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Les TFA dans les eaux de distribution en Wallonie   17-10-2024

L'acide trifluoroacétique (TFA : CF3COOH) est le plus petit PFAS que l'on puisse envisager. Il est classé dans les « ultra-short chain PFAS » et ne peut pas être apparenté aux PFAS à longue chaine (nombre de carbone supérieur ou égal à 6) tels que le PFOS et le PFOA. Comme tous les PFAS, il présente une remarquable stabilité thermique, chimique et biologique. Très soluble dans l'eau, il est très mobile et on le retrouve dans différentes matrices environnementales, notamment la pluie, le brouillard, les eaux avec de grands réservoirs dans les océans. Il s'accumule dans l'atmosphère et ne subit pas de dégradation photochimique. Par contre, le TFA n'est sujet ni à la bioaccumulation, ni à la biomagnification (Ellis et al., 2001).

Les sources potentielles de TFA identifiées sont multiples. Il est un sous-produit de la dégradation de certains produits chimiques, notamment les fluides réfrigérants (HFC) et d'autres composés fluorés. C'est également un produit de dégradation de certains produits phytosanitaires.

A l'heure actuelle, la probabilité que le TFA soit toxique pour les organismes vivants (mammifères) est considérée comme très faible. Des études doivent encore être menées pour déterminer les effets d'une toxicité chronique du TFA.

Le TFA n'est pas pris spécifiquement en considération dans la réglementation européenne et régionale relative à l'eau destinée à la consommation humaine. Il n'existe pas non plus à ce jour de recommandation sanitaire en fonction du niveau d'exposition.

A la demande du Gouvernement wallon, le Conseil scientifique indépendant (CSI) PFAS s'est alors penché sur la toxicité du TFA et, au terme de son analyse, a recommandé comme valeur guide la concentration de maximum 2,2 µg/l de TFA dans le réseau d'eau potable wallon.

Dans l'attente d'avancées de la recherche scientifique significatives quant aux aspects écotoxicologiques du TFA, l'administration compétente (SPW-ARNE) a pris pour option d'utiliser cette valeur guide comme mesure temporaire supplémentaire à la norme de 0,10 µg/l pour la somme des 20 PFAS dans l'eau de distribution en vigueur à partir du 1er janvier 2025. Tout dépassement de cette valeur guide par le TFA dans l'eau de distribution nécessitera un plan de surveillance accru afin d'identifier la source de contamination au TFA et de l'éliminer. Il s'agit bien sûr d'une mesure complémentaire qui sera suivie, même si la norme de 0,10 µg/l pour la somme des 20 PFAS est respectée.

Pour caractériser la situation en Wallonie, la Région wallonne a chargé la SWDE de coordonner un monitoring du TFA dans l'eau de distribution de l'ensemble du territoire wallon. Il a été demandé à tous les distributeurs de s'assurer qu'un prélèvement sur chacune des 642 zones de distribution soit réalisé d'ici le 15 juillet 2024 au plus tard, de manière à pouvoir y inclure l'analyse du TFA.

Les données du monitoring récoltées entre juin et juillet 2024 permettent d'avoir une vue exhaustive de la situation de la teneur en TFA dans les eaux destinées à la consommation humaine.

Le TFA n'a pas été retrouvé dans l'eau distribuée de 44 zones de distribution. Des teneurs supérieures ou égales à 2,2 µg/l, valeur guide proposée par le CSI, ont été observées au niveau de 13 zones de distribution parmi les 642 que compte la Wallonie. Ces résultats ne remettent pas en cause la potabilité de l'eau de distribution. Des analyses complémentaires sont en cours afin de confirmer les dépassements observés et le cas échéant, d'identifier les sources de contamination.

Carte Etat des lieux

L'état des lieux complet ainsi que le rapport du CSI sont téléchargeables ICI.