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Les Plans communaux de développement de la Nature (P.C.D.N.)

 

Historique

De développement, il en est question, de plus en plus. Développement économique, social... mais aussi environnemental. Intégrer ces trois dimensions revient à instaurer un " développement durable " qui garantit les droits des générations actuelles sans compromettre celles des générations futures. En bon père de famille…

Instaurer un développement durable... C’est le message lancé par la centaine de chefs d’état et les spécialistes qui se sont réunis en juin 1992, au " Sommet de la Terre " de Rio de Janeiro [Brésil], conférence internationale à laquelle participait la Belgique. De retour au pays, il ne restait plus à chaque gouvernement qu’à concrétiser la bonne parole et les engagements. En élaborant chacun sa propre stratégie de développement durable.

 

Contrats biodiversité

Un an après Rio, en juin 1993, la Fondation Roi Baudouin lançait vers les communes wallonnes un premier programme pilote " les contrats biodiversité : vers un développement durable en Wallonie ". L’objectif : sauvegarder ou développer la diversité naturelle au niveau communal, en concertation étroite avec tous les acteurs et en tenant compte du développement économique et social de la collectivité.

Beaumont, Chastre, Pont-à-Celles, Saint-Hubert et Visé ont été les 5 communes sélectionnées. Dans chacune d’elles, les moyens engagés ont permis de constituer des partenariats regroupant personnes et associations, de réaliser un état des lieux du patrimoine naturel et d’élaborer un plan de développement à long terme de la biodiversité. Depuis, chacune a élaboré et signé son contrat -sa charte- biodiversité et, actuellement, une série de projets vont bon train.

 

Vers un développement durable en Wallonie

À l’occasion de l’Année européenne de la conservation de la nature en 1995, la Région wallonne a emboîté le pas à la Fondation Roi Baudouin en adaptant et amplifiant la démarche à un plus grand nombre de communes : les Plans communaux de développement de la nature (PCDN) étaient nés. La philosophie des PCDN est identique à celle des contrats biodiversité, mais le développement de la biodiversité se fait au travers d’une nouvelle grille de lecture : le " réseau écologique ".

Début 95, l’appel aux projets était lancé. Des 115 communes qui ont demandé un dossier de candidature, 85 ont renvoyé un dossier complet. En définitive, 21 communes pilotes ont été sélectionnées [liste].

 

Le PCDN, pas à pas

L’élément de base d’un PCDN, c’est le partenariat de tous les acteurs concernés par la biodiversité de leur commune. Se rassemblent ainsi autour de la table des négociations : responsables communaux, naturalistes, chasseurs, pêcheurs, agriculteurs, responsables touristiques, industriels... Chacun avec ses compétences, ses attentes et ses contraintes. Tous ensemble, pour échanger des points de vue et élaborer un programme commun d’actions en faveur de la biodiversité.

Actuellement, peu de personnes s’opposent au fait qu’il faille préserver la nature et la biodiversité. Mettre les interlocuteurs autour d’une même table ne pose guère de problèmes. Par contre, qu’ils collaborent et négocient leurs points de vue pose plus de difficultés.

 

Etat des lieux

Parallèlement à la constitution du partenariat, un inventaire du patrimoine naturel et paysager communal est entrepris par un bureau d’étude désigné par la commune qui reçoit un subside de 500.000 FB de la Région wallonne. Le bureau d’étude est tenu de suivre un cahier des charges dont les fondements scientifiques ont été détaillés dans " Pourquoi et comment faire un état des lieux du patrimoine naturel de sa commune ? ", un dossier technique publié par la Région wallonne. L’ensemble des biotopes qui constituent le réseau écologique est ainsi cartographié :aussi bien les zones les plus riches en biodiversité (réserves naturelles…) que les zones où la nature et l’homme se côtoient (la " nature ordinaire "). La carte et le dossier qui l’accompagne sont des éléments essentiels pour guider les choix. Les agriculteurs, par exemple, sont parfois réticents à l’idée de garder des bords de route non fauchés. Dans ce cas, la carte permet de définir des priorités dans les actions à entreprendre.

Pratiquement, les partenaires se répartissent en différents groupes de travail thématiques, selon leurs centres d’intérêts. Il peut y avoir, par exemple, des groupes de travail haies, forêts, cours d’eau, friches industrielles, bords de routes, combles et clochers... Les propositions de chacun, et celles contenues dans l’étude du patrimoine, sont discutées afin d’élaborer des projets susceptibles d’être repris dans le plan. Si nécessaire, des personnes ressources extérieures peuvent apporter leur collaboration.

 

Sous contrat

Les propositions concrètes d’actions qui émanent des différents groupes sont ensuite synthétisées en comité de gestion. Celui-ci examine la cohérence de l’ensemble des suggestions et élabore une version provisoire du plan qui sera soumis à la concertation des habitants de la commune.

En tenant compte des dernières remarques émises, la version finale du plan est ensuite soumise à l’approbation des mandataires communaux, gage de la concrétisation future du plan. Enfin, la commune et ses partenaires signent le " contrat communal de développement de la nature " par lequel ils s’engagent à réaliser les propositions du PCDN. Il s’agit d’un contrat moral et symbolique que les partenaires signent, librement et spontanément, entre eux et vis-à-vis de la Région wallonne.

 

PCDN, Où en sommes-nous ?

A ce jour, une partie des 21 communes pilotes a signé leur contrat de développement de la nature [liste] et les réalisations vont bon train. Un audit a aussi été réalisé en 1996 auprès de ces 21 communes.

10 nouvelles communes [liste] sur 35 candidates ont été sélectionnées en mars 1998.