Par les superficies
quelle occupe (environ la moitié de la Région wallonne),
son insertion dans les grands cycles biogéochimiques et les profondes
mutations technologiques et économiques quelle a connues
au cours des dernières décennies, lagriculture a
été et reste une composante importante de la problématique
environnementale.
Loccupation
et lutilisation du sol
En 1999, la surface
agricole utile wallonne atteint 756.559 ha, soit 45 % de la superficie
totale de la Région wallonne. Elle a diminué de 40.000
ha entre 1980 et 1992 sous la pression de lurbanisation et du
boisement. Depuis 1992, une légère progression est notée
dans les statistiques vraisemblablement suite à la modification
des mécanismes doctroi des primes qui tend à renforcer
le lien entre la production agricole et le sol.
Les prés
et prairies occupent la moitié de la surface agricole utile.
Les principales spéculations culturales sont les froments dhiver,
la betterave sucrière et le maïs fourrager.
Les terres mises
en jachère représentent en 1999, 1,6 % de la surface agricole
utile. Dans les régions agricoles de grandes cultures, ce taux
atteint 3 %.
Les mesures agri-environnementales
remportent un succès croissant auprès des agriculteurs
mais leur impact reste jusquà présent limité
du fait des faibles superficies concernées. Le nouvel arrêté
prévoyant des modalités plus attrayantes va vraisemblablement
entraîner une participation plus grande des agriculteurs. Limpact
environnemental des mesures devra être évalué régulièrement
de manière à, le cas échéant, améliorer
lefficacité environnementale des mesures subsidiées.
Malgré
une évolution marquée de lagriculture biologique,
la proportion des terres consacrées à ce mode dagriculture
reste faible (16.000 ha en 1999).
Le boisement de
terres agricoles semble avoir diminué au cours des dernières
années. Cette tendance est plutôt positive. En effet, si
la création de bandes boisées judicieusement implantées
est un élément favorable à la biodiversité
et à la qualité des paysages, il nen est pas de
même des boisements réalisés sur les terres agricoles
marginales, souvent intéressantes sur le plan de la biodiversité,
ou lorsque les plantations massives entraînent une fermeture des
paysages, en particulier aux abords des villages.
Les cheptels
Le nombre de bovins
(± 1.500.000) et de porcs (± 330.000) est relativement
stable depuis une dizaine dannées mais le cheptel moyen
par exploitation augmente du fait de la réduction du nombre des
exploitations et de lintensification de certains élevages
(de 1985 à 1999 : pour les bovins: de 55 à 92 bêtes
par exploitation détentrice ; pour les porcs :
de 51 à
230 têtes par exploitation détentrice).
La production
avicole a connu un grand développement ces dernières années,
surtout au niveau de lélevage des poulets de chair (500.000
têtes en 1985, 2.350.000 têtes en 1999).
Les effluents
délevage peuvent être source de pollution si la quantité
produite dépasse les besoins physiologiques des cultures sur
lesquelles ils sont épandus. Calculé sur lensemble
de la Région, lapport moyen en azote est de 117 kg N/ha/an
ce qui correspond à un rapport quantité produite/quantité
«épandable» de 79 %. Globalement, il ny a
donc pas de surplus à léchelle régionale.
Il existe cependant dans chaque commune des exploitations au sein desquelles
les effluents produits dépassent lapport répondant
aux besoins physiologiques des plantes. Le rapport calculé au
niveau communal en tenant compte de lensemble des exploitations
et des terres situées sur chacune des communes, montre quil
existe un problème dexcès moyen dans 21 communes.
Parmi celles-ci, la commune de Comines-Warneton présente un taux
de saturation des sols particulièrement élevé.
Les intrants
Les quantités
dengrais minéraux et de produits phytosanitaires utilisées
en agriculture en Région wallonne ne sont pas connues. Les données
disponibles au niveau national permettent cependant de situer la Belgique
dans les pays où lagriculture utilise une grande quantité
de ces produits, ce qui souligne son caractère intensif.
Laugmentation
sensible des nitrates et des pesticides dans les eaux souterraines,
traduit la pression environnementale de ces produits (voir chapitre
Eau).
Lirrigation
Lintensité
de lirrigation en Région wallonne est faible mais ce phénomène
doit être surveillé car la tendance générale
en Europe est à laugmentation de la superficie des terres
irriguées.
Lévolution
des exploitations
Le nombre dexploitations
agricoles ne cesse de diminuer notamment parce quil y a trop peu
de candidats repreneurs au sein des exploitations familiales. Ce phénomène
atteint surtout les petites exploitations (moins de 30 ha). Les terres
étant le plus souvent reprises par les exploitations voisines,
la superficie moyenne des exploitations qui subsistent ne cesse de croître
(de 20,7 ha en 1980 à 35 ha en 1999). Dans ce contexte, lagriculture
wallonne pourrait perdre le caractère familial qui la caractérisée
jusquà présent, ce qui pourrait induire des changements
fondamentaux dans la gestion agricole du territoire.
Rédacteur :
HALLET Catherine