Description du phénomène

Les contaminations bactériennes des eaux d’alimentation ont pour origine essentielle des contacts entre la ressource en eau et des eaux usées (domestiques, urbaines, agricoles ou industrielles). La dégradation microbiologique peut aussi avoir lieu en cours de distribution, dans les réservoirs et canalisations mal entretenus.

Anciennement, la mauvaise qualité bactériologique de l’eau était une cause fréquente d’apparition de maladies infectieuses (typhoïde, choléra). L’amélioration de la sécurité de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement des eaux usées et de la vaccination ont contribué à la disparition de ces maladies en Europe de l’Ouest. Actuellement, les eaux de qualité bactériologique insuffisante peuvent être à l’origine de gastro-entérites, notamment en cas de pollution accidentelle.

Les paramètres de qualité bactériologique de l’eau de distribution sont fixés par la Directive 80/778 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine.

Comme le nombre potentiel de micro-organismes pathogènes est important, cette directive impose que le contrôle porte sur des germes dits «témoins de contamination fécale». Il s’agit de germes non pathogènes mais normalement présents en très grande quantité dans l’intestin de l’homme et des animaux notamment des mammifères. La présence de ces germes traduit une contamination fécale d’origine humaine ou animale susceptible d’être accompagnée de germes pathogènes. Si leur présence signifie que l’eau risque de contenir des pathogènes, leur absence par contre est une forte présomption de l’absence de bactéries pathogènes.

Signification

Le taux de conformité bactériologique (TCbacto) représente le nombre d’analyses conformes (suivant le paramètre coliformes fécaux selon les normes fixées par la Directive, voir «Mesures et objectifs») divisé par le nombre d’analyses bactériologiques effectuées, dans une zone de distribution donnée.

On peut suivre la qualité bactériologique des eaux distribuées selon une grille d’appréciation :

Cet indicateur permet aussi indirectement d’apprécier la mise en œuvre des mesures de protection des captages (réalisation des périmètres de protection, voir EauR3) ; d’apprécier les performances des installations de filtration et de désinfection et de rendre compte de l’état des canalisations et des réservoirs.

Mesures et objectifs

Situation en Région wallonne

Le Tableau 2-10 et la Figure 2-26 montrent le taux de conformité microbiologique des eaux distribuées en Région wallonne, réparti selon la population raccordée (courbe cumulative) pour les années 1993 à 1998.

 

Tableau 2-10 : Taux de conformité microbiologique des eaux distribuées en Région wallonne
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE et sociétés de production et distribution d’eau

Figure 2-26 : Evolution de l’indice de qualité microbiologique de l’eau distribuée en Région wallonne, 1993-1998
Source : Ministère de la Région wallonne, DGRNE et sociétés de production et distribution d’eau

Entre 1993 et 1998, les non-conformités sont fortuites et la bonne qualité microbiologique se maintient au cours des années. Pour environ 90 % de la population, les eaux distribuées présentent un taux de conformité « bon» (supérieur à 98 %, c’est-à-dire que sur l’ensemble des analyses réalisées sur cette période, en moyenne 2 % des résultats ne sont pas conformes ). Cette proportion passe à environ 93 % pour un taux de conformité «satisfaisant » (> 95 %).

Si l’on remarque en 1998 une légère diminution du pourcentage de la population recevant une eau de «bonne» conformité, due à l’effet de plusieurs incidents probablement liés aux fortes pluies, les scores médiocres (classe 75 à 90 % de conformité) et mauvais (classe 50 à 75 % de conformité) inhérents à des problèmes structurels de certaines distributions deviennent plus rares. La tendance dégagée par cet indicateur va par conséquent dans le sens d’une amélioration de la qualité bactériologique des eaux distribuées.

La Carte 2-3 (voir page suivante) reprend la répartition du taux de conformité microbiologique de l’eau de distribution pour la période 1996-1998, selon la grille d’appréciation définie ci-dessus.

Carte 2-3

Les zones où le taux de conformité est inadmissible se situent sur les communes de Limbourg et Hotton.

Les autres points noirs se situent dans la province de Namur (plus particulièrement dans le Sud). Cette situation découle du fait de l’importante pression domestique et agricole, de la médiocrité des ressources (côté superficiel ou karstique des aquifères sollicités, schisto-gréseux et calcaire dévonien) et de l’absence ou des pannes des systèmes de désinfection des eaux.

Conclusion

En Région wallonne, en 1998, 87 % de la population reçoit une eau présentant un taux de conformité aux critères microbiologiques que l’on peut qualifier de «bon» (eaux pour lesquelles le taux d’analyses conformes est supérieur à 98 %).

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

EauE5 : Sous-produits de la désinfection dans les eaux de surface potabilisées
EauR3 : Zones de prévention et mesures de protection des eaux potabilisables en Région wallonne

Caractérisation des données

Si le programme de surveillance du distributeur est correct, le critère «TCbact» donne une image valable de la qualité moyenne de l’eau consommée par un ensemble d’abonnés.

On ne dispose pas d’analyses microbiologiques pour 0,6 % des raccordements (1993), 0,2 % des raccordements (1994), 0,2 % des raccordements (1995) et 0,1 % des raccordements en 1996, 1997 et 1998.

Relation avec le PEDD

Cahier 2 (pas d’action spécifique)

Gestionnaire(s) des données

DELLOYE Francis

Rédacteur(s)

DEFRISE Dominique