Le suivi des recherches scientifiques

Toute politique de conservation et de désignation de sites à protéger doit s'accompagner d'une évaluation régulière des impacts positifs (...mais aussi parfois négatifs) des mesures de conservation et d'aménagement proposées. Ce suivi doit permettre d'ajuster et d'adapter ces mesures pour garantir le maintien de l'écosystème en question et des intérêts qui y sont associés.

L'évaluation du "bon état" du milieu souterrain et des intérêts qui y sont associés doit non seulement se baser sur des inventaires biologiques extensifs (par exemple le comptage de chiroptères) mais aussi sur des mesures et des analyses de paramètres physico-chimiques et micro-climatiques. La conservation passe en effet par l'étude et la protection des espèces mais aussi des habitats auxquels elles sont inféodées. Les caractéristiques et le bon état des habitats souterrains peuvent être estimés, partiellement mesurés et suivis dans le temps à l'aide de ces paramètres physico-chimiques.

Les causes de la dégradation d'un site souterrain, sont généralement multiples. Elles peuvent être ponctuelles ou au contraire résulter d'une lente accumulation d'effets diffus. La cavité doit impérativement être replacée dans son contexte hydrogéologique et idéalement, l'évaluation doit également concerner les activités et l'occupation du sol en surface dans le bassin hydrographique en relation avec le site souterrain.

"Lamp flora" se développant grâce à l'éclairage électrique dans une grotte touristique alors qu'on se situe à plusieurs centaines de m de l'entrée! (Photo G. Michel)

Le suivi et l'évaluation du bon état de conservation des habitats dans des sites protégés sont une étape essentielle dans la gestion de ceux-ci. Cette phase d'évaluation doit se faire en continu (ou tout le moins régulièrement) pour permettre de mesurer l'impact positif des mesures de conservation prises mais aussi pour percevoir les "signaux d'alarme" et anticiper certains changements et détériorations du milieu. Ce type d'évaluation est par exemple obligatoire dans le cadre de Natura 2000; et confié aux états membres. Ces derniers doivent périodiquement remettre un rapport à ce sujet à la Commission Européenne.

Un état des lieux initial le plus complet possible ainsi que les méthodes pour suivre et analyser l'évolution des différentes variables indicatrices du milieu souterrain doivent être déterminés. Ces variables peuvent être de type biologique (suivi de populations indicatrices), micro-climatiques et physico-chimiques. Idéalement ces différents "types" d'indicateurs doivent être relevés pour disposer d'une vision complète et intégrée de l'état d'un site et de l'efficacité des mesures de conservation prises et à prendre pour le protéger. Le matériel et les méthodes à utiliser, les fréquences et la précision des analyses, sont à fixer, pour permettre aux Comités de Gestion des CSIS de disposer des informations et des indicateurs nécessaires et spécifiques à l'état de l'environnement souterrain dont ils ont la charge.