Présence d’une alternance de plusieurs bancs de natures différentes (calcaire, schiste) dans la partie profonde de la grotte (salle du « lac » notamment), ayant eu une incidence sur la forme galerie principale à l’endroit où s’est développé le lac souterrain.
La première partie de la grotte (vers l’entrée) s’ouvre dans des terrains dolomitiques; les phénomènes de dissolution et de karstification n’y présentent pas la même intensité que dans le reste de la grotte.
La genèse du lac a dû être la suivante d'après (C. Ek, 1969 Facteurs, processus et Morphologie karstiques dans les calcaires paléozoïques de la Belgique – Troisième partie Pg 21-23):
a - creusement par l'eau d'une longue galerie rectiligne;
b - élargissement local de cette galerie par corrosion jusqu’au niveau actuel de l'eau;
c - glissements (assez peu développés) de pans de roches sur la paroi NW et effondrements (beaucoup plus importants) sur la paroi SE. L'action de la corrosion était-elle A ce moment achevée ou se poursuivait-elle, sapant au fur et A mesure les bancs nouvellement mis en affleurement dans la grotte? Aucun argument formel n'appuie l'une ou l'autre de ces hypothèses; mais un indice peut être tiré de ce qui suit;
d - dans les parties les plus anciennes du plafond (essentiellement le milieu de celui-ci), oblitération par la corrosion des traces d'effondrement par l'action de l'eau (d'infiltration, car il y a des concrétions le long de certaines diaclases ; mais peut-être aussi un peu par de l'eau de condensation). Cette trace d'actions de dissolution après les premiers effondrements est un indice en faveur d'une continuation des actions de corrosion dans le lac, mais non une preuve car l'eau pouvait être agressive au plafond et inopérante dans le lac ;
e - une phase de concrétionnement est en tout cas incontestable après les éboulements car presque tous les blocs éboulés sont couverts d'un mince enduit calcitique, qui témoigne que la dernière action notable de l'eau n'est pas une dissolution mais une précipitation de calcite;
f - l'état frais des parois, semblable à l'aspect de fronts de carrières, et la présence de cassures fraîches importantes indiquent que les éboulements sont encore actifs aujourd'hui (au sens où l'on peut prendre ce mot à une échelle géologique).
Le plancher stalagmitique et les remplissages chimiques ont figé et piégé certains sédiments, offrant la possibilité d’étudier les paléo-remplissages dans la grotte. Des carottages y ont été effectués et ont permis de vérifier que cette cavité pouvait fournir des précisions très intéressantes sur le paléoenvironnement de toute la région.
Des concrétions d’une qualité exceptionnelle pour la Région wallonne, d’une grande beauté, très abondantes et variées et d’une très grande fragilité y sont présentes. Leur état de conservation est remarquable grâce à une gestion intelligente (un nombre de visites très réduit et un balisage dans la grotte).
Dans la grotte, en plus des coulées de calcite présentant une diversité importante de coloris, on peut également observer des cristaux, des excentriques et des gours. La grotte comprend en plus un gisement d’aragonite et des pisolithes.
Enfin, la grotte est dans une phase incrustante, l’ensemble des blocs récemment tombés dans le lac sont recouverts d’une pellicule et de microcristaux de calcite. Le concrétionnement se poursuit donc dans le site.
Les barres rocheuses imperméables ont une influence encore mal étudiée sur le comportement hydrique de la grotte et sur sa relation avec le dispositif de drainage de la vallée.