DivP3a : Nombre de nuitées passées en Région wallonne
DivP3b : Développement des hébergements ruraux

Description du phénomène

Le tourisme est une notion difficile à cerner et à définir. En effet, il peut prendre de nombreux aspects : tourisme de séjour, de passage, tourisme d’un jour (excursion), tourisme de détente, sportif, culturel ou d’affaires,... En pratique, la définition la plus employée pour définir le tourisme est de considérer comme touriste «toute personne ayant logé temporairement et moyennant rétribution en dehors de son lieu de résidence habituelle».

Si le tourisme est une activité économique non-négligeable en Région wallonne, il génère aussi des pressions sur l’environnement : présence de nombreux touristes dans certains villages pendant la haute saison, impact négatif de certaines infrastructures sur le paysage, l’environnement ou le patrimoine architectural traditionnel, pressions sur le milieu naturel, ...

Le tourisme rural est un mode d’hébergement «diffus» qui, en principe, permet de mieux intégrer les logements au milieu. Il est apparu dans les années 70, en réaction à la tendance à construire de grandes concentrations touristiques, consommatrices d’espace et génératrices de ghettos.

Signification

L’indicateur DivP3a permet de rendre compte de la pression touristique en Région wallonne en montrant l’évolution des nuitées liées au tourisme. Il ne prend pas en compte les nuitées résultant de la location de résidences privées ni le tourisme privé des secondes résidences, ni le tourisme de passage (sans logement sur place), ni du tourisme d’un jour. Par conséquent il sous-estime la pression réelle du tourisme en Région wallonne.

L’indicateur DivP3b permet de quantifier une partie du phénomène touristique plus récent qui est le développement du tourisme rural, au travers du développement des hébergements à la ferme.

Situation en Région wallonne

La Région wallonne dispose de nombreux atouts favorables au développement des activités touristiques et de loisirs. Le camping est le mode d’hébergement le plus répandu en Région wallonne (70 % de l’offre en 1992, voir EEW (1994-1)) ; les établissements de tourisme social et les hôtels assurant respectivement un cinquième et un dixième de l’offre.

En 1996, plus de 7 millions de nuitées ont été enregistrées en Région wallonne. Ce chiffre est légèrement en baisse depuis 1992, surtout du fait d’une diminution des nuitées dans des hébergements autres que les hôtels (Figure 6-5).

Figure 6-5 : Evolution du nombre de nuitées par mode d’hébergement,1992-1996, Région wallonne.
Source : INS (Annuaire de statistiques régionales, 1997).

Ces nuitées sont inégalement réparties selon les provinces (Figure 6-6) : elles sont plus nombreuses dans les Provinces du Luxembourg, de Liège et de Namur, avec une prépondérance des nuitées dans les campings et établissements de tourisme social (ce sont ces provinces qui offrent la plus grande capacité d’accueil en termes de campings). La pression touristique reste donc la plus forte, dans les vallées (vallée de la Semois, de l’Ourthe, de l’Amblève, de la Lesse et de la Meuse).

Dans le Brabant wallon et le Hainaut, le nombre de nuitées est plus faible et concerne principalement les hôtels (Figure 6-6).

Figure 6-6 : Répartition du nombre de nuitées par mode d’hébergement et par provinces wallonnes 1996.
Source : INS (Annuaire de statistiques régionales, 1997).

En ce qui concerne le développement du tourisme à la ferme, on constate que ce mode d’hébergement est en augmentation depuis 1994 (+ 50 % d’augmentation de la capacité d’accueil entre 1994 et 1998). Les agriculteurs proposent 1/3 des hébergements ruraux reconnus. Remarquons par ailleurs que la majorité de ces logements à la ferme se situent en Province du Luxembourg (Figure 6-7).

Figure 6-7 : Evolution des capacités d’hébergement touristique à la ferme 1994-1998, Région wallonne.
Source : CSWAAA (1999).

Conclusion

La pression touristique en Région wallonne est plus importante dans les Provinces du Luxembourg, de Liège et de Namur. En termes de nuitées, elle apparaît relativement stable depuis 1994. Par contre, on constate un développement des modes d’hébergement touristique à la ferme, formule en principe plus respectueuse du milieu rural.

 

Lien direct avec d’autres indicateurs

NatForP3 : Pression exercée par le public en forêt
NatForP4 : Pression exercée par la chasse
NatForP5 : Pression exercée par la pêche
NatForR3 : Itinéraires balisés et aires d’accueil pour le public

Caractérisation des données

Les données de l’INS séparent les nuitées en 2 catégories, d’une part, les nuitées dans les hôtels reconnus et établissements non reconnus et d’autre part les nuitées dans les autres modes d’hébergement. Notons que cette dernière catégorie comprend les campings, les établissements de tourisme social (hébergements de tourisme social, villages de vacances, tourisme de jeunes, ...), les colonies et les établissements de cure. Ces deux derniers modes d’hébergement sont par ailleurs négligeables en Région wallonne.

Aspects réglementaires

Arrêté du Gouvernement wallon du 12/10/1995 déterminant la classification des gîtes ruraux, des gîtes à la ferme, des meublés de tourisme et des chambres d’hôte

Relation avec le PEDD

Action 148 : Adapter la réglementation du tourisme et de l’aide économique pour renforcer l’objectif de préservation et de valorisation de l’environnement.

Rédacteur(s)

DEFRISE Dominique