Les Cavités Souterraines à Intérêt Scientifique (photo Guy Deflandre)

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Le site officiel des Cavités Souterraines d'Intérêt Scientifique

Intérêts

géologique

L’accumulation de la séquence stratigraphique a été rendue possible par des conditions topographiques locales particulières, constituant un véritable piège sédimentaire. Les derniers 150.000 ans s’y trouvent enregistrés, couvrant l’Eemien, le Weichselien ainsi que l’Holocène et offrant une fenêtre exceptionnelle sur l’environnement des hommes préhistoriques de cette période. L’interprétation chronostratigraphique se base sur plusieurs éléments :
- comparaison des signaux climatiques enregistrés à Walou avec ceux de séquences de référence. L’excellente corrélation avec la séquence de référence des loess de Moyenne Belgique fournit un canevas chronologique assez précis ;
- la présence de téphras caractéristiques de deux éruptions volcaniques bien connues en provenance de l’Eifel livre des points de repère chronologique très fiables. Le Téphra du Laacher See, environ 13.000 ans, et le Téphra de Rocourt, environ 75.000 ans, ont été retrouvés dans des couches de Walou (téphra : (cendres volcaniques projetées lors d’une éruption ; certains minéraux présents dans ces cendres, identifiables au microscope, sont caractéristiques d’une éruption bien déterminée) ;
- ces informations sont confirmées et précisées par plusieurs méthodes de datation : 14C, thermoluminescence, ESR ;
- enfin, dans une moindre mesure, l’archéologie et la paléontologie animale livrent également des indications chronologiques.
Douze phases d’améliorations climatiques ont été enregistrées par divers marqueurs géologiques, tel que formation de planchers stalagmitiques, altération des calcaires, formation de « sols ». Des phases froides sont également bien enregistrées : déformation des sédiments par le gel, remaniement des sédiments en l’absence de végétation,… La validité de ces signaux et les types d’environnements sont confirmés par les études palynologiques et anthracologiques. L’enregistrement pollinique a en effet identifié une alternance d’assemblages de steppe froide et sèche et de paysages plus chauds, plus humides et plus boisés. Chaque paléosol indiquant une amélioration climatique est caractérisé par un spectre plus ou moins riche en pollen de pin, alors que les dépôts loessiques remaniés montrent des assemblages riches en taxons herbacés avec une dominante steppique.

archéologique

Paléolithique moyen (époque de l’homme de Néandertal)
Onze des couches situées entre environ 110.000 et 35.000 ans ont livré entre 3 et 103 silex taillés moustériens. La couche la plus riche du gisement (CI-8) a livré 1280 silex taillés ainsi qu’une prémolaire inférieure gauche humaine néandertalienne. Sur base de la chronostratigraphie, la couche est située entre 40.000 et 38.000 BP.

Paléolithique supérieur (commence avec l’arrive de l’homme moderne il y a 35.000 ans)
La séquence débute avec la couche CI-1, datée d’environ 29.000 BP, qui a livré du matériel aurignacien : environ 400 artefacts en silex, des fragments de galènes, des traces de colorant et des artefacts en bois et ossements d’animaux (sagaies, croches de cerf perforées…). Il est probable que, pour les aurignaciens, le site n’ait été qu’une halte de chasse où la production d’outils en silex était peu développée.

Le Gravettien de Walou (couche B5, vers 23.000 BP) est caractérisé par un matériel lithique pauvre avec utilisation du percuteur en pierre tendre et de longues sagaies en bois de renne à section ronde ou ovale.

La couche B1 témoigne du passage d’un groupe de chasseurs Federmesser de la fin du Paléolithique qui a abandonné des silex taillés sur le site, dont des armatures, probablement des pointes de flèches.

Occupations post-glaciaires

La couche A6 datée de 9.500 BP a livré quelques artefacts en silex non caractéristiques. Cette couche est essentiellement constituée de restes de microfaune provenant d’occupations de l’abri par des rapaces. Les couches A5, A4 et A2 ont livré un matériel qui doit encore être étudié, attribué au Mésolithique, les derniers chasseurs cueilleurs, pour les deux premières et au Néolithique, les premiers sédentaires-agriculteurs-éleveurs, pour la dernière.

paléontologique

Entre les périodes d’occupation humaine, divers carnivores ont pris possession de la grotte, essentiellement l’ours des cavernes et l’hyène de la caverne. Les restes d’herbivores découverts sur le site y ont été amenés par ces prédateurs et vraisemblablement par l’homme. Ont été identifiés : ours des cavernes, hyène des cavernes, cheval, renard, cerf élaphe, renne, rhinocéros laineux, loup, mammouth, lièvre, chamois, blaireau, renard polaire, cerf mégalocéros, panthère, chat sauvage, ours brun, marmotte, lion des cavernes, bison des steppes, castor, lynx, putois, hermine, cheval hydruntin, chevreuil, martre ou fouine, sanglier, daim, bouquetin et aurochs ; mais aussi divers oiseaux, micromammifères et batraciens.

Les restes de poissons ont permis d’identifier l’existence de la pêche à l’époque de l’homme de Neandertal. Cette activité s’est poursuivie sur le site jusqu’au Néolithique, les espèces pêchées n’ayant pas varié au cours de ces millénaires.

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