Description du phénomène 9Au cours de ces dernières décennies, la mobilité sest fortement accrue tant à léchelle mondiale, queuropéenne, nationale ou régionale. Cependant, tous les modes de transport nont pas le même impact sur lenvironnement et la santé humaine. Le transport routier est aujourdhui le mode de transport (de personnes ou de marchandises) le plus utilisé. Or, sil présente indéniablement des avantages (souplesse, rapidité, absence de rupture, confort, ), il nen est pas moins un mode de transport particulièrement dommageable, tant au niveau de lenvironnement (consommation de ressources énergétiques, dutilisation despace, émissions de polluants, notamment émissions de gaz à effet de serre (voir AirP1)) que de la santé publique (accidents, bruit (voirDivP4)), et du bien-être (congestion des grands centres urbains). Lorientation vers des modes de transport plus durables nécessite une modification de la répartition des déplacements au profit des modes de transports plus efficients sur le plan énergétique et moins dommageables pour lenvironnement et la santé publique. En ce qui concerne les déplacements de personnes, ceci implique un transfert de la voiture vers les transports en commun mais aussi vers la marche à pied et le vélo dont la pratique régulière présente également des avantages en termes de santé publique. Ces changements ne pourront se faire que si des alternatives satisfaisantes au niveau des temps de parcours, de la fiabilité, de la fréquence ou encore du confort sont offertes aux usagers. Ces changements supposent également une évolution sociologique et culturelle ainsi quune organisation spatiale judicieuse des activités. SignificationCet indicateur présente la distance moyenne parcourue par personne et par an en Région wallonne et en Belgique. Cette donnée peut être considérée comme une mesure de lintensité dutilisation des transports dans une société. Il décrit en outre la répartition des modes de transports terrestres de personnes en Région wallonne et en Belgique, mettant en évidence les modes les plus utilisés. Enfin, des données sur la fréquentation des transports en commun en Région wallonne sont présentées. Situation en Région wallonneLa mobilité en Région wallonne comme en Belgique ne cesse de saccroître. En 1998, le Wallon aurait en moyenne parcouru environ 14.565 km, une distance supérieure à la moyenne belge, qui est de 13.432 km (Tableau 6-4). Tableau
6-4 : Distance parcourue par personne et par an selon le mode de transport (km),
1998-1999. Ce chiffre était de 7.955 km pour la Belgique en 1970 soit une augmentation de près de 70 %, essentiellement due à laugmentation de lutilisation de la voiture (voir ci-dessous). Cette augmentation est liée à de nombreux facteurs comme laccroissement de la motorisation de la population, la dispersion des fonctions dhabitat et demploi ou encore la réduction du coût réel des transports. En ce qui concerne la répartition modale des déplacements terrestres en Région wallonne (Figure 6-8), 77 % des distances sont effectuées en voiture (passager et conducteur), 10 % en train, 4 % en bus, 1,5 % en marchant et 0,8 % à vélo. Le Wallon a tendance à utiliser plus la voiture et, dans une moindre mesure, le train que le Belge, alors quil délaisse fortement le vélo (0,75 % des distances en Région wallonne contre 3 % au niveau national). Figure
6-8 : Répartition modale des distances parcourues par personne et par
an en Région wallonne, 1998-1999. En Région wallonne, le nombre annuel de voyageurs des TEC a diminué de 36,6 millions sur la période 1985-1992 (Figure 6-9). Après une période daugmentation en 1993-94, on assiste à nouveau à un déclin de la fréquentation depuis 1996 (les légères variations observées reflètent une modification de la méthode dévaluation entre 1996 et 1997). Figure
6-9 : Evolution du nombre de voyageurs de la SRWT (TEC). Situation wallonne dans le contexte européenAu niveau de lUnion européenne, la moyenne des déplacements terrestres par habitant était de 13.212 km en 1996. Les chiffres obtenus suite à lenquête sur la mobilité des ménages montrent que les Wallons se déplacent en moyenne sur une distance supérieure de 10 % à cette valeur (Tableau 6-4). En ce qui concerne les déplacements en voiture, le Wallon parcourt environ 1.200 km de plus que la valeur moyenne observée au niveau européen et 500 km de moins que son voisin français (Tableau 6-5). Tableau
6-5 : Distances moyennes parcourues par habitant et par an dans divers pays
européens (km). Au niveau des transports en train, les distances parcourues par le Wallon sont doubles par rapport à la moyenne européenne. Par contre, le Wallon utilise deux fois moins le bus. Les Pays-Bas (avec le Danemark) est le pays où les déplacements à vélo sont les plus importants, avec en moyenne 830 km parcourus par habitant et par an. Pour la Région wallonne, lestimation est de 110 km par habitant et par an, largement en dessous de la moyenne européenne.
DivP5b
: Pressions exercées par le transport terrestre de marchandises
Les données sont exprimées en voyageurs-km qui est une unité de mesure correspondant au nombre de kilomètres parcourus en une année par lensemble dune population. Les données proviennent de la première enquête nationale sur la mobilité des ménages qui sest déroulée du mois de décembre 1998 au mois de décembre 1999. La méthodologie de lenquête est décrite en détail dans le rapport «Comment se déplace-t-on en Belgique ? Les résultats de la première enquête nationale sur la mobilité des ménages, 30/03/2000» réalisé par les FUNDP, lIW, Langzaam Verkeer, lINS et lUIA. Il faut dune part noter que les données présentées dans cet indicateur concernent les distances moyennes parcourues, ce qui implique que les modes de transport utilisés sur les plus grandes distances ont une contribution plus importante à lensemble des déplacements. Cest par exemple le cas du train qui ne représente que 0,6 % des déplacements mais contribue à 8 % de la distance parcourue (au niveau belge). Dautre part, nous présentons également des données sur le nombre de voyageurs de la SRWT (TEC). Cette dernière ne procède pas à des estimations de voyageurs-km ; les seules données disponibles concernant les voyageurs de ces transports en commun se rapportent au nombre de voyageurs. Cette donnée est estimée sur base des recettes relatives aux ventes de billets et dabonnements (chaque abonnement étant associé à une hypothèse de fréquentation). Ce mode destimation exclut par conséquent les resquilleurs des statistiques. Il nest par ailleurs pas possible de présenter des données régionales de fréquentation pour les déplacements en train. Enfin, les données européennes de base, exprimées en milliards de voyageurs-km, ont été transformées en distance moyenne parcourue par an et par habitant, en utilisant les chiffres de population totale (Eurostat, 2000). Les chiffres présentés sous-estiment donc quelque peu les distances puisque la totalité de la population (enfants, malades, ...) na pas accès aux moyens de transport.
Niveau européen Différents documents émanant de la Commission plaident pour le développement des systèmes de transports en commun et des modes de déplacements plus respectueux de lenvironnement, comme par exemple :
Niveau fédéral Le « Plan de mobilité durable» 11 (projet), proposé en janvier 1999 par le Ministre fédéral des Transports et soumis à débat public, affiche pour objectif de maintenir à terme le niveau de trafic automobile en limitant les besoins de déplacements parallèlement à une extension quantitative et qualitative des transports en commun publics. Le «Programme national belge de réduction des émissions de CO2», approuvé en 1994 par les gouvernements régionaux et par le Conseil des Ministres, comporte plusieurs domaines daction devant concourir à réduire le trafic routier (développement de plans de transport du personnel, réduction de laccès au centre ville des véhicules, promotion des transports en commun en milieu urbain, réduction du transport de marchandises par route, ). Le «Plan ozone » (1996) : lune des 14 mesures de ce plan est la promotion des transports en commun durant les mois dété. Le Plan «STAR 21» (1989) : ce plan daction de la SNCB établi à la demande des autorités fédérales vise une augmentation du transport de voyageurs par train (50 % dici 2020) via des mesures concernant la qualité de loffre des services ferroviaires, les prix et la fiscalité, la promotion de lintermodalité et laménagement du territoire. Niveau wallon Outre le PEDD qui reconnaît la nécessité de promouvoir les modes de transport plus durables, notons que la société régionale wallonne du transport SRWT (TEC) reçoit une dotation annuelle des autorités régionales auxquelles elle est en contrepartie liée par un contrat de gestion par lequel elle sengage à offrir un service répondant à des caractéristiques précises (offre, fréquence, etc.) et à obtenir certains résultats. Il est par ailleurs intéressant de noter que la promotion des déplacements cyclistes fait actuellement lobjet dun intérêt perceptible de la part des différents niveaux de pouvoir qui y voient une alternative intéressante et crédible aux transports motorisés sur de courtes distances (révision du code de la route en faveur du vélo, possibilité de remboursement des frais de déplacement domicile-travail effectués en vélo, développement dun Réseau Autonome de Voies Lentes en Région wallonne (RAVEL), ...).
Action 128 : Revendiquer
auprès de lEtat fédéral la poursuite de ladaptation
de la fiscalité des frais professionnels favorisant les transports en
commun et les déplacements non motorisés.
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NOTE 9: Lensemble des fiches «Transports» (DivP5a,b,c) sappuie largement sur le travail exhaustif de J. De Villers auquel on se référera utilement (voir De Villers, J. et Reniers, J.M. (2000), Elaboration et application dun set dindicateurs pour le développement durable des transports en Belgique, CEESE (ULB) pour le compte des SSTC (Contrat de recherche no HL/DD/ 017)) |
NOTE10: Document établi sur la base du document COM(95) 601 final. |
NOTE 11: Michel Daerden, ministre des transports, «Retrouvons le plaisir de voyager ensemble». Signalons aussi que dans le cadre de lélaboration dun projet de plan fédéral de développement durable (qui a été soumis à enquête publique au début de lannée 2000), la CIDD a également proposé une politique de promotion dune mobilité compatible avec un développement durable. |