| DIRECTION DE LA NATURE - table des matières |

 

Protection des habitats

 

 

Les causes de dégradation des milieux

L’exploitation moderne a profondément et rapidement modifié le faciès des milieux " naturels ". Les causes sont multiples et les conséquences partout visibles dans le paysage.

  • Les milieux ont changé et continuent de changer très rapidement
  • Jamais un siècle n’a connu d’aussi rapides bouleversements des modes d’exploitation et d’occupation du sol que le nôtre. Un seul mot d’ordre : vite, toujours plus vite ! Les espèces sauvages n’ont manifestement pas la possibilité de suivre ce rythme : si quelques espèces réussissent à s’adapter à ces modifications (le renard qui s’installe en ville, la pie qui niche dans les parcs) la plupart n’y parviennent cependant pas.

  • Les milieux sont de plus en plus petits et fragmentés
  • L’urbanisation croît, de plus en plus. Et cette croissance s’est faite au détriment des surfaces non bâties qui se sont vues de plus en plus fragmentées et isolées les unes des autres. Conséquence : les zones naturelles subsistantes ne sont plus -ou insuffisamment- reliées entre-elles, empêchant les espèces de se déplacer d’une zone à une autre. Pour les espèces très mobiles comme les oiseaux : pas de problème ! Par contre, pour les espèces à faible capacité de dispersion, comme les carabes par exemple, la rupture du " maillage écologique " est un réel facteur d’appauvrissement.

  • Les milieux sont de plus en plus simplifiés
  • Niveler, rectifier, aplanir, araser... ont été les maître-mots de l’aménagement du territoire depuis une bonne centaine d’années. Il faut é-li-mi-ner ! Les éléments structuraux telles que haies, fossés, talus, mares ou arbres isolés ont été évincés. Conséquence : une simplification et une banalisation du milieu qui contient de moins en moins de niches écologiques. Conséquence d’autant plus grave que les mêmes mesures s’imposent dans toute la Wallonie : c’est la même variété génétique de peuplier qui est plantée, la même " herbe grasse " qui pousse dans les prairies. Finis les champs à coquelicots, finis également les prairies à Orchis bouffon ...

  • Les milieux sont de plus en plus immobilisés
  • La nature aime les perturbations. Perturbations naturelles, il s’entend ! Comme les inondations ou les tempêtes, par exemple. Le résultat ne se fait généralement pas attendre : des niches écologiques dites " de régénération " sont ainsi créées. Comme dans le cas d’une souche d’aulne couchée par une tempête et qui peut devenir un site de nidification pour le martin-pêcheur. Sans oublier la mare ainsi créée à son pied et qui peut abriter plusieurs espèces de batraciens. Mais l’homme a décrété " Sus aux perturbations naturelles, il faut rapidement remettre en état la forêt après une tempête ! ". Les niches sont donc rapidement effacées et les milieux immobilisés dans un stade particulier et définitif : une forêt est et reste une forêt, un potager est et reste un potager !

  • Les milieux sont de plus en plus rajeunis
  • L’action humaine tend à empêcher les écosystèmes d’atteindre leur stade de maturité. C’est tout particulièrement le cas dans les milieux forestiers ou le stade de " très vieille forêt " n’est plus atteint aujourd’hui, les arbres étant coupés au moment où leur commercialisation est la plus rentable : les niches écologiques qui y sont associées n’apparaissent plus, et la biodiversité s’en trouve donc appauvrie.