Les Cavités Souterraines à Intérêt Scientifique (photo Guy Deflandre)

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Le site officiel des Cavités Souterraines d'Intérêt Scientifique

Intérêts

biologique - chauves-souris

Au cours du temps, pas moins de 12 espèces différentes de chiroptères ont été inventoriées à Remouchamps Parmi celles-ci plusieurs figurent sur l'annexe II de la Directive Européenne Habitat.

Il est à noter que dans les années 1960-1970, les chiroptères hibernant dans la grotte de Remouchamps ont fait l'objet de campagnes de baguage assez intenses. Si aujourd'hui de telles pratiques sont proscrites car assez néfastes pour les chauves-souris, elles ont permis de vérifier le rayonnement et l'attractivité sur plus de 50 km que pouvait avoir un site comme Remouchamps sur certaines espèces de chiroptères.

Des relevés plus réguliers de chauves-souris devraient être menées dans la grotte et un aménagement léger de l'entrée pourrait être envisagé (sur avis du comité de gestion) pour améliorer le pouvoir attractif de la grotte de Remouchamps.

biologique - invertébrés

Dans la grotte de Remouchamps, les biotopes aquatiques souterrains sont particulièrement bien représentés. Que se soit dans la rivière souterraine du Rubicon ou dans des vasques d'eau moins profondes et beaucoup plus calmes que l'on peut observer dans certaines salles. Dans ces eaux, les crustacés sont relativement abondants, et différentes espèces de Niphargus ont notamment pu être observées.

Bien que la grotte soit parcourue par une importante rivière d'origine exogène, celle-ci n'entraîne pas d'accumulation de débris organiques sur les berges. Les eaux provenant de différents chantoirs sont probablement assez bien filtrées avant de rejoindre la cavité à proprement parler et n'offrent donc pas un apport alimentaire important. Cet effet de filtration empêche par ailleurs la faune épigée de rejoindre la grotte et permet donc à une faune troglophile et troglobie de s'y développer sans subir leur concurrence.

La grotte a fait l'objet (dans ses réseaux avant siphon) d'un inventaire faunistique relativement complet dès 1934 par R. LERUTH. D'après les observations de l'époque, c'est surtout la faune des argiles et la faune cavernicole aquatique qui sont remarquables à Remouchamps. Il serait intéressant de réaliser une nouvelle évaluation biospéléologique de la cavité aujourd'hui afin de définir si l'exploitation touristique beaucoup plus importante (par rapport aux années 1930) a eu une incidence sur son contenu biologique et s'il existe dans la cavité des zones à protéger en priorité par rapport à leur contenu en invertébrés.

minéralogique

Les niveaux supérieur et inférieur (réseau "actif") présentent un concrétionnement abondant et très bien conservé. Les concrétions restent en grande partie alimentées par les infiltrations d'eau depuis la surface. On retrouve dans cette cavité toutes les formes de corrosion et de précipitation du calcaire. Certaines de ces concrétions ont fait l'objet d'analyses cationiques (Ek & Gewelt 1986). Les planchers stalagmitiques ont piégé des sédiments et permettent des études intéressantes. La grotte renferme par ailleurs des sédiments et des dépôts meubles qui furent étudiés en 1988 (Pissart et al.) et qui ont permis de démontrer l'existence d'un pergélisol dans la région lors du dernier âge glaciaire.

archéologique

La grotte de Remouchamps fut occupée dès 10.000 avant JC; les premières fouilles y ont été réalisées par Schmerling en 1830. Cette occupation préhistorique s'est surtout limitée à la salle d'entrée dans laquelle les nombreuses fouilles ont permis de mettre à jour deux foyers d'occupation tardenoisienne ainsi que plusieurs objets d'industrie microlithique et osseuse (voir travaux de M. Dewez en 1969-70).

Il faut noter que cette salle d'entrée a été en grande partie bétonnée, il y a quelques années, pour faciliter l'exploitation touristique de la cavité et que le reste de la grotte semble n'avoir jamais été occupé. Le potentiel de nouvelles découvertes archéologiques à Remouchamps est donc relativement faible.

hydrologique

La grotte de Remouchamps est la terminaison hydrogéologique de tout le Vallon des Chantoirs. Il s'agit donc d'une unité hydrologique exceptionnelle qui a fait l'objet de nombreuses études mais qui n'est encore que très partiellement connue.

En plus des recherches en cours pour tenter de trouver les collecteurs du vallon (aboutissant à Remouchamps), des études plus pointues sur les débits et les temps de réponses par rapport aux crues devraient permettre de mieux comprendre le fonctionnement de tout le système. Ces études devraient également englober quelques analyses de la qualité des eaux afin de prévenir les risques de pollution dans tout le vallon et de conserver à ce site son attrait scientifique mais aussi touristique.

didactique

Cavité touristique visitée par plus de 50.000 personnes par an. Il s'agit donc d'un site présentant un important potentiel pour sensibiliser et informer le grand public sur la spécificité et la vulnérabilité du milieu souterrain.

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