Les Cavités Souterraines à Intérêt Scientifique (photo Guy Deflandre)

environnement.wallonie.be/csis

Le site officiel des Cavités Souterraines d'Intérêt Scientifique

Qu'offre ce statut ?

L'arrêté permet d'octroyer aux cavités souterraines un statut de protection spécifique et durable adapté aux particularités du milieu souterrain. Son caractère légal et la recherche d'un accord entre le propriétaire de la cavité et la Région wallonne (convention de 10 à 30 ans renouvelable) garantissent une pérennité à la protection des sites concernés.

Cet arrêté a été pris sur base de la loi du 12/07/1973 sur la conservation de la nature (habitats naturels, faune et flore sauvages). L'article 2 de l'arrêté précise qu'une cavité peut être reconnue d'intérêt scientifique non seulement pour des raisons biologiques mais aussi si elle recèle des formations géologiques, pétrographiques, minéralogiques rares ainsi que des témoins préhistoriques.

Diversité des intérêts liés au milieu souterrain

Les points 1, 2, 3 de l'article 2 de l'arrêté s'attachent à la conservation des espèces et de leurs habitats souterrains. Les points 4 et 5 traitent plus particulièrement des intérêts liés aux sciences de la terre (géologie, pétrographie, minéralogie) et aux vestiges archéologiques et paléontologiques qui peuvent caractériser certains sites souterrains.

photo de chauve-souris
Les chauves souris sont aujourd'hui protégées par les législations wallonne et européenne (Photo G. Deflandre).

Espèces concernées par la protection des CSIS

Suivant l'article 2 (pt1 et 2), tout site abritant des organismes adaptés et dépendants (pour leur survie) du milieu souterrain mérite d'être protégé. Dans les faits, ce sont surtout les cavités "à chauves-souris" (18 espèces intégralement protégées en Région wallonne dont 7 espèces sont reprises dans l'annexe II de la directive Habitat 92/43 CEE) qui sont concernées et qui ont reçu le statut de CSIS sur base de leur "contenu biologique". Ce même critère doit également permettre aux sites contenant une faune des invertébrés troglobies (crustacés, araignées, insectes, mollusques, acariens, vers...) d'être mise sur la liste des CSIS en Wallonie, même si ces espèces ne bénéficient pas encore dans la législation régionale ou européenne du statut de protection qu'elles méritent.

Formations géologiques, pétrographiques et minéralogiques

L'eau en percolant dans le sous-sol calcaire, restitue sous terre une partie du carbonate de calcium dissout et "construit" une diversité de concrétions (stalactites, stalagmites, colonnes, draperies, gours, cascades pétrifiées...). Cette "végétation" minérale est d'une extrême fragilité et doit être protégée. En plus de leur beauté, ces concrétions représentent un habitat spécifique pour une faune endémique d'une grande valeur patrimoniale. Enfin, ces concrétions sont de véritables archives géologiques, climatiques et palynologiques.

Témoins archéologiques

fouille à la grotte de Goyet
Fouille minutieuse (coupe stratigraphique) menée à la Grotte de Goyet (Photo M. Toussaint).

Les grottes wallonnes contenant des vestiges archéologiques et paléontologiques sont considérées comme des gisements de référence pour la préhistoire belge et européenne. Certaines ont fait l'objet de fouilles minutieuses, d'autres nécessitent de nouvelles recherches. De nombreuses cavités présentent encore un important potentiel de découvertes qu'il convient de préserver.

Les articles 3 et 4 de l'arrêté ont pour objet :

  • de garantir l'intégrité de la cavité dans le long terme et sa gestion durable en accordant la priorité aux intérêts et aux recherches scientifiques pour lesquels cette cavité a été protégée;
  • de définir des mesures pratiques de conservation, d'étude et d'exploration permettant à la fois de conserver ces sites et de permettre la poursuite de leur exploration et de leur étude;
  • de préciser les conditions d'accès aux CSIS.

L'article 5 donne quelques dérogations à la protection accordée (intérêt public majeur de nature sociale, économique, de prévention des dommages aux cultures, aux élevages, à l'eau...). Elles constituent des "garde-fous" à l'application de l'arrêté, en s'assurant que l'octroi d'un statut de CSIS ne gèle pas complètement l'activité sociale et économique d'une région.

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