NOTE 10: la mise en application de cette Directive était prévue dans la Directive 76/464/CEE concernant la pollution causée par certaines substances dangereuses déversées dans le milieu aquatique de la communauté |
Description du phénomèneLes métaux sont omniprésents dans lenvironnement. Leur concentration varie selon la géologie et les facteurs environnementaux. Ils pénètrent dans lenvironnement sous laction de phénomènes naturels (météorisation des roches, éruptions volcaniques, embruns) et à partir de dépôts atmosphériques et de sources anthropiques comme la métallurgie, lutilisation de catalyseurs, de pigments pour les peintures, des batteries, des composants électroniques, des engrais, des plastiques et additifs pour carburants Les eaux souterraines sont contaminées par des métaux provenant principalement de sources ponctuelles : zones urbaines, zones industrielles ainsi que les centres denfouissement technique et les lieux délimination des déchets industriels. Les métaux peuvent être classés en différents groupes :
Pour ces substances reconnues pour être dangereuses pour lhomme au-delà de certaines doses ou concentrations, la politique mise en uvre pour limiter ou réduire la pollution toxique est axée sur des listes de substances sélectionnées sur la base de critères de toxicité, de persistance et daccumulation dans les organismes (voir «Objectifs et mesures»). De nombreux métaux cependant, sont nécessaires aux plantes, aux animaux et aux humains, chez qui ils interviennent au niveau des enzymes et du métabolisme. Cest le cas du fer et du manganèse qui sont parmi les éléments essentiels de la nutrition. Les conséquences dun excès de fer ou de manganèse ne peuvent se produire quà des doses qui nont rien à voir avec ce que peut apporter leau. Par contre, la présence de fer dans leau au-delà de 0,1 mg/l peut être gênante car elle confère à leau une couleur jaune à orangée, provoque des dépôts dhydroxyde ferrique, donne un goût métallique désagréable et tache le linge. La présence de manganèse, plus encore que pour le fer, est gênante car elle peut donner à leau une couleur noirâtre, provoquer des dépôts dhydroxyde, lui conférer un goût métallique désagréable et tacher le linge. SignificationCet indicateur permet dévaluer la concentration de certains métaux dans les eaux souterraines en présentant une synthèse des analyses effectuées sur les différents captages en Région wallonne (voir aussi remarques sur la qualité des données). Les taux de non-conformité donnent également une idée de lampleur des traitements qui doivent être effectués sur leau brute avant quelle ne soit distribuée aux consommateurs, de manière à répondre aux normes. Les résultats des analyses sont exprimés en µg/l. On détermine 3 classes de résultats : classe 1 : analyse dont
le résultat est inférieur à la 1/2 de la concentration
maximale admissible (CMA/2) pour le métal considéré, Mesures et objectifsLes différentes CMA pour les éléments choisis pour cet indicateur sont repris dans le tableau ci-après. Le molybdène ne possédant pas de norme de potabilité, le seuil fixé par lOMS a été utilisé (CMA = 70 µg/l). Tableau
2-6 : Concentration maximale admissible (CMA) des métaux (µg/l)
La nouvelle Directive 98/83/EC introduit un seuil plus sévère pour quatre des métaux retenus : le plomb, le nickel, larsenic et lantimoine. Cette Directive devrait être transposée pour le 25/12/2000 (mais il y a un délai de 15 ans pour que les eaux destinées à la consommation humaine répondent à la nouvelle norme pour le plomb). Situation en Région wallonneSur un total de près de 11.800 analyses réalisées entre 1994 et 1998 pour les métaux sélectionnés dans cet indicateur, le taux de conformité moyen des résultats est de 96,7 %. La Figure 2-19 présente les résultats obtenus sur la période 93-98 pour lensemble des nappes, répartis selon les différents métaux. Figure
2-19 : Concentration de métaux dans les eaux souterraines en Région
wallonne : teneurs maximales observées pour la période 1993-98
(CMA selon la Directive 80/778/CEE) Les métaux suivants nont entraîné aucun dépassement de la CMA : le chrome, larsenic, le molybdène, lantimoine et le cadmium. Pour le cuivre, le nickel, le sélénium et le mercure, les seuils de non-conformité sont peu élevés (de lordre de quelques dixièmes de pour-cent). Pour le zinc, environ 3 % des analyses sont non conformes. En ce qui concerne le plomb, il ny a pas de problème de non-conformité pour les standards actuels. Les analyses pour le fer et le manganèse montrent des taux de non conformité de respectivement 16 % et 14 %. Rappelons que ces substances ne sont pas reprises sur les listes des substances dont le rejet doit être limité, mais quelles font partie des substances indésirables dans leau de distribution. La figure suivante (Figure 2-20) présente les mêmes résultats en considérant les normes qui seront dapplication lors de la mise en uvre de la Directive 98/83/EC. On constate que dans ce cas, deux métaux posent problème :
Figure
2-20 : Concentration de métaux dans les eaux souterraines en Région
wallonne : teneurs maximales observées pour la période 1993-98
(CMA selon la Directive 98/83/EC) Les figures 2-21 à 2-23 montrent la répartition des résultats non conformes selon 10 nappes, pour les 3 métaux pour lesquels le pourcentage danalyses répartis en classe 3 est élevé (Zn, Pb et Ni, ces deux derniers éléments selon les nouvelles normes). Figure
2-21 : Concentration de métaux dans les eaux souterraines en Région
wallonne : teneur maximale observée par nappe pour le zinc dans
la période 1993-1998 Figure
2-22 : Concentration de métaux dans les eaux souterraines en Région
wallonne : teneur maximale observée par nappe pour le plomb dans
la période 1993-1998 (CMA selon la Directive 98/83/EC) Figure
2-23 : Concentration de métaux dans les eaux souterraines en Région
wallonne : teneur maximale observée par nappe pour le nickel dans
la période 1993-1998 (CMA selon la Directive 98/83/EC)
Lorigine de ces contaminations est diverse : régions minières (Andenne, Plombières, sud-est de la Province de Liège), hypothèse des routes (galeries superficielles affectées, ), décharges de déchets. Situation wallonne dans le contexte européenLexposition humaine à des concentrations élevées de métaux à partir des eaux souterraines est dimportance limitée en Région wallonne, tout comme dans de nombreuses régions européennes. La pollution des eaux souterraines par les métaux lourds a été rapportée comme constituant un problème dans des pays tels que la France, lEspagne et la Suède.
EauR4 : catégories de traitement et abandon de captages
Les données brutes ont été fournies par la DGRNE à lIGEAT (14.300 résultats de mesures pour lensemble des métaux analysés, 11.800 résultats exploités pour les métaux sélectionnés dans cet indicateur, voir Tableau 2-6). Lanalyse des données a été effectuée à lIGEAT. Tableau
2-7 : Nombre danalyses de métaux lourds effectuées sur les
captages entre 1994 et 1998 Comme dans le cas des indicateurs EauE1 et EauE2, il ne sagit pas de données provenant dun réseau de mesures systématiques mais des résultats transmis à ladministration par les grands producteurs deau potabilisable. Ces données résultent danalyses de captages réalisées selon des fréquences et à des dates variables ; elles permettent destimer la contamination des eaux souterraines par les métaux en notant les teneurs maximales rencontrées à chaque endroit pour les substances considérées. Il faut observer que certains prélèvements réalisés sur des réservoirs et non directement au captage peuvent accentuer les concentrations de plusieurs éléments métalliques. Afin de simplifier quelque peu les données, nous avons choisi de présenter les résultats danalyses effectuées sur les eaux souterraines en Région wallonne pour le mercure et le cadmium (composés figurant sur la liste I de la Directive 80/68, voir «Objectifs et mesures») et pour 9 autres métaux, de toxicité moindre (et représentatifs de la liste II de cette Directive, voir «Objectifs et Mesures») mais pertinents pour leau potable. Enfin, ont été ajoutés à ces métaux les résultats des analyses pour le fer et le manganèse qui ont été trouvés comme responsables les plus fréquents des non-conformités. Ces 2 métaux ne sont pas repris dans les listes I et II de la Directive 80/68, mais font partie des substances «indésirables». En ce qui concerne le plomb, il faut noter que les analyses rendent compte de la qualité des eaux en sortie des installations publiques de production. Elles ne prennent pas en compte lenrichissement éventuel du plomb provoqué par le contact avec les canalisations des branchements publics et celles intérieures des immeubles.
Niveau européen Directive du Conseil des Communautés européennes du 17 décembre 1979 (80/68/CEE) concernant la protection des eaux souterraines contre la pollution causée par certaines substances dangereuses 10. Les rejets de métaux en milieu aquatique sont gérés selon la Directive 80/68 relative à la pollution provoquée par certaines substances dangereuses rejetées dans le milieu aquatique. Cette Directive a pour objectif de limiter lintroduction directe ou indirecte dans les eaux souterraines des familles ou des groupes de substances dangereuses figurant dans 2 listes (liste I et liste II). Les Etats doivent empêcher le rejet de substances de la liste I (qui comprend les composés du mercure et du cadmium). La liste II comprend des composés qui pourraient avoir un effet nuisible sur les eaux souterraines, parmi lesquelles vingt composés métalloïdes. Les Etats doivent «limiter» le rejet des substances de la liste II «de façon à empêcher la pollution». La concentration de métaux dans les eaux destinées à la consommation humaine est régulée en Europe depuis 1980 (Drinking water Directive, 80/778/CEE, remplacée par la Directive 98/83/CE). Cette directive établit une concentration maximale admissible (CMA) pour différents métaux. Une nouvelle Directive, adoptée en novembre 98 (98/83/EC) introduit des nouveaux seuils plus sévères pour certaines substances (par exemple pour le plomb). Elle nest pas encore dapplication en Région wallonne mais le Gouvernement a prévu de la transposer avant la fin 2000. Niveau wallon Arrêté de lExécutif régional wallon relatif à la qualité de leau distribuée par réseau (M.B. 17.02.1990), modifié par larrêté de lExécutif régional wallon du 21 février 1991 (M.B. 17.07.1991) Arrêté de lExécutif régional wallon relatif à la protection des eaux souterraines contre la pollution causée par certaines substances dangereuses (M.B. du 11.03.1992)
Action 19 : Mettre en
place les mesures de protection des nappes et des captages
DELLOYE Francis
DEFRISE Dominique |
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