La situation
Les déchets
représentent une perte importante de ressources tant en termes
de matériaux quen termes dénergie. Les quantités
de déchets produites peuvent être considérées
comme un indicateur defficacité de lutilisation
des ressources.
La période
1950-1990 a été marquée par une hausse continue
et rapide des quantités de déchets produites
par lensemble
des acteurs socio-économiques. Cette évolution est le
pendant dun accroissement effréné de la consommation
de biens et de services : développements industriels, intensification
des transports de personnes et de marchandises, recherche accrue dhygiène
et de confort, utilisation de matériaux jetables, évolution
des modes de consommation et des comportements sociétaux,
A présent, les prémices dune stabilisation des
gisements se dessinent sans quil soit pour autant question dune
réelle diminution des quantités générées
puisque lOCDE estime que la production globale de déchets
a encore crû de 20 % entre 1990 et 2000.
De plus en plus
concernés par les multiples enjeux liés à cette
problématique, les pouvoirs publics ont axé leur politique
en la matière sur :
- la prévention
de la génération des déchets aussi bien ménagers
quindustriels en vue den contenir et, si possible, den
réduire les quantités, essentiellement par le biais
de campagnes de sensibilisation et dincitants fiscaux ;
- une gestion
rationnelle axée actuellement sur les aspects de proximité,
une valorisation aussi accrue que possible des déchets, avec
une priorité à la valorisation «matière
» et une interdiction progressive de mise en centre denfouissement
technique (CET) pour tout déchet non ultime.
Dans loptique
du développement durable, des actions devraient être
menées pour promouvoir des produits répondant, dès
leur conception, à des normes destinées à minimiser
au maximum leur impact sur lenvironnement. De même, les
activités économiques (techniques de traitements et
productions industrielles) devraient être systématiquement
évaluées sur base de leur éco-efficience.
Il est important
de souligner que cest au niveau européen que se créent
et se discutent les options de base de la politique environnementale
en matière de déchets, ce qui a conduit à une
certaine harmonisation des politiques des États membres ; leur
rôle étant ensuite, sur base du principe de subsidiarité,
dadapter et de mettre en uvre ces options de base en fonction
des spécificités existant à leur niveau.
Le concept
La notion de
«déchet» se définit au niveau européen
comme «toute substance ou tout objet dont le détenteur
se défait ou dont il a lintention de se défaire
» 1. Cette définition, très vague au demeurant,
est liée à lidée de «se défaire
» ce qui nexclut ni la commercialisation, ni a fortiori
le traitement, quil sagisse de la valorisation ou de lélimination.
Le Gouvernement
wallon a limité cette définition en lassortissant
dexclusions. Ne sont pas considérés comme des
déchets :
- les déchets
de production recyclés au sein du process ou valorisés
sur le site de production,
- «les
matières assimilées à des produits au niveau
international, national ou régional» 2,
- les matières
à létat naturel déplacées sur le
site dextraction conformément au permis dexploiter.
Les déchets
peuvent être notamment classés en fonction de leur origine
(ménagère, industrielle), de leur nature (papier, carton,
verre,...), de leur composition, de leur caractère (inerte,
dangereux ou non) et caractérisés par leur gestion (recyclage,
valorisation «matière», valorisation énergétique,
incinération, mise en centre denfouissement technique
(CET),
).
Le caractère
dangereux dun déchet est lié à une ou plusieurs
caractéristiques quil possède du fait de sa composition.
Il faut cependant souligner que, si ces déchets doivent être
considérés comme potentiellement dangereux, ce qui fait
le risque, ce sont plus souvent les pratiques de gestion que le déchet
lui-même. En vue de minimiser ces risques, de planifier, daméliorer
lefficacité et la surveillance des modes de gestion appliqués
à ces déchets, lEurope a défini les déchets
dangereux sur des bases aussi précises que possible, à
savoir : les «déchets dangereux»3
sont ceux qui présentent un danger spécifique pour lhomme
et lenvironnement parce quils sont composés de
un ou plusieurs constituants et quils possèdent une ou
plusieurs caractéristiques, énumérés par
le gouvernement, conformément aux prescriptions européennes
en vigueur ou quils figurent sur une liste appelée «
Liste des Déchets Dangereux»
4.
La politique de gestion
Les idées
européennes en matière de gestion de déchets
ont suivi une lente évolution qui, au départ dun
simple besoin de gestion, débouchent aujourdhui sur la
notion de politique intégrée des produits. En effet,
à linstar des autres impacts sur lenvironnement,
le déchet nest finalement quune facette du produit
et découle de la politique menée en la matière
au travers du cycle de vie du produit.
La politique
actuellement menée par lUnion Européenne est fondée
sur les principes de prévention, de responsabilité partagée,
de subsidiarité 5,
de précaution 6,
dintégration 7,
de pollueur-payeur et de transparence 8.
Des objectifs globaux et des cibles à court terme sont aussi
définis pour notamment les déchets ménagers (stabilisation
de la production et taux de recyclage notamment) et les déchets
dangereux (suppression des exportations pour mise en CET).
Cette approche
se traduit principalement par :
- une hiérarchisation
des opérations de gestion : une priorité absolue est
donnée à la prévention, vient ensuite la valorisation
et enfin lélimination ;
- une orientation
des choix de gestion qui privilégie limpact minimal en
matière denvironnement compte tenu des coûts économiques
;
- la co-responsabilisation
de tous les acteurs économiques.
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