De ces réactions, naissent des dépôts cristallins (la calcite, l'aragonite ou le gypse) qui, peuvent prendre des formes "classiques" telles que stalactites, stalagmites, colonnes, draperies, gours... mais aussi d'autres formes cristallines telles que les excentriques, les fleurs de gypse, les perles de caverne ou pisolithes, les coupelles, les disques...
Certaines grottes wallonnes abritent des concrétions qui n'ont rien à envier aux plus belles cavités d'Europe. Plusieurs d'entre elles sont réputées en raison de la rareté et de l'exceptionnelle beauté de leurs spéléothèmes.
L'étude des concrétions reste un domaine de recherche encore peu développé. Pourtant une concrétion constitue un enregistreur naturel des données environnementales existantes lors de la formation et de l'évolution de la grotte. Une concrétion constitue une "mémoire climatique" de la terre depuis des millions d'années. De ce fait, l'intérêt de son étude dépasse de beaucoup son seul aspect esthétique.
Ce patrimoine, s'il est exceptionnel, est d'une extrême fragilité. Tant les modifications de l'environnement que la pollution liée à la présence de l'homme, directe (traces de pas, piétinement, destructions, ...) et indirecte (apports de CO2 et vapeur d'eau par la transpiration et la respiration, élévation de température, perturbations à partir de la surface, pollution des eaux de ruissellement par engrais et pesticides, ...) mettent en péril la conservation du milieu souterrain karstique.
Grâce à l'avènement des techniques d'investigation moderne (microscope électronique à balayage, microsonde ...) et aux méthodes de datations au carbone 14, puis à l'uranium/thorium, des progrès considérables ont pu être réalisés en minéralogie et dans l'étude des concrétions.
Malgré ces importants progrès, la formation de certaines concrétions calcaires reste partiellement inexpliquée, comme celle des excentriques (se développant dans de multiples directions) qui semblent n'obéïr à aucune loi physique.
La croissance d'une concrétion ou l'épaisseur d'un recouvrement de carbonate de chaux sous forme cristallisée ne peut être défini ou mesuré en fonction de critères d'ancienneté. Suivant la composition de la roche, la teneur de l'eau en carbonate soluble, le débit de l'eau, la concentration relative de l'air et de l'eau en gaz carbonique, l'acidité des terrains traversés par l'eau avant sa pénétration dans les fissures du calcaire, la formation des concrétions sera plus ou moins rapide. Il est donc impossible de parler "d'âge" (même moyen) des concrétions calcaires qui décorent les cavernes. Il faudra parfois des milliers d'années pour permettre le dépôt d'un centimètre de calcite, parfois quelques dizaines d'années suffiront.
Parmi les CSIS présentant les plus belles concrétions, il faut mentionner la grotte des Emotions à Ferrières ainsi que les nouveaux réseaux de la grotte du Faisan à Rochefort qui présentent une diversité exceptionnelle de concrétionnements conservés dans leur état d'origine grâce à une protection stricte mise en place par le club spéléo découvreur de ces sites (Spéléo Club Avalon).