NOTE 7: Hodiaumont, A. et al. (1999), Les eaux souterraines de la CILE, Contexte, captage et qualité, Tribune de leau, n°6000-601/4-5. |
Note 5: lefficacité de chacune des mesures pourra également être évaluée par dautres indicateurs tels que les profils azotés avant lhiver, les taux de couverture du sol, qui permettent destimer lampleur des modifications de pratique visant à réduire le lessivage. |
NOTE 6: Guns, A. (1999), Mise en uvre de la Directive Nitrates en Région wallonne, Tribune de leau, n° 6000-601/4-5. |
[ Consultez les données actualisées ] Description du phénomèneLes eaux souterraines sont la principale source dapprovisionnement en eau du réseau public en Région wallonne (voir indicateur EauP1). Elles sont exposées à de nombreuses pollutions, dont une des plus importantes est constituée par les nitrates dorigine agricole (utilisation dengrais minéraux de synthèse, utilisation damendements organiques riches en dérivés azotés). Toutefois, il peut exister ponctuellement des sources de pollution en nitrates plus importantes (puits perdants, fuites dégouts et collecteurs, ...). Les nitrates (NO3) constituent le stade final de loxydation de lazote présent dans la nature sous différentes formes. En agriculture, ils sont utilisés principalement pour fertiliser les cultures (engrais minéraux et organiques, déjections animales). Si les nitrates sont appliqués en trop grande quantité ou au mauvais moment, les excès non absorbés par les plantes sont lessivés par les pluies et rejoignent les eaux souterraines et les eaux superficielles. Les nitrates en taux excessif peuvent être considérés comme dangereux pour la santé humaine, ses effets sur la santé étant liés à la transformation des nitrates en nitrites et éventuellement en nitrosamines au niveau du tube digestif. Chez lhomme, les nitrites sont responsables des risques de méthémoglobinémie aiguë qui sobserve principalement chez le nourrisson. Les risques liés à la formation de nitrosamines, à savoir lapparition de cancers, sont actuellement moins bien établis. Les mesures des teneurs en nitrates dans les eaux souterraines révèlent en Région wallonne comme dans les autres pays dEurope, une tendance générale à laugmentation des concentrations au cours des dernières décennies. Alors quen labsence de contamination anthropique la teneur en nitrates des eaux souterraines est de lordre de 0,1 à 1 mg NO3/l, les valeurs dépassent pour certaines nappes désormais 50 mg NO3/l (qui est la valeur limite européenne). Ces teneurs élevées sont principalement liées aux pratiques agricoles : apports excessifs ou mal répartis dengrais minéraux ou organiques, épandage à des périodes peu propices, augmentation des cultures présentant des risques accrus de lessivage comme le maïs et le colza. SignificationCet indicateur permet de suivre la concentration en nitrates dans les eaux souterraines. Les taux de non-conformité donnent également une idée de lampleur des traitements (mélanges, abandon de captages) qui devront être effectués sur leau brute avant quelle ne soit distribuée aux consommateurs, de manière à répondre aux normes (voir fiche EauE6). Il permet également dévaluer, à très long terme, lefficacité 5 des mesures prises dans le cadre de la Directive 91/676/CE (désignation des zones vulnérables et réglementation de lépandage dengrais). Il faut cependant remarquer quen raison du temps de transfert depuis la surface des sols jusquaux nappes souterraines, même en cas de bonne gestion de lazote, notamment selon les «bonnes pratiques agricoles» au sens de la directive 91/676/CE, il est possible que laugmentation de la teneur en nitrates puisse se poursuivre sur plusieurs années ou dizaines dannées ou apparaître à différents endroits. Les résultats des analyses sont exprimés en mg NO3/l. On détermine 3 classes de résultats : classe 1 : analyse dont le résultat est inférieur à la valeur guide (la moitié de la concentration maximale admissible (CMA/2)), soit <25 mg NO3/l, classe 2 : analyse dont le résultat se situe entre la CMA/2 et la CMA, soit entre 25 NO3 mg/l et 50 NO3 mg/l, classe 3 : analyse dont le résultat est supérieur à la CMA, soit > 50 NO3 mg/l. Mesures et objectifs
Les valeurs guides et valeurs limites concernant les concentrations en nitrates sont rapportées au tableau suivant selon le niveau de compétence. Situation en Région wallonneEntre 1996 et 1998, entre 600 et 800 analyses ont été réalisées annuellement sur lensemble des captages de la Région wallonne. La proportion danalyses dont les résultats montrent une teneur en nitrates supérieure à la CMA est globalement en diminution : en 1996, 6,5 % des analyses étaient hors normes, cette proportion atteignait 5,0 % en 1997, et 4,0 % en 1998. Durant la même période, 31,0 %, 27,1 % et 26,9 % des analyses avaient un résultat compris entre la valeur guide et la CMA (Figure 2-13). Figure
2-13 : Concentration en nitrates des eaux souterraines en Région
wallonne, 1996-1998 Il faut par ailleurs noter que cette évolution positive est avant tout liée à la variation de léchantillon : suite aux rappels envoyés, de nombreuses communes dArdennes, où la teneur en nitrates est peu élevée, ont fourni des résultats pour les années récentes, ce qui provoque une amélioration fictive des résultats globaux. Les différentes nappes sont cependant touchées différemment par la contamination des nitrates (Figures 2-14 et 2-15) :
Ces deux zones ont été désignées en zones vulnérables, ce qui confirme la gravité de la situation et la nécessité urgente de prendre des mesures.
Par contre le Cambro-silurien, ainsi que le Jurassique, les Calcaires du Bassin de Namur et les Nappes alluviales restent relativement bien protégés. Figure
2-14 : Concentration en nitrates des eaux souterraines en Région
wallonne : comparaison des résultats par nappes, 1996-1998 Figure
2-15 : Concentration en nitrates des eaux souterraines en Région
wallonne : comparaison des résultats par nappe, 1996-1998 Situation wallonne dans le contexte européenLa contamination en nitrates des nappes de la Région wallonne se situe en dessous de celles de nombreuses autres régions dEurope. En Slovénie, il apparaît que 50 % des sites analysés ont une concentration en nitrates qui dépasse la CMA. Dans de nombreux pays européens (comme le Portugal, lEspagne, les Pays-Bas, lAllemagne, lAutriche, le Danemark), la valeur maximum admissible est dépassée dans 25 % des analyses.
EauE6 : Teneur moyenne
en nitrates de leau distribuée
Les données sont issues des résultats transmis à ladministration par les producteurs deau potabilisable et résultent par conséquent danalyses réalisées sur les captages en activité selon des fréquences et à des dates variables. Pour cet indicateur, nous regroupons les captages par nappe phréatique, mais les données présentées ne sont pas nécessairement représentatives de la pollution de la nappe parce que :
Rappelons également que les captages situés dans les parties captives dune nappe (cest-à-dire les nappes sous pression, protégées par une couche géologique moins perméable qui entrave la percolation des nitrates) sont protégés et en général moins pollués que ceux qui se situent dans les parties libres de la nappe 6. Il faut par ailleurs noter que lors dune mise hors service dun captage, notamment pour cause de dépassement en nitrates, les distributeurs cessent généralement denvoyer des résultats à la DGRNE. Cette situation amène un biais important parce que la fermeture de captages entraîne ainsi une amélioration fictive du niveau de pollution enregistré. Enfin, les conditions météorologiques peuvent également avoir une influence significative sur les teneurs en azote des nappes. On observe en général que les teneurs moyennes en nitrates fluctuent avec le niveau de la nappe : elles diminuent lorsque la nappe descend et augmentent lorsque la nappe remonte. En période de sécheresse, les nitrates percolent moins vite vers la nappe dont le niveau sabaisse. Lorsque la nappe est réalimentée, les nitrates qui sont restés accumulés dans les terrains non saturés sont lessivés par les précipitations plus abondantes et la nappe remonte à la rencontre de ce flux descendant 7 .
Niveau européen Lagriculture est un des secteurs qui contribue dune manière générale le plus à la pollution des nappes par les nitrates. La Directive « nitrates» (91/676/EC) réglemente la désignation de zones «vulnérables» en fonction des teneurs en nitrates ou des phénomènes deutrophisation pour lesquels lazote dorigine agricole serait le facteur responsable. Cette Directive prévoit également lélaboration de programmes dactions spécifiques pour chaque zone désignée comme vulnérable, qui rendront notamment obligatoire le respect du Code de Bonnes Pratiques Agricoles (voir aussi fiche AgrR3). Niveau wallon
Action 19 : Mettre en
place les mesures de protection des nappes et des captages
GUNS André
DEFRISE Dominique |
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