Les Cavités Souterraines à Intérêt Scientifique (photo Guy Deflandre)

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Le site officiel des Cavités Souterraines d'Intérêt Scientifique

Intérêt géologique

Mieux que l'étude des parois rocheuses ou des fronts de carrières, celle des cavités souterraines et en particulier des grands gouffres permet au géologue d'obtenir des données précises sur la stratigraphie d'une région.

Certains cavités permettent de visualiser les différents étages géologiques dans lesquels la grotte s'est formée. Un gouffre peut être considéré comme un véritable "forage naturel" qui présente l'intérêt de révéler, outre la composition des assises traversées, les accidents tectoniques et les caractéristiques géomorphologiques qui ont affecté les formations pétrographiques rencontrées.

Cela permet aussi au géologue d'étudier jusque dans les moindres détails les caractères lithologiques et morphologiques de tel ou tel niveau sédimentaire... et de mettre en évidence certains bancs et gisements de fossiles.

L'étude sur place des diverses failles et diaclases aux dépens desquelles se sont creusées les cavités ainsi que les joints de stratification révélera le pendage et le litage des bancs rocheux (inclinaison longitudinale et transversale). Ces observations éclaireront le géologue sur la nature des poussées subies au cours des âges par le massif qu'il étudie.

photo d'un carottage
Carottage dans un plancher stalagmitique pour y réaliser une datation et des études palynologiques (Photo Y. Quinif).

L'analyse des matériaux de "remplissage" (les dépôts et sédiments qui encombrent certaines cavités), fournit aux scientifiques, des indications précieuses pour "dater" et reconstituer le "paysage géologique" ancien.

Il existe des phénomènes karstiques dans toutes les assises calcaires, quel que soit leur âge (on a observé des cavités constituées dans l'ère primaire, il y a +/- 300 millions d'années) mais il est admis que le creusement des cavités n'a aucun rapport avec l'âge des formations dans lesquelles s'est effectué ce creusement.

La majorité des cavités actuellement accessibles datent de la fin du Tertiaire (+/- 5 millions d'années) et du Quaternaire. Les cavités sont donc âgées en moyenne de quelques millions d'années, mais certaines sont beaucoup plus jeunes puisque leur cycle évolutif se poursuit de nos jours. On retrouve aussi, sur le territoire wallon, des phénomènes karstiques bien plus anciens. Ainsi les célèbres gouffres comblés (puits houillers) de Bernissart, où furent retrouvés les ossements d'iguanodons et de reptiles géants du secondaire, en sont la preuve évidente. La présence d'iguanodons au milieu de roches et de déblais du Carbonifère nous prouve que voici 150 millions d'années, les manifestations karstiques étaient intenses.

Parmi les cavités disposant du statut de CSIS, le chantoir de Grandchamps à Louveigné, ou le Trotti aux Fosses à Marche présentent des morphologies très intéressantes et directement liées aux spécificités des terrains géologiques dans lesquels ces cavités se sont formées. Du point de vue des terrains de remplissage, la Grotte Margaux à Dinant ou le Trou aux Feuilles à Bersillies l'Abbaye ont fait l'objet d'études et de relevés stratigraphiques. Enfin, le Nou Maulin à Rochefort ou la grotte de Bohon à Durbuy sont des sites remarquables pour l'étude de la karstification et des indices de corrosion et d'érosion mécanique.

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