Comme pour tous les éléments indispensables à la vie, la qualité de l’air a une importance majeure. D’une part, nous sommes obligés d’inhaler de l’air en permanence quelle que soit sa qualité; d’autre part, l’atmosphère constitue une couche de protection de la terre par rapport aux rayonnements cosmiques et elle est le siège des phénomènes météorologiques. La pollution de l’air, en modifiant les équilibres chimiques, entraîne des perturbations complexes d’autant plus difficiles à appréhender et à maîtriser que les causes et les effets se passent à une échelle planétaire.

Les indicateurs présentés ci-avant ont pour objectif de cerner la situation de la Région wallonne dans les grands enjeux planétaires.

Les émissions de gaz à effet de serre sont stables depuis 1990. Or, les accords internationaux impliquent des réductions qui vont croissantes : par rapport à 1990 : - 5 % en 2000, - 7,5  % entre 2008 et 2012. Nous sommes donc loin de l’objectif, sans compter que selon certaines prévisions, les réductions des émissions de gaz à effet de serre ne seraient pas suffisantes pour lutter efficacement contre le changement climatique.

Les émissions de substances détruisant la couche d’ozone sont en diminution. Toutefois, étant donné la grande stabilité chimique de ces substances, la reconstitution de la couche d’ozone prendra plusieurs décennies. D’autre part, certains produits de substitution ont un potentiel d’effet de serre élevé.

En ce qui concerne l’acidification, on note une diminution des émissions des principales substances concernées (SO2, NOx) et une amélioration de la qualité de l’air ambiant. Toutefois, la réduction doit encore être poursuivie pour atteindre les objectifs fixés par les accords internationaux. En outre, les retombées acides sur la Wallonie sont, à l’heure actuelle, généralement supérieures à ce que les écosystèmes et les sols peuvent recevoir sans qu’il n’y ait de dommages.

Bien que les pics de concentration élevée aient tendance à diminuer, la production d’ozone troposphérique entraîne de plus en plus fréquemment des dépassements du seuil fixé comme étant une limite à ne pas franchir pour éviter les effets sur la végétation. Ce seuil a été dépassé plus d’un jour sur deux en 1999.

Les émissions des substances intervenant dans la formation de l’ozone troposphérique sont toutefois en baisse mais cette baisse doit être poursuivie pour atteindre les objectifs des accords internationaux. Etant donné la complexité des réactions chimiques aboutissant à la production d’ozone, l’effet des mesures prises ne sera visible qu’à moyen terme.

La pollution liée aux micro-polluants : métaux lourds, polluants organiques persistants, particules fines en suspension,… est encore trop mal connue pour pouvoir tirer des conclusions.

Cet état des lieux montre clairement que les défis à relever pour améliorer rapidement la qualité de l’air et juguler les dérèglements climatiques sont importants. Des mesures sont à prendre d’urgence pour réduire les émissions de polluants. Les principaux leviers sont les transports, la consommation énergétique, les processus industriels ainsi que certaines pratiques domestiques et agricoles (incinération rudimentaire de plastiques, pneus,… utilisation de produits polluants,…).

Le plan de l’air, en cours d’élaboration, devrait définir sous peu des objectifs précis et surtout les moyens pragmatiques à mettre en œuvre pour y arriver.

Rédacteur:
HALLET Catherine