Les boues provenant du traitement des eaux peuvent être de trois types, à savoir, en ordre décroissant d’importance :

  • les boues provenant de l’épuration des eaux usées,
  • les boues provenant de la potabilisation des eaux,
  • les gadoues provenant des fosses septiques ou de systèmes similaires, du traitement individuel des eaux usées et des dégraisseurs ou décanteurs ménagers.

L’évolution du gisement

Le gisement total des boues est en augmentation régulière depuis 1994 et il va encore croître considérablement dans les années à venir suite à l’amélioration de la gestion des eaux imposée au niveau européen. Aussi est-il important d’en maîtriser le développement afin que cette meilleure gestion de l’eau ne se traduise pas par un transfert de pollution vers un autre compartiment de l’environnement.

L’accroissement du taux de raccordement au réseau d’égouttage et du nombre de stations d’épuration conduit à un accroissement des quantités de boues qu’il faut ensuite traiter (voir EauR6). Cette tendance ne fera que s’intensifier dans les années à venir en réponse aux objectifs fixés par la Directive européenne 91/271/CE relative aux traitements des eaux usées urbaines. Les stations d’épuration urbaines et mixtes reçoivent des eaux usées domestiques et des eaux usées industrielles auxquelles est appliqué un traitement destiné à diminuer les charges organique et minérale. Ce traitement engendre des boues dont les caractéristiques sont directement liées à celles des eaux entrantes et aux performances de la station. Les débouchés possibles pour ces boues sont conditionnés par leur qualité (teneur en métaux lourds, présence de germes pathogènes ou de micropolluants organiques ou inorganiques). Il est donc important pour les pouvoirs publics d’améliorer la qualité des boues produites.

Les modes de gestion

Les modes de gestion appliqués sont spécifiques aux 3 catégories de boues.

Les boues de potabilisation sont valorisées en cimenteries comme apport de silice et d’alumine, valorisées en agriculture ou encore, mises en CET de classe 2.

Les boues de station d’épuration et les gadoues de fosse septique présentent a priori un intérêt au niveau agricole de par leurs teneurs en matières organiques et fertilisantes (phosphates, nitrates) voire en chaux. Malheureusement elles n’ont pas toujours la qualité requise pour être valorisées en agriculture, notamment en raison de la présence éventuelle, en concentration trop importante de métaux lourds, de germes pathogènes ou de micropolluants. Actuellement, les boues de station d’épuration non valorisées sont éliminées en centres d’enfouissement technique (CET).

Les gadoues de fosse septique non valorisées directement (épandage agricole) sont traitées dans les stations d’épuration urbaines. Il faut souligner que la valorisation des gadoues de fosse septique en agriculture pose le problème du contrôle de leur qualité ; c’est pourquoi, elle sera sans doute à terme découragée, voire interdite, en Région wallonne.

L’incinération des boues urbaines, en incinérateur, n’est pas pratiquée en Région wallonne.

Il existe des alternatives de gestion pour les boues de station d’épuration (compostage, biométhanisation, séchage, co-incinération, valorisation en cimenteries,…) qui, si elles étaient développées, permettraient de diversifier les filières existantes mais aussi de remplacer l’élimination en CET par de la valorisation et ce, conformément aux dispositions du Plan wallon des déchets – Horizon 2010 et du Plan d’Environnement pour un Développement Durable.