La définition du déchet industriel

Les déchets industriels sont typiquement les déchets générés par les entreprises appartenant à différents secteurs d’activités économiques tels que les industries manufacturières, la construction, les services et l’agriculture.

Pour les industriels, le caractère de déchet est bien souvent lié à une valeur commerciale nulle ou négative, le déchet à valeur commerciale positive n’étant plus considéré comme déchet, ce qui induit une perception différente de celle des autorités compétentes.

La diversité des origines explique la nature et les caractéristiques très diverses des déchets qui constituent ce gisement. Ils peuvent être soit dangereux, soit non dangereux ou encore inertes. Cette diversité induit une multiplicité dans les traitements susceptibles d’être appliqués.

L’évolution du gisement

La Région wallonne ne disposant actuellement pas des moyens nécessaires à l’établissement de statistiques complètes permettant d’évaluer ce gisement, une estimation a été réalisée à partir d’une étude confiée à la société Arthur D. Little en 1995. Le gisement total a ainsi pu être évalué à environ 10.000 ktonnes dont 63 % proviennent du secteur manufacturier, 23 % des autres secteurs, 10 % des activités de dépollution et le restant, des déchets assimilés.

La contribution principale – celle de l’industrie manufacturière – est suivie annuellement depuis 1994 par enquête. Elle est à ce jour considérée comme stable en matière de performance et compte tenu des évolutions annuelles de la production. On peut se demander si cela restera vrai dans la perspective de forte croissance économique ambitionnée par le Gouvernement wallon au travers de son contrat d’avenir.

Il faut souligner qu’une grande partie des déchets générés par ce secteur est valorisée puisque le taux de valorisation dépasse les 85 %.

La collecte ou le transport

Du point de vue légal, «toute personne qui produit ou détient des déchets est tenue d’en assurer ou d’en faire assurer la gestion dans des conditions propres à limiter les effets négatifs sur les eaux, l’air, le sol, la flore et la faune, à éviter les incommodités par le bruit et les odeurs et d’une façon générale, de ne pas nuire à l’environnement et à la santé humaine» 15. Cette obligation implique donc que la gestion des déchets se fasse en toute innocuité et amène les industriels à recourir presque systématiquement à des professionnels du secteur pour la prise en charge de leurs déchets.

En ce qui concerne le transport de déchets, il faut tenir compte du principe de proximité qui vise à limiter les opérations de transport de déchets en distance comme en volume : les déchets traités doivent l’être le plus près possible du lieu de leur production. Ce principe est à nuancer car il faut éviter d’une part la multiplication des centres de traitement et d’autre part l’application d’un traitement qui ne présenterait pas des garanties d’éco-efficacité suffisantes.

Les modes de traitement

Deux grandes familles de traitements de déchets ont été définies au niveau européen. D’une part, la valorisation qui consiste à trouver une nouvelle utilité pour tout ou partie de la matière constitutive du déchet soit par recyclage, soit par des procédés permettant d’obtenir de nouveaux matériaux ou de tirer parti de manière optimale du contenu énergétique des déchets. D’autre part, l’élimination finale qui consiste en la destruction (biodégradation, incinération) ou le dépôt définitif sur ou dans le sol (mise en CET, technique de lagunage, immersion). Avant ces traitements, les déchets peuvent être soumis à un prétraitement (traitement physico-chimique ou biologique, tri, regroupement,...) destiné à les préparer pour le traitement ultérieur.

Actuellement, la Région wallonne ne dispose d’une image globale de l’importance des modes de gestion que pour 1995. Cette année-là, le gisement total de déchets industriels, de 10.000 ktonnes environ, était valorisé à 63 % et éliminé à 37 %. La répartition entre élimination et valorisation pour l’industrie manufacturière est légèrement différente puisque ce secteur atteint un taux de valorisation oscillant entre 85 et 90 %. Cela peut s’expliquer par l’importance et le type de déchets constituant le gisement en provenance de ces activités. En effet, ce secteur génère des quantités importantes et régulières de déchets de qualité constante lui permettant d’avoir accès ou de développer, à des coûts compétitifs, des filières de valorisation bien adaptées ou encore des synergies avec d’autres entreprises de production. Ceci ne se fait que dans une moindre mesure pour des entreprises de petites tailles ou appartenant à d’autres secteurs d’activité générant d’autres types de déchets présentant des caractéristiques moins intéressantes pour la valorisation.