait des pertes en cours de transport et retournent donc dans le sol (Figure 2-4).

Figure 2-3 : Prélèvements par source et par secteur en Région wallonne, 1994-1998
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE

Figure 2-4 : Evolution des prélèvements annuels à des fins de distribution en Région wallonne, 1992-1998
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE

Le Tableau 2-1 présente l’évolution de la consommation moyenne par habitant en Région wallonne depuis 1992. Déduction faite des exportations et des pertes dues au transport, l’approvisionnement en eau du réseau public représente 131 l/hab/jour en Région wallonne en 1998 (soit 48 m3/hab/an). On constate une amorce de chute de la consommation, sans doute due à l’augmentation du prix de l’eau (voir EauR1) à partir de 1998. Cette diminution est plus sensible en termes de raccordements du fait de l’augmentation du rapport abonnés/ population (taille des ménages, secondes résidences,…).

Tableau 2-1 : Evolution de la consommation moyenne rapportée à l’habitant en Région wallonne, 1992-1998
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE

Par ailleurs, globalement le rendement de distribution s’est légèrement amélioré de 1992 à 1998.

Situation wallonne dans le contexte européen

Au niveau de la répartition des prélèvements, on peut dire que la Région wallonne est assez atypique dans le contexte européen, puisque peu d’eau est prélevée pour l’irrigation (notons que pour certains pays européens comme la Grèce et l’Espagne, 60 à 80 % de l’eau prélevée est utilisée en agriculture).

Au niveau de l’approvisionnement public en eau potable, la Région wallonne utilise, comme la plupart des pays européens, principalement ses ressources en eau souterraine.

Tableau 2-2 : Répartition des prélèvements en eau en Europe et en Région wallonne
Source : AEE (EU98) et Ministère de la Région wallonne, DGRNE

Dans ce domaine, de grandes variations sont rencontrées en Europe puisque en Allemagne, l’approvisionnement du réseau public représente 50 m3/hab/an alors qu’en Italie elle est de 140 m3/hab/an et de 310 m3/hab/an en Islande.

Au niveau des pertes, celles-ci atteignent des niveaux de 10 % dans des pays comme l’Autriche et le Danemark, 20 % en Espagne et 28 % au Royaume-Uni (Angleterre et Pays de Galles).

Conclusion

En Région wallonne, l’eau est majoritairement utilisée par trois secteurs :
— l’approvisionnement public en eau potable représente chaque année environ 400 millions de m3 d’eau assuré à environ 80 % par les eaux souterraines et 20 % par les eaux de surface. 40 % de ces prélèvements sont exportés vers la Région de Bruxelles-capitale et vers la Flandre ;
— les centrales électriques utilisent autour de 2000 millions de m3 par an dont la grande majorité provient des eaux de surface. Il faut remarquer que cette eau est en grande majorité restituée aux cours d’eau ;
— les autres industries utilisent environ 600 millions de m3 par an, dont une faible proportion provient des nappes souterraines (environ 4 % en 1998).

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

EauP2 : Niveau d’utilisation de l’eau en Région wallonne

EauR1 : Tarif de l’eau distribuée

Caractérisation des données

Les données utilisées sont celles des Tableaux OCDE/ Eurostat, 1998.
En ce qui concerne le Tableau 2-1, les chiffres proviennent de l’examen des infrastructures de production-distribution publique d’eau à l’occasion du contrôle de la qualité de l’eau alimentaire. Les données quantitatives (volumes, abonnés) sont vérifiées à chaque période triennale et par unité de distribution car elles conditionnent le nombre minimum d’analyses à effectuer par chaque société. Les échanges (achats-ventes) entre sociétés doivent parfois être estimés. Enfin, la population non raccordée au réseau de distribution publique, estimée à 10.000 ménages, a été négligée pour l’estimation de la consommation individuelle. Les données « 1996» sont basées sur l’année 1996 pour la SWDE et structures associées, 1995 pour les autres distributeurs.

Aspects réglementaires

Niveau européen

Directive-cadre pour une politique communautaire de l’eau (2000)

Gestionnaire(s) des données

AMAND Michel

Rédacteur(s)

DEFRISE Dominique