AirP2 : Emissions des substances détruisant la couche d’ozone

La destruction de la couche d’ozone stratosphérique est un phénomène planétaire qui inquiète le monde scientifique depuis les années 70. Début des années 80, un trou d’ozone commence à être visible au printemps au-dessus de l’Antarctique. De légères diminutions de l’épaisseur de la couche d’ozone sont également observées aux latitudes moyennes.

La couche d’ozone agit comme un filtre qui protège la vie terrestre contre la surexposition aux rayons ultraviolets du soleil. Les conséquences de l’amincissement de cette couche sont graves et multiples, à la fois sur la santé et sur l’environnement. Les effets sur la santé sont directement liés à la surexposition aux rayons ultraviolets : augmentation du dessèchement, des brûlures de la peau, du nombre de cancers de la peau, des affections oculaires (augmentation du nombre de cataractes) et réduction des défenses immunitaires. L’incidence sur la flore et la faune s’observe également sur la croissance des plantes (ralentie), la diminution de l’immunité face aux maladies infectieuses, des atteintes aux écosystèmes naturels en particulier aquatiques...

Les principales substances détruisant la couche d’ozone (SDO), comme les chlorofluorocarbones (CFC), les hydrochlorofluorocarbones (HCFC), les halons, le tétrachlorure de carbone (CCl4), le méthylchloroforme (CH3CCl3), le bromure de méthyle (CH3Br), présentent des caractéristiques communes : elles contiennent des atomes halogénés (chlore, fluor, brome) et ne se dégradent pas facilement dans l’atmosphère. Au niveau de la stratosphère, elles interviennent dans des réactions chimiques qui détruisent l’ozone, provoquant ainsi une diminution de sa concentration.

Les substances détruisant la couche d’ozone sont émises principalement par les secteurs industriel, domestique (aérosols, extincteurs, frigos, climatiseurs dans les voitures,...) et agricole (désinfectants, aérosols, pesticides). Elles ne sont pas fabriquées en Belgique. Les émissions proviennent surtout de fuites d’anciens équipements (frigos,...).

Leur utilisation est en diminution progressive. Une partie est remplacée par les hydrofluorocarbones (HFC) qui n’affectent par la couche d’ozone mais qui, par contre, contribuent à l’effet de serre (voir AirP1).

Entre 1986 et 1992, l’utilisation mondiale des substances détruisant la couche d’ozone a diminué d’environ 40% mais malgré les efforts consentis, la couche d’ozone ne devrait retrouver un niveau proche de son état naturel qu’après le milieu du 21e siècle. L’Union européenne joue un rôle moteur dans la lutte contre les SDO, elle a proposé une accélération du calendrier d’élimination progressive prévu dans le Protocole de Montréal et une série de nouvelles mesures de protection de la couche d’ozone :

  • poursuite des actions relatives aux HCFC,
  • élimination de la production et de la consommation du bromure de méthyle au plus tard pour le 1er janvier 2001,
  • interdiction générale de la mise sur marché et de l’utilisation des CFC,
  • mesures de contrôle des échanges commerciaux concernant les autres substances appauvrissant la couche d’ozone.