Un milieu riche, précieux et vulnérable

Sa difficulté d'accès, l'absence de lumière et le peu de recherches centrées sur le milieu souterrain, font que celui-ci reste mystérieux, mal connu et rarement géré de manière durable. Il s'agit pourtant, dans notre région, de l'écosystème le plus proche de l'état naturel originel, lorsqu'il n'a pas été affecté par différentes agressions et perturbations. Il constitue, à bien des égards, des "archives" (tant archéologique que climatique, géologique, ou biogéographique) de notre environnement et mérite d'être mieux étudié, protégé et géré dans l'avenir.

Paysage souterrain minéral, mais aussi habitat d'une faune très particulière (grotte de Han-sur-Lesse, Photo G. Deflandre).

Le milieu souterrain est d'une très grande diversité. Il présente des intérêts multiples et constitue un écosystème particulier. Par ailleurs, les aspects paysagers du milieu souterrain sont uniques, ainsi que ses intérêts géologiques, minéralogiques et géomorphologiques. L'archéologie lui doit ses plus importants vestiges préhistoriques (gisement de la Grotte de Spy...) et les découvertes paléontologiques les plus anciennes réalisées en Belgique (Grotte de la Belle Roche).

Bien qu'invisible depuis la surface, le domaine souterrain n'échappe pas aux agressions subies par notre environnement. Il est essentiel de révéler à tous les acteurs de l'environnement et de l'aménagement du territoire l'existence, l'intérêt et la valeur de ce milieu. Dans les régions présentant d'importants sites souterrains, tous les travaux ou aménagements doivent tenir compte de la nécessité de la conservation de ce patrimoine naturel. Ceci implique, notamment, une gestion concertée et une protection des eaux souterraines, ainsi que des mesures de prévention des pollutions.

Diverses sources de pollution (concentrées ou diffuses) pouvant affecter un massif calcaire (campagne de sensibilisation de la CWEPSS).

Un patrimoine à conserver

Certains sites souterrains d'intérêt scientifique sont très vulnérables. Ils doivent faire l'objet d'un statut légal et d'un suivi tant dans leur gestion que dans leur état des lieux. Les mesures de protection doivent s'appliquer aux sites souterrains eux-mêmes mais également aux activités de surface ayant un impact direct sur l'intégrité du milieu souterrain.

Les sites souterrains remarquables peuvent être protégés en les intégrant dans des réserves naturelles, dans des sites Natura 2000, ou par l'octroi du statut de site archéologique, des site classé, ou tout autre peérimètre de protection applicable en Région wallonne. L'attribution du statut de cavité souterraine d'intérêt scientifique ainsi que la gestion et la promotion de la recherche qui accompagnent ce statut particulier, complètent les réglementations existantes par un ensemble de recommandations adaptées aux spécificités du milieu souterrain.

Le groupe de travail sur le milieu souterrain, réuni à l'initiative de la Direction de la Nature (DGRNE-DNF) de la Région wallonne, a abouti à la rédaction du projet de statut de CSIS. Par la suite, ce statut a fait l'objet d'une publication au Moniteur Belge du 18 mars 1995 de l'arrêté du Gouvernement Wallon du 26 janvier 1995 organisant la protection des Cavités Souterraines d'Intérêt Scientifique (CSIS).

Le groupe de travail souterrain associait:

• l'Institut Royal de Sciences Naturelles de Belgique (IRScNB)
• l'Union Belge de Spéléologie (UBS)
• la Commission Wallonne d'Etude et de Protection des sites Souterrains (CWEPSS).