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Les PFAS dans les eaux épurées et dans les boues d’épuration en Wallonie   29-09-2024

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Un audit réalisé sur les quelque 450 stations d’épuration des eaux usées exploitées en Wallonie révèle des taux de PFAS peu élevés dans les eaux en sortie des stations d’épuration. Les boues issues des traitements épuratoires valorisées en agriculture présentent quant à elles des taux de PFAS inférieurs aux rares normes définies par certains pays européens ou nord-américains (en l’absence de normes actuellement en Europe, en Belgique et en Wallonie).

La mission du secteur public de l’eau est de collecter et de traiter les eaux usées issues d’une utilisation domestique, industrielle ou d’autres activités qui génèrent différents types de pollution. Une fois traitées, ces eaux rejoignent nos cours d’eau et les déchets issus du traitement forment une boue qui est ensuite valorisée soit comme engrais agricole, soit pour produire de l’énergie.

Le Code de l’Eau wallon impose un contrôle très strict de la qualité des eaux épurées par les 450 stations d’épuration publiques en Wallonie. Actuellement, ces normes concernent les polluants les plus importants : le carbone, l’azote et le phosphore. Les boues font également l’objet d’une traçabilité complète et seules les boues respectant les normes légales sont valorisées en agriculture.

En ce qui concerne les micropolluants comme les PFAS, il n’existe à ce jour aucune norme pour les boues et les rejets d’eau après épuration ni en Belgique, ni à l’échelle européenne. Face à l’ampleur des enjeux, plusieurs directives sont en cours d’élaboration ou en voie d’adoption.

De manière proactive, en l’absence de normes en vigueur, la SPGE a fait procéder, sous l’égide d’un comité de suivi composé de représentants du SPW-ARNE et de l’ISSeP, à un audit complet sur la présence de PFAS en Wallonie dans :

  • les eaux rejetées par les stations d’épuration ;
  • les boues issues du processus d’épuration.

Il ressort de cet audit que la très grande majorité des boues valorisées vers la filière agricole présentent des taux de PFAS inférieurs aux rares normes définies par certains pays européens ou nord-américains. Seules les boues de la station d’épuration de Membach (Commune de Baelen) ne respectent pas les seuils d’investigation provisoires établis par le SPW en absence de normes pour la teneur en PFAS dans les boues et en application du principe de précaution. Elles ne font actuellement plus l’objet d’une valorisation agricole. L’ensemble des organisations représentatives des agriculteurs ont été informées pour qu’elles puissent relayer vers leurs membres.

Pour les eaux épurées, aucun des 28 PFAS analysés n’est détecté dans plus de 85% des rejets et la concentration moyenne observée pour les rejets de l’ensemble des stations est de 11 nanogrammes par litre. Seuls les rejets de trois stations dépassent les seuils d’investigation provisoires établis par le SPW-ARNE pour les eaux épurées : Louvain-la-Neuve, Herve et Trivières. Les communes concernées ont été informées des résultats et les citoyens seront informés via les canaux habituels.

La SPGE et le SPW-ARNE se sont concertés pour établir un plan d’action pour caractériser les rejets dans le milieu récepteur, d’identifier les sources de pollution, les mesures permettant de prévenir leur diffusion dans le réseau d’assainissement public et l’information des autorités compétentes.

Un suivi approfondi s’étalant sur 6 mois est également mis en place au sein de 41 stations d’épuration afin de mieux caractériser la situation. La situation sera régulièrement réévaluée compte tenu de l’évolution des connaissances et du cadre européen.

Il est particulièrement important de souligner que cela n’impacte d’aucune manière la qualité de l’eau potable distribuée par le réseau public en Wallonie.