Intérêts

biologique - chauves-souris

Une visite, effectuée fin 2003, n'a pas permis d’observer de chiroptères en hibernation dans la grotte, mais de très nombreuses traces d’occupation ont pu y être notées a cette occasion. Les relevés se sont limités à la première salle (la plus facilement accessible). La présence éventuelle de chauve-souris dans les étages inférieurs de la grotte est également probable. Des inventaires chiroptérologiques sont aujourd'hui réalisés sur base annuelle dans la cavité.

La morphologie générale de la cavité est de type descendante, elle présente une succession de salles superposées reliées entre elles par des puits verticaux qui rendent la cavité attractive pour les chiroptères.

Il s’agit d'un des rares sites souterrains dans le massif forestier de Châtelet. Cette grotte peut donc être un relais important pour la recolonisation de la région de Charleroi par les chiroptères.

géologique

La grotte de l’Agouloir ainsi que l’ensemble des vastes dépressions qui caractérisent le bois de Châtelet appartiennent à une morphologie karstique de type abannet. Ce genre de formation est rare et témoigne par ailleurs d’une très vieille activité d’extraction d’argile plastique (industrie de la poterie à Bouffioulx) et de sable faisant partie du patrimoine historique de la région.

Présence de formes typiques de dissolution différentielle en régime phréatique (les boxworks), très bien conservées et riches en renseignements sur la formation de la cavité et son régime hydrologique.

La grotte en général et sa salle la plus profonde en particulier ont permis de piéger des sédiments très anciens (dépôts d’argile et de limons landéniens et crétacés) qui ont été entièrement érodés en surface, ailleurs dans la région. Leur présence dans la grotte permet de regrouper des informations sur une période pour laquelle les témoins géologiques sont très rares et d’apporter des informations géologiques nouvelles, notamment sur le niveau des mers et les transgressions marines au Crétacé.

spéléologique

La grotte de l’Agouloir et la Stolle des t’Chvaux toute proche forment un ensemble pittoresque situé dans une forêt feuillue aujourd’hui fort bien entretenue et gérée par la DNF. Cette forêt fait partie de la « ceinture verte » de Charleroi et doit être protégée pour sa fonction sociale. Cependant sa proximité avec des zones densément urbanisées fait peser une menace sur l’intégrité de ce site ; la zone doit rester accessible mais en même temps être protégée pour que les visites n’en détruisent pas l’équilibre et les différents intérêts.

La cavité ayant connu des phases de sédimentation importante obstruant les réseaux souterrains, des recherches spéléologiques pourraient y découvrir certains prolongements. Dans la partie la plus profonde de la grotte, des nouvelles découvertes pourraient s’avérer fort intéressantes, reculant encore l’âge de la formation de la cavité et permettant éventuellement de recueillir des sédiments complémentaires. Le trajet des eaux qui s’engouffrent dans la grotte n’a jamais pu être vérifié. La réalisation d’un traçage dans la grotte pourrait être très intéressant et notamment déterminer dans quelle mesure les pollutions observées en amont et dans la dépression de la grotte sont une menace pour certains captages et sources avoisinantes.