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Production de semences de plantes sauvages indigènes

Depuis quelques années, les plantes sauvages indigènes ont la cote. A la fois auprès de particuliers et de certains agriculteurs.

Au niveau du public, l’intérêt croissant porté aux jardins " naturels " confirme aussi tendance. Sans oublier les projets d’aménagements de terrains publics ou privés, la réhabilitation de sites industriels, la reverdurisation de talus, ... qui voient le jour un peu partout à travers notre région.

Pour ces aménagements, les entrepreneurs ont donc recours de plus en plus souvent à des mélanges de plantes herbacées dites "sauvages" ou " champêtres ", achetés dans le commerce et que l’on trouve aujourd’hui dans les catalogues des pépiniéristes et dans les surfaces commerciales. De grandes sociétés productrices de semences proposent désormais leurs lots de telles plantes " sauvages ", notamment aux communes, pour l’aménagement d’espaces verts.

Dans le domaine agricole, la récente réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) de 1992 a confirmé la mise en place de différentes mesures qui touchent à la problématique environnementale : les mesures agri-environnementales. L’une de ces mesures prévoit l’octroi de primes pour la mise en place de tournières de conservation (bords de champs enherbés ou cultivés de façon extensive) et pour la diversification des semis en prairies. Une mesure qui nécessite l’utilisation de quantités croissantes de semences de plantes indigènes.

Le problème de l’origine des semences

Jusqu’à présent, la production de semences de fleurs sauvages indigènes était inexistante en Belgique, mis à part quelques productions très locales et ponctuelles réalisées par des associations de protection de la nature ou des pépiniéristes déjà sensibilisés. La plupart des semences disponibles sur le marché, lorsqu’elle ne sont pas d’origines inconnues, sont importées de pays étrangers (Allemagne, Royaume-Uni, etc.). Elles présentent donc, par leur faculté de se croiser avec nos écotypes locaux, un risque de " pollution " du patrimoine génétique de notre flore régionale.

En outre, l’absence de contrôle quant à l’origine de ces graines implique un risque de propagation de cultivars ou d’introduction d’espèces exotiques qui pourraient se révéler envahissantes. Plusieurs cas de propagations de plantes exotiques sont bien connus des naturalistes: Senecio inaequidens, Fallopia japonica (espèces des terrains de remblais) ou bien encore Ludwigia grandiflora (espèce des milieux aquatiques).

" Semences, A.O.C. "

Dans un premier temps, pour éviter au maximum de telles introductions, la Région Wallonne a dressé, dans le cadre des mesures agri-environnementales et avec l’aide du Conseil Supérieur Wallon de la Conservation de la Nature, une liste d’espèces indigènes [liste] dont les semences, à défaut d’être produites localement, pouvaient être importées de l’étranger pour répondre notamment aux demandes de création et d’aménagement d’espaces verts et de talus.

Il manquait cependant une structure de production de semences d’origine contrôlée. C’est ainsi que le Laboratoire d’Ecologie des Prairies de l’UCL, avec le soutien de la Région wallonne et en collaboration avec le Département de Botanique de l’ULg et le Centre Marie-Victorin [acteurs] a initié un programme de mise en culture de plantes sauvages d’origines locales en vue de développer un production régionale. L’objectif : préserver au maximum le patrimoine génétique de notre flore naturelle régionale en évitant les apports de plantes d’origine étrangère.

Etapes du programme

La première phase de ce programme, qui a démarré dans le courant du printemps 1995, a consisté à prélever semences et plantes d’une série d’espèces (liste) à travers les trois principaux districts phytogéographiques wallons (brabançon, mosan, ardennais).

Pour chaque espèce, les prélèvements sont effectués dans plusieurs sites, de préférence suffisamment éloignés les uns des autres et qui présentent des populations suffisamment fournies. Pour chacun des prélèvements, les informations suivantes ont été encodées : lieu précis du prélèvement, nom des récolteurs, date de la récolte. La culture des espèces récoltées est assurée par les Centres de recherches, dans les districts phytogéographiques respectifs.

Actuellement, des essais de culture à grande échelle de ces espèces sont en cours, notamment dans le district brabançon, chez un maraîcher de la région d’Eghezée.

A terme, l’objectif est de pouvoir commercialiser les semences et plants via la filière des producteurs habituels, les pépiniéristes et de répondre ainsi à la demande de plus en plus importante du public.

Comment se procurer les semences ?

Le Laboratoire d’Ecologie des Prairies propose aux particuliers, aux communes, aux associations, aux entrepreneurs de jardins, ... des semences de plantes d’origine indigène pour la réalisation de jardins et prés fleuris. Quatre mélanges standards sont proposés, selon que le sol soit moyennement riche ou pauvre, en situation ensoleillée ou ombragée.

Le prix est fonction de la surface :

• 100 FB pour 10m²

• 750 FB pour 100 m²

• 1350 FB pour 250 m²

• 2000 FB pour 500 m²

Au dessus de cette surface, des mélanges plus spécifiques répondant aux conditions locales sont réalisés. Le coût est alors de 30.000 FB/hectare.

Liste des espèces végétales indigènes retenues dans le cadre du programme

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