Composition des déchets ménagers et assimilables

1. POURQUOI EFFECTUER DES ANALYSES DE COMPOSITION DES DÉCHETS MÉNAGERS ET ASSIMILABLES ?

Le Service Public de Wallonie commande régulièrement à des sociétés de consultance des analyses de composition des déchets ménagers et assimilables. Les résultats attendus de ces analyses récurrentes contribuent à l’atteinte de plusieurs objectifs indiqués dans le Plan wallon des déchets-ressources (PWD-R), que cela soit en termes de monitoring et d’évaluation des actions entreprises, de prévention (sensibilisation, éducation…) ou de gestion des déchets (vérification des obligations de tri, justification et développement de nouvelles filières de réutilisation ou de valorisation…).

2. LES FLUX DE DÉCHETS ANALYSÉS

2.1. Les ordures ménagères brutes et les déchets organiques

La dernière étude finalisée en mai 2019 porte sur l’analyse de la composition des ordures ménagères brutes et des déchets organiques collectés sélectivement en Wallonie durant la période 2017-2018.

Quatre campagnes de mesure ont été menées afin de déterminer la composition des ordures ménagères brutes et des déchets organiques collectés sélectivement en Wallonie. Au total, environ 71,5 tonnes d’OMB et 5 tonnes de CS organiques ont été triées.

Les déchets organiques compostables représentent la fraction la plus élevée des ordures ménagères brutes. Un focus sur cette fraction a dès lors été réalisé.

En comparaison avec l’étude précédente effectuée en 2009-2010, la quantité de déchets OMB collectés par habitant a diminué de 13 kilos, passant de 151,5 kg/hab en 2010 à 138,5 kg/hab en 2017.

Rapport d’analyse de la composition des ordures ménagères brutes et des déchets organiques collectés sélectivement en Wallonie (Année 2017-2018)

 

2.2. Les déchets encombrants

Les études consacrées, d’une part à l’analyse de la composition des déchets encombrants collectés en porte-à-porte et en recyparcs [Comase et Retrival, 2017] et, d’autre part à l’identification de la part et de la nature des déchets encombrants susceptibles d’être réutilisés [Ressources, 2017] avaient pour principaux objectifs de :

  • Caractériser les objets qui composent les déchets encombrants collectés sélectivement, afin d’identifier et de quantifier ceux qui ne répondent pas à la stricte définition d’encombrants (au sens de l’AGW du 05/03/2008)[1], ceux-ci devant alors suivre d’autres filières de collecte (poubelle tout-venant, collectes préservantes…) ou de valorisation (réutilisation, recyclage…) ;
  • Fournir les informations nécessaires pour définir et objectiver les mesures du nouveau Plan wallon des Déchets-ressources consacrées à la gestion des déchets encombrants, dans la perspective de diminuer les tonnages collectés et/ou de les orienter vers des filières de valorisation plus vertueuses, en minimisant le dépôt en CET et en développant les pratiques et techniques de tri et de traitement les plus adaptées sur le plan environnemental, économique et social (mesures en lien notamment avec les collectes préservantes[2], la réutilisation et la réparation[3]).
2.2.1. Analyse de la composition des déchets encombrants

Méthodologie

Trois types de strates ont été utilisés pour établir le plan d’échantillonnage, afin de couvrir (i) l’ensemble des 7 intercommunales wallonnes de gestion des déchets, (ii) les types de conteneurs existants (encombrants incinérables, non-incinérables et mixtes) et (iii) les fluctuations saisonnières (échantillons prélevés en périodes estivale et hivernale).

Au total, les contenus de 92 conteneurs d’encombrants ont été triés en 23 fractions différentes, en poids (pour les 23 fractions) et en volume (uniquement pour les fractions « éléments d’isolation » et « frigolite »). Les résultats obtenus ont ensuite été extrapolés à l’échelle de la Wallonie.

 

 

Principaux résultats

Les principaux facteurs discriminants de la composition des conteneurs d’encombrants sont (i) le type de conteneurs (incinérables, non incinérables, mixtes) et (ii) l’intercommunale d’origine qui reflète aussi d’autres facteurs : les règles de tri propres à chaque intercommunale/recyparc et les caractéristiques géosocioéconomiques des communes affiliées (type d’habitat rural ou urbain, revenu des habitants...). L’existence de collectes en porte-à-porte en parallèle, qu’elles soient fixes ou sur demande, n’influence pas la composition des conteneurs d’encombrants.

Parmi les ± 140 000 tonnes de déchets « encombrants » ménagers collectés chaque année dans les recyparcs, plus d’un tiers (36 %) ne répondent pas à la définition d’encombrants, car cette fraction résiduelle comprend des petits objets, de taille inférieure à 30 x 30 x 30 cm ou des objets de taille plus importante, mais qui peuvent être davantage triés et déposés dans d’autres conteneurs du recyparc (bois, cartons, électroménagers, vêtements, métaux, inertes…).

Deux fractions d’encombrants représentent plus de 20 % des tonnages collectés :

  • Les plastiques (plastiques durs, films, bâches autres qu’agricoles...)
  • Les meubles d’intérieur (fauteuils, chaises, armoires, étagères...)

Les déchets de la construction hors isolants tels que le béton cellulaire, le plâtre, le Gyproc et le torchis représentent environ 7 % du gisement.

 

 

 

Rapport d’évaluation de la composition des déchets encombrants (2017)
2.2.2. Identification de la part et de la nature des déchets encombrants susceptibles d’être réutilisés

Méthodologie

La quantité et la nature des encombrants susceptibles d’être réutilisés ont été déterminées par des personnes spécialement formées et expérimentées, les valoristes, qui :

  • se sont postés devant des conteneurs d’encombrants (incinérables et non incinérables) présents dans 10 recyparcs très différents, avant que les objets n’y soient jetés et détruits (à raison de 10 samedis hors congés scolaires et de 10 jours de semaine en période scolaire) ; 
  • ont précédé ou accompagné des camions de collectes d’encombrants en porte-à-porte, suivant un calendrier de collecte à dates « fixes », avec inscription préalable ou pas (10 tournées) ;
  • ont analysé le contenu de 12 véhicules de collectes, au retour des collectes d’encombrants en porte-à-porte « sur appel ».

Au final, les mesures ont été réalisées dans 23 communes différentes. Une liste standardisée de poids moyens étalonnés par type d’objets (50) a été utilisée pour déterminer le poids total des objets susceptibles d’être réutilisés.

 

 

Principaux résultats

En valeur absolue (rapportée par habitant et par an), la quantité de biens potentiellement réutilisables (12,47 kg/hab.an) est en phase avec l’objectif de réutilisation du Plan wallon des Déchets-Ressources (8 kg/hab.an). Il faut encore transformer les quantités « réutilisables » en quantités « réutilisées » mais l’objectif fixé est réaliste et le potentiel est bien présent.

Les fractions de biens potentiellement réutilisables ne sont pas négligeables et ce, quel que soit le mode de collecte. Elles varient entre 13,7 % pour les collectes en porte à porte et 26,9 % pour les collectes en recyparcs.

En quantité, la principale source de biens potentiellement réutilisables se situe au niveau des recyparcs, compte tenu des types de flux collectés (encombrants, DEEE, inertes, métaux...). Toutefois, la sélection des objets réutilisables à l’entrée des recyparcs est confrontée à de nombreuses difficultés (casse ou mauvais démontage lors du transport, espaces de stockage limités, risques de vols...).

Le modèle de collecte des objets réutilisables à domicile est celui qui s'est le plus développé au cours des 10 dernières années, sous des formes variées de collaboration avec les intercommunales alors que le modèle de sélection dans les recyparcs reste plutôt marginal. Dès lors, les performances du premier système sont largement supérieures au second au niveau de la Wallonie. C'est donc le mode de collecte en porte à porte qui semble le plus adéquat pour généraliser la réutilisation en Wallonie, ce qui n'exclut pas d'emblée, la présélection en recyparcs là où c’est possible.

 

 

 

Rapport d’évaluation de la composition des déchets encombrants : volet réutilisable (2017)

2.3. Les déchets de papier-carton

L’analyse du flux de papier-carton est nécessaire pour pouvoir déterminer la répartition emballages/non emballages et donc l’intervention financière de FOST Plus.

La collecte et l’analyse de la composition des échantillons de papier-carton en Wallonie ont été réalisées entre mai et octobre 2016 auprès de 117 adresses réparties dans 11 communes wallonnes pour la collecte en porte à porte et également dans 15 recyparcs.

 

 

Rapport de synthèse de la composition des déchets de papier-carton en Wallonie (2016)

3. Archives

* La gestion des déchets non dangereux, non inertes et non ménagers : estimation du gisement, de sa composition et des modes de traitement (2012)

* Rapport d'évaluation de la composition des déchets ménagers en Région wallonne 2009 - 2010. (2010)

* Rapport d'évaluation de la composition des déchets ménagers en Région wallonne 2003 - 2004. (2005)

* Rapport d'évaluation de la composition des déchets ménagers en Région wallonne 2001 - 2002. (2003)

 

 


 

 

[1] Tout déchet n'entrant pas dans un sac ou un récipient de collecte de 60 litres. Par extension : « tout déchet ménager trop volumineux (supérieur à un cube de 30 centimètres de côté) et/ou trop lourd pour entrer dans un sac poubelle (de 60 litres) ou dans un conteneur à puce, non visé par une collecte sélective et considéré comme encombrant dans au moins une intercommunale ».

[2] Mesures 17 et 18 du cahier 3 du PWD-R

[3] Mesure 27 du cahier 2 du PWD-R