La définition du déchet ménager

Les déchets ménagers 9 (dénommés «déchets municipaux» au niveau européen et international (OCDE)) se composent : — de déchets résultant de l’activité usuelle des ménages, qu’ils soient collectés sélectivement ou non; — de déchets assimilés aux déchets ménagers par décision du Gouvernement wallon. Ces déchets assimilés comprennent notamment les déchets dangereux générés par les ménages 10 et les déchets industriels «banals»générés par les très petites entreprises, commerces, artisans, collectivités, … si ceux-ci sont pris en charge par les mêmes intervenants que ceux habilités à assurer le ramassage des déchets provenant des ménages. L’appellation «déchets ménagers»recouvre donc une source plus large que les seuls ménages et correspond plutôt à un type de collecte bien défini et contrôlé. L’évolution du gisement Le gisement des déchets ménagers a augmenté régulièrement jusqu’en 1997 ; il connaît depuis deux ans une stabilisation qui devra être confirmée dans les années qui viennent. En valeur absolue, le gisement total de déchets ménagers se monte actuellement à un peu moins de 1.590 ktonnes par an. Rapportée au nombre d’habitants, la quantité de déchets générés par habitant a été en 1999 de 477 kg/hab. Selon les estimations du Plan wallon des déchets – Horizon 2010, il faut noter que les déchets assimilés représentent 20 % des ordures ménagères brutes collectées de porte-à-porte et 14 % du total du gisement ménager. Ces chiffres devraient être actualisés car il est certain que suite à l’imposition du régime de taxation dit du «prélèvement – sanction», de nombreuses communes ont modifié leurs pratiques vis-à-vis des acteurs socio-économiques implantés sur leur territoire.

La composition de la poubelle des ménages

La composition des ordures ménagères brutes a fait l’objet de plusieurs études précises depuis 1995 selon la méthodologie européenne de caractérisation MODECOM qui permet d’analyser les données en relation avec le type d’habitat et la densité de population. Les données permettent aussi de déterminer les gisements potentiels de matériaux valorisables en vue de la mise en place de collectes sélectives.

Ces études ont mis en évidence une forte modification dans la composition de la poubelle des ménages depuis 1995 et il est vraisemblable que celle-ci évoluera encore de manière considérable dans les 10 années à venir.

Les ordures ménagères brutes non triées se composent des fractions suivantes :

  • les déchets organiques,
  • es papiers et cartons,
  • le verre,
  • les matières plastiques,
  • les métaux ferreux et non ferreux,
  • la fraction résiduelle (divers),
  • les déchets spéciaux.

On distingue en outre :

— les déchets verts issus des activités de jardinage et d’entretien des parcs. Ces déchets sont le plus généralement collectés collectivement, par le biais des parcs à conteneurs ou de porte-à-porte ;

— les encombrants ménagers qui, en raison de leur poids ou de leur volume – normalement, du moins –, font l’objet d’une collecte spécifique de porte-à-porte, ou peuvent être déposés dans les parcs à conteneurs. Les encombrants ménagers se composent :

– d’une fraction métallique avec les déchets bruns (télévisions, radios, équipements électroniques divers, ...) et les déchets blancs (frigos, machines à laver, cuisinières, équipements électriques divers, ...). Elle représente environ 30 % en poids ;

– d’une fraction combustible (vieux meubles, matelas usés, plastiques, ...), qui correspond à environ 65 % en poids ;

— les déchets inertes sont des déchets qui, de par leurs caractéristiques physico-chimiques, ne peuvent à aucun moment altérer les fonctions du sol, de l’air ou des eaux et porter atteinte à l’environnement ou à la santé humaine (essentiellement des déchets de construction/démolition : terre, gravats, briques, et en faible proportion : métaux, bois, matières plastiques, ...). Le réseau des parcs à conteneurs de la Région wallonne, complétés par celui des installations de tri/valorisation des déchets de la construction, offre aux citoyens des solutions en termes de collectes sélectives ;

— les déchets spéciaux des ménages sont des déchets exclusivement produits en petites quantités par l’activité usuelle des ménages et qui, de par les caractéristiques de danger ou les risques qu’ils peuvent présenter, nécessitent l’application d’un mode de gestion particulier (piles, peintures, huiles, produits d’entretien, produits chimiques, médicaments, tubes d’éclairage, ...). Ils font l’objet de l’attribution d’un marché public par la Région wallonne qui finance entièrement le coût de leur collecte sélective (via les parcs à conteneurs) et de leur élimination dans des installations dûment autorisées et agréées.

La collecte

Ce sont les communes qui, ayant la responsabilité du maintien de la salubrité publique, doivent assurer l’enlèvement régulier des déchets et ce, dans les meilleures conditions pour l’environnement. Afin de rationaliser les coûts, les communes se sont associées en intercommunales qui exploitent ou font exploiter des installations de gestion de déchets, largement subsidiées par la Région wallonne.

Le mode de collecte des déchets ménagers a considérablement évolué depuis les années 90. En effet, le développement des systèmes de tri sélectif a permis de diminuer les quantités de déchets éliminés et parallèlement d’augmenter le recyclage et la valorisation, cette dernière n’étant possible que si une qualité minimale est assurée. Actuellement, il existe deux grands modes de collecte sélective en Région wallonne : l’apport volontaire et la collecte de porte-à-porte. L’apport volontaire implique un effort supplémentaire du citoyen, puisque celui-ci doit trier au préalable ses déchets et les porter ensuite au point de regroupement qui est soit un parc à conteneurs, soit un endroit regroupant plusieurs bulles de collectes spécifiques. Le porte-à-porte est largement utilisé de longue date pour la collecte des vieux papiers, il se développe très fortement pour les PMC (plastiques, emballages métalliques, cartons à boissons) et il débute pour les déchets organiques fermentescibles (déchets de cuisine).

Le mode de traitement

Les déchets ménagers sont plus hétérogènes et de moindre qualité que les déchets industriels. Aussi, les principaux modes de traitement utilisés à ce jour sont encore la mise en CET directe (582 ktonnes en 1998) et l’incinération (± 415 ktonnes en 1998). Il est à souligner que la politique de gestion intégrée des déchets ménagers menée depuis les années 90 par la Région wallonne a permis de diminuer considérablement la mise en décharge directe des déchets ménagers : en effet, en 1995 quelques 740 ktonnes de déchets ménagers étaient mis directement en CET.

On est cependant toujours loin de l’objectif défini dans le Plan wallon des déchets-Horizon 2010, de mettre fin à la mise en CET directe de déchets ménagers d’ici 2005.

Une telle politique suppose que l’on puisse utiliser d’autres filières et en particulier les filières basées sur la valorisation et que l’on développe en parallèle des outils alternatifs et complémentaires de traitement. Les différents types de valorisation mis en place ou actuellement initiés en Région wallonne sont, pour les déchets organiques, le compostage et la biométhanisation (usine actuellement en construction et qui sera opérationnelle début 2001) et pour les autres déchets faisant l’objet de collectes sélectives, la valorisation des matières et le recyclage.