AgrP1b : Dépenses
en produits de lutte achetés en Belgique Description du phénomèneLes produits phytosanitaires ou pesticides comprennent notamment les insecticides, les herbicides, les fongicides, les nématicides, les acaricides et les régulateurs de croissance. Ce sont des produits chimiques utilisés pour contrôler ou détruire les organismes nuisibles aux cultures. Les résidus de pesticides peuvent contaminer les eaux superficielles ou profondes, par ruissellement ou infiltration. Ils peuvent nuire à la flore et à la faune sauvages, ainsi quà la microfaune du sol. Enfin, ils peuvent nuire directement à la santé de lagriculteur (par inhalation des produits) ou du consommateur (par ingestion daliments contaminés). Certains pesticides contiennent des composés de bromure qui, une fois volatilisés, se transforment dans la stratosphère en gaz responsables de lappauvrissement de la couche dozone. Le degré de toxicité, de persistance et de mobilité des pesticides dépend du type et de la concentration de leurs matières actives. Cela dépend aussi des conditions pédo-climatiques et des modes dapplication. En Région wallonne, deux types de cultures, le maïs et le colza sont particulièrement susceptibles dentraîner des pollutions. La pollution par les pesticides dans les eaux potables, de surface et souterraines est considérée actuellement comme un problème environnemental majeur en Europe (voir EauE2). SignificationCet indicateur a pour objectif de donner une indication sur la quantité de pesticides qui sont utilisés par les exploitations agricoles en Belgique. Il permet dévaluer les tendances pour les pressions exercées par lagriculture, au niveau de la pollution par les substances dangereuses. Situation en BelgiqueLa part des dépenses en produits de lutte dans la consommation intermédiaire des agriculteurs a tendance à augmenter depuis 1980 (voir Figure 4-7). A cette époque, lachat de produits de lutte représentait 3,4 % des dépenses des agriculteurs consacrées aux consommations intermédiaires. En 1997, cette part passe à 4,8 %, ce niveau étant stable depuis quelques années. En moyenne en Belgique, les agriculteurs dépensent 5.400 BEF par hectare de culture pour lachat de produits phytosanitaires. Figure
4-7 : Evolution de la part consacrée aux produits phytopharmaceutiques
dans les consommations intermédiaires des agriculteurs en Belgique, 1980-1997. Il faut cependant mettre en parallèle les modifications intervenues dans la répartition des consommations intermédiaires avec lévolution des prix considérés. Dans le cas présent, le prix des pesticides ayant augmenté, laccroissement de la part des dépenses en produits de lutte dans la consommation intermédiaire nest pas forcément lié à une augmentation des quantités utilisées. Notons également que lintroduction de nouvelles substances actives à très faible dose (qui sutilisent par exemple à des doses de 6 g/ha en comparaison avec des produits classiques appliqués à des doses de 2 kg/ha) est un élément dont il faut également tenir compte lors de linterprétation des données. Les chiffres de lutilisation des produits confirment par ailleurs ces différents éléments. La dose moyenne de matières actives utilisées sur les cultures de céréales (froment et escourgeon) a diminué de 30 % entre 1991 et 1998 (Figure 4-8). En 1998, les agriculteurs belges utilisent en moyenne 3,36 kg de matières actives par hectare de cultures de froment ou descourgeon. La diminution la plus significative se situe en fongicides, elle trouve son origine dans lapparition de nouveaux fongicides à base de strobilurines. Figure
4-8 : Evolution des doses de matières actives moyennes utilisées
pour les céréales (froment et escourgeon) en Belgique, 1991-1998. La dose moyenne de matières actives utilisées sur cultures de maïs a également diminué de 16 % sur la même période (Figure 4-9). En 1998, 1,96 kg de matières actives est en moyenne pulvérisé sur les champs de maïs en Belgique. Les quantités dherbicides utilisées sont liées aux problèmes de désherbage (eux-mêmes liés à la météorologie). Les quantités dinsecticides utilisées sont peu importantes. Figure
4-9 : Evolution des doses de matières actives moyennes utilisées
pour le maïs (grain et fourrager) en Belgique, 1991-1998. La quantité moyenne de matières actives utilisée sur les champs de betteraves en Belgique est de 5,03 kg/ha (Figure 4-10). On constate une réduction significative de la quantité dinsecticides utilisée depuis 1991 suite à lapparition dun nouveau produit particulièrement efficace et appliqué sur la semence. Cependant, cette diminution est compensée par lutilisation plus importante dherbicides, phénomène en partie lié aux conditions météorologiques. Figure
4-10 : Evolution des doses de matières actives moyennes utilisées
pour la betterave en Belgique, 1991-1998. La culture de la pomme de terre réclame en moyenne 24,75 kg de matières actives par ha, essentiellement des fongicides (Figure 4-11). Leur emploi est lié à la pression de la maladie subordonnée aux conditions météorologiques (mildiou) et à limportance de lemblavement en variété «Bintje» particulièrement sensible. La dose moyenne utilisée par ha a augmenté de 50 % depuis 1990. Figure
4-11 : Evolution des doses de matières actives moyennes utilisées
pour la pomme de terre en Belgique, 1991-1998. Situation belge dans le contexte européenEn Europe, le niveau dutilisation des produits de lutte est en légère augmentation depuis le début des années 90. La Figure 4-12 montre lévolution des consommations de produits de lutte (fongicides + insecticides + herbicides) dans lUE entre 1988 et 1996, comparée à lévolution observée en Belgique et au Luxembourg sur la même période. On remarque que les consommations de produits de lutte dans notre pays sont largement supérieures aux moyennes européennes depuis 1980, lécart diminuant cependant très légèrement les 4 dernières années. En 1996, la Belgique et le Luxembourg consomment environ 2,7 fois plus de produits de lutte que la moyenne des pays européens, se plaçant ainsi en 3e position des plus gros utilisateurs de fongicides (derrière les Pays-Bas et le Portugal), en 1re position pour les herbicides et 2e position pour les insecticides (derrière les Pays-Bas). Figure
4-12 : Evolution de la consommation de pesticides (herbicides + insecticides
+ fongicides) en Europe (EU15) et en Belgique et Luxembourg, 1988-1996.
EauE2 : Concentration de pesticides dans les eaux souterraines
Les chiffres disponibles portent sur lensemble de la Belgique. Deux sources de données ont été utilisées :
Par conséquent, les données présentées ci-après, qui sont agrégées à léchelle de la Belgique, ne sont pas forcément représentatives des quantités de produits phytosanitaires utilisées en Région wallonne. La surface des emblavements des différentes cultures en Région wallonne est décrite dans la fiche AgrE2. Par ailleurs, on se référera utilement aux indicateurs sur la qualité des eaux (voir EauE2) qui fournissent des indications sur limpact de lutilisation de ces produits (pertes, mauvaise utilisation).
Niveau européen De nombreuses réglementations sappliquent au développement, à lemballage et à lutilisation des pesticides. Les niveaux de résidus dans les produits traités, les eaux souterraines et potabilisables sont également réglementés. Seules les principales directives «mères » concernant ce domaine sont listées ci-après. Mise sur le marché Directive 91/414/EEC relative à la mise sur le marché des produits de protection des végétaux Niveau de résidus Directives76/895/EEC concernant la fixation de teneurs maximales pour les résidus de pesticides sur et dans les fruits et légumes Directive 86/363/CEE concernant la fixation des teneurs maximales pour les résidus de pesticides sur et dans les denrées alimentaires dorigine animale Protection des eaux (voir aussi les fiches «Eau») Directive 80/68/EEC concernant la protection des eaux souterraines contre la pollution causée par certaines substances dangereuses, qui a pour objet dempêcher le rejet de certaines substances toxiques, persistantes et bioaccumulables dans les eaux souterraines Directive 75/440/EEC, concernant la qualité requise des eaux superficielles destinées à la production deau alimentaire dans les États membres Directive 86/280/CEE concernant les valeurs limites et les objectifs de qualité pour les rejets de certaines substances dangereuses relevant de la liste I de lannexe de la directive 76/464/CEE Directive 80/778/CEE relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine Mesures agri-environnementales Règlement (CE) no 1257/1999 Niveau fédéral lois spéciale et ordinaire du 16 juillet 1993 visant à achever la structure fédérale de lEtat qui contiennent les règles de base des écotaxes loi du 14 juillet 1997 fixant les modalités dapplication des écotaxes sur les pesticides et les récipients ayant contenu des pesticides Les récipients ayant contenu des pesticides et certains pesticides sont soumis à des écotaxes. Le montant minimum de cette taxe est de 25 BEF par récipient (unité demballage de 5 l) et le montant minimum de consigne est de 12,5 BEF par récipient A partir du 1er juillet 1996, latrazine, le diuron, lisoproturon, le pentachlorophénol et la simazine utilisés comme substance active dans les pesticides, sont également soumis à une écotaxe de 10 BEF par gramme. Niveau wallon Arrêté du Gouvernement wallon du 11 mars 1999 relatif à loctroi de subventions agri-environnementales (M.B. 31.03.1999)
Action 85 : Renforcer les politiques mises en uvre en matière de mesures agri-environnementales et en assurer une évaluation permanente.
DEFRISE Dominique |
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