Les Cavités Souterraines à Intérêt Scientifique (photo Guy Deflandre)

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Un refuge idéal pour les chauves-souris

photo d'un vespertillon en hibernation
Vespertilion en hibernation dans les plafonds d'une cavité (Photo G. Deflandre).

Les chauves-souris sont les seuls hôtes vertébrés du milieu souterrain à y habiter dans toute son étendue, jusqu'au plus profond des cavités.

La Wallonie compte dix-huit espèces de chauves-souris, appelées également chiroptères ("qui ont les mains en forme d'ailes"), soit le tiers de toutes les espèces de mammifères sauvages vivant en Région wallonne. Une bonne dizaine d'espèces ont un besoin impératif de ce milieu pour survivre en hiver. Sans le milieu souterrain, il serait par exemple impensable de voir le petit et le grand rhinolophe étendre leur territoire à notre région. Leur limite septentrionale est tributaire de la présence du milieu souterrain. Chez nous, elle coïncide à peu près au sillon Sambre-et-Meuse. D'un autre côté, l'ampleur de ce milieu est un important pôle d'attraction pour les populations de vespertilion des marais se reproduisant dans le nord des Pays-Bas et au Danemark. D'autres espèces très vulnérables, comme le vespertilion à oreilles échancrées ou le grand murin, ne s'éloignent généralement pas à plus de vingt kilomètres des cavités d'hivernage.

Il est rare, sous nos latitudes, de voir des chauves-souris se reproduire sous terre. En revanche, après que les jeunes auront acquis leur autonomie et que le nourissage intense d'été et d'automne ait permis à chaque individu de se constituer des réserves, elles s'enfoncent dans les cavités du sol à la recherche d'un microclimat favorable à l'hivernage.

"Qui dort dîne", dit le dicton et c'est bien ce que feront ces mammifères. Pour entrer en hibernation, ils vont chercher une température stable et basse (entre 0° et 11° C). La température de leur corps baisse alors presque au niveau de cette température ambiante, leur métabolisme se ralentit et la consommation d'énergie est minimale. L'humidité relative au gîte, proche de la saturation, empêche une déshydratation par évapo-transpiration et respiration.

Réveiller une chauve-souris dans son sommeil hivernal la forcera à faire passer sa température corporelle d'un niveau très bas, caractéristique des phases d'hivernage (de 3° et 11°C dans nos régions) à près de 40°C! Cette dépense énergétique extraordinaire risque de compromettre la survie de l'animal qui brûlera ainsi une bonne partie de ses réserves de graisse. Le calme absolu et l'absence de perturbation seront donc des qualités essentielles pour les gîtes d'hivernage des chauves-souris.

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