En Région wallonne, les eaux de surface assurent environ 20 % des prélèvements pour lapprovisionnement du réseau public. La proportion deau de surface utilisée en distribution a tendance à croître légèrement (20,7 % en 1994, 21,2 % en 1995, 23,4 % en 1996, voir EauP1).
Les zones deaux de surface potabilisables ont été fixées en Région wallonne par larrêté de lExécutif régional wallon désignant des zones de protection des eaux de surface (M.B. 24.05.1991 voir liste en encart).
Des traitements sont généralement nécessaires avant que leau de surface ne soit distribuée aux consommateurs. En effet, ces eaux savèrent souvent impropres à la consommation en raison de la pollution générée par les activités urbaines, industrielles et agricoles. La nature et lintensité des activités ne permettent pas toujours au cours deau ou aux lacs de diluer ou de dégrader la pollution à un niveau acceptable, si bien que leau ne peut pas être utilisée directement pour la consommation.
La chloration de leau est utilisée pour désinfecter leau depuis le début du siècle, avec des résultats bénéfiques sur la santé publique. Ce procédé génère cependant de nombreux sous-produits dans leau traitée, qui sont classés en deux grands groupes : les sous-produits halogénés et les sous-produits non halogénés. Les sous-produits halogénés les plus courants sont les trihalométhanes (THM) ; dans ce groupe, le chloroforme est celui que lon retrouve le plus souvent et en concentrations les plus élevées.
Dautres sous-produits de la désinfection sont indésirables en quantités excessives : on peut citer les bromates produits par lozone et les chlorites et chlorates générés par lemploi du dioxyde de chlore comme désinfectant ; ces produits ne font à lheure actuelle pas lobjet de norme en Région wallonne.
La nature et la quantité de sous-produits formés dépendent de la teneur et de la nature des matières organiques, ainsi que du pH du milieu et de la concentration des bromures dans leau dorigine, et de limportance des traitements. Cest la raison pour laquelle les eaux de surface potabilisées, en général plus polluées que les eaux souterraines, possèdent des concentrations plus élevées de sous-produits que celles-ci. Après la chloration, les concentrations de THM peuvent varier de 30 à 150 µg/l pour les eaux de surface et de 1 à 10 µg/l pour les eaux souterraines.
Une évaluation toxicologique approfondie des sous-produits de la chloration de leau est difficile en raison du grand nombre de produits dérivés existants et de leurs différents mécanismes daction qui peuvent exercer un effet cancérigène. Les résultats détudes menées sur ces sous-produits laissent cependant entrevoir la possibilité dun risque accru de cancers de la vessie et du côlon ainsi que deffets nocifs sur la reproduction et le développement, tels quune hausse des taux davortement spontané et danomalies ftales.
Cet indicateur présente les teneurs moyennes en THM pour les principales zones de distribution alimentées par des eaux de surface. Ces données sont le résultat des traitements de chloration effectués sur les eaux et donc indirectement le reflet de la concentration en matières organiques des eaux potabilisables. La teneur en THM peut encore saccroître par le fait de postchlorations parfois nécessaires pour des adductions deau particulièrement longues.
Les teneurs moyennes en THM dans les zones desservies par les stations dEupen et de Verviers atteignent la limite de la norme de 100 µg/l (Tableau 2-11). Ces valeurs indiquent une concentration importante de matières organiques (principalement des acides humiques) qui résistent à la chaîne de purification (décantation) et qui réagissent avec le chlore.
Tableau
2-11 : Teneurs moyennes en THM des eaux de surface distribuées
en Région wallonne (µg/l THM), 1995-1998
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE et sociétés
de production et distribution deau
Par contre, les stations de la Meuse, de lOurthe et du Ry de Rome présentent des valeurs inférieures qui traduisent lutilisation dautres techniques de désinfection : ozone (Meuse) ou dioxyde de chlore (Ry de Rome). Ladjonction dun traitement par le charbon actif à Nisramont (Ourthe) est également bénéfique vis-à-vis des THM.
Conclusion Les teneurs en THM des eaux de surface potabilisées sont inférieures à la norme pour lensemble des captages en Région wallonne. Deux captages (Eupen et Verviers) présentent cependant des teneurs se rapprochant de la norme, du fait dune concentration naturellement élevée en acides humiques. |
Lien direct avec dautres indicateurs
EauP1 : Prélèvements deau en Région wallonne
Aspects réglementaires
Les trihalométhanes (THM) sont listés comme substances indésirables, avec une concentration maximale admissible de 100 µg/l dans lannexe 1 de lArrêté de lExécutif régional wallon relatif à la qualité de leau distribuée par réseau (M.B. 17.02.1990). Ils font lobjet dun contrôle imposé aux distributeurs.
Niveau européen
Directive 75/440/CEE du 16/06/75 concernant la qualité requise des eaux superficielles destinées à la production deau alimentaire dans les Etats membres (JOC L 1975, 24 p. 26), adaptation Directive 79/869/CEE du 09/10/79 (JOC L 1979, 271 p. 44)
Directive 80/778/CEE du 15 /07/80 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine
Niveau wallon
Arrêté Royal fixant les normes générales définissant les objectifs de qualité des eaux de surface destinées à la production deau alimentaire (MB du 27/02/85), modifié par AGW du 17/10/1996 (MB du 14/11/1996)
Arrêté de lExécutif régional wallon désignant des zones de protection des eaux de surface (M.B. 24.05.1991)
Relation avec le PEDD
Cahier 2 (pas daction spécifique)
Gestionnaire des données
DELLOYE Francis
Rédacteur
DEFRISE Dominique
Liste des zones deaux potabilisables (a) zone amont : 1. La Meuse de la frontière française à lécluse n° 7 de Rivière. (b) zones deaux potabilisables : 1. Le Ry de Rome (bassin de lEau Noire) et ses affluents, de leurs sources jusquau captage du Ry de Rome à Couvin. 2. LOurthe et ses affluents, de leurs sources jusquau captage du barrage de Nisramont à Houffalize. 3. La Warche et ses affluents, de leurs sources jusquau captage du barrage de Robertville à Waimes. 4. La Vesdre et ses affluents, de leurs sources jusquau captage du barrage dEupen à Eupen. 5. La Gileppe (bassin de la Vesdre) et ses affluents, de leurs sources jusquau captage du barrage de la Gileppe à Baelen. 6. Le ruisseau de Mouhet (bassin de la Sûre) et ses affluents, de leurs sources jusquau captage de Livarchamps à Bastogne. 7. La Meuse de lécluse no 7 de Rivière au captage en eau de Meuse situé à Tailfer. 8. Le ruisseau du Laid Trou (bassin de lAmblève) et ses affluents, de leurs sources jusquau captage le plus en aval de Lodomé à Stavelot. |
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