TRANSPOSITION et MISE EN OEUVRE de la directive 2010/75/UE |
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Introduction - Transposition - Secteurs d’activités - Exigences environnementales - Application des MTD - BREF et Conclusions MTD - Conditions d’exploiter - Actualisation et réexamen - Rapport de base - Remise en état - Information du public - Inspections environnementales |
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IntroductionLa directive 2010/75/UE du Parlement européen et du Conseil du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles (appelée dans la suite du texte « directive IED ») fusionne, en un seul texte, les dispositions des sept directives suivantes :
La directive IED remplace définitivement les directives précitées depuis le 7 janvier 2014, à l’exception de la directive 2001/80/CE relative à la limitation des émissions de polluants provenant des grandes installations de combustion qui sera définitivement abrogée à dater du 1er janvier 2016. La directive IED renforce le principe d’une approche intégrée de la prévention et de la réduction des pollutions émises par les installations industrielles estimées au niveau européen comme les plus polluantes pour l’environnement (activités énergétiques, production et transformation de métaux, industrie minérale, industrie chimique, gestion des déchets, élevages intensifs, etc.). Ce principe prévalait déjà dans l’ancienne directive 2008/1/CE (dite «directive IPPC»), transposée en droit wallon via le décret du 11 mars 1999 relatif au permis environnement, notamment son article 2 libellé comme suit :
Les dispositions correspondant à l’ancienne directive IPPC sont regroupées au sein du chapitre II de la directive IED. La directive IED renforce tous les grands principes de l’ancienne directive IPPC ainsi que la participation du public. Elle élargit légèrement son champ d’application en introduisant de nouvelles dispositions en matière de remise en état des sols. Ses principes directeurs sont :
Transposition en droit wallonLa directive IED est transposée en droit wallon par les textes suivants :
En Wallonie, ces textes sont progressivement entrés en vigueur moyennant leurs dispositions transitoires respectives. La transposition complète de la directive IED, en vigueur depuis le 7 janvier 2014, est effective sur le territoire wallon depuis le 18 février 2014.
Secteurs d’activités « IPPC »Les activités dites « IPPC » sont les activités définies à l’annexe I de la Directive IED et reprises intégralement à l’annexe XXIII de l’arrêté du Gouvernement wallon du 4 juillet 2002 relatif à la procédure et à diverses mesures d’exécution du décret du 11 mars 1999 relatif au permis d’environnement.
Des dispositions spéciales sont également prévues pour :
Les activités de recherche et de développement, l’expérimentation de nouveaux produits et de nouveaux procédés ne sont pas concernées par ces dispositions législatives, à l’exception des activités expérimentales de recherche, de développement et d’essais visant à améliorer le processus d’incinération de déchets avec une capacité de traitement égale ou supérieure à 50 tonnes de déchets par an.
Exigences environnementales pour les établissements qui mettent en œuvre des activités « IPPC »Toute installation industrielle qui met en œuvre une activité « IPPC » doit respecter les obligations fondamentales suivantes :
Ces dispositions spécifiques s’appliquent également à toute autre activité exercée sur le même site, liée techniquement à l’activité ou aux activités « IPPC » et susceptibles d’avoir des incidences sur les émissions et la pollution.
Application des meilleures techniques disponibles (MTD) pour les établissements qui mettent en œuvre des activités « IPPC »Les installations industrielles qui mettent en œuvre des activités « IPPC » doivent utiliser les meilleures techniques disponibles (MTD). L’article 1er, 19° du décret du 11 mars 1999 relatif au permis d’environnement définit les meilleures techniques disponibles comme étant :
BREF et Conclusions sur les MTDLa directive IED prévoit la détermination de MTD de référence au travers d’un échange d’informations entre États membres, industries, organisations non gouvernementales de protection de l’environnement et Commission Européenne. Ce travail aboutit à la création de documents de référence MTD appelés « BREF » (pour Best available techniques REFerence document) et de « conclusions sur les MTD ». Il est assuré par un service de la Commission européenne : le Bureau Européen de l’IPPC (EIPPCB). Les « BREF » et les « conclusions sur les MTD » sont consultables sur ce site.
Conditions d’exploiter pour les établissements qui mettent en œuvre des activités « IPPC »Les conditions d’exploiter applicables aux activités IPPC doivent, notamment, se fonder sur les conclusions sur les MTD ou, en l’absence de telles conclusions, sur les BREF existants. Lorsque l’autorité compétente prescrit des valeurs limites d’émission (VLE), celles-ci doivent garantir que les émissions n’excèdent pas, dans des conditions normales d’exploitation, les niveaux d’émission définies dans les conclusions sur les MTD. Dans certains cas, sur demande de l’exploitant, une dérogation pourrait être accordée lorsque le coût induit par le respect d’une telle VLE serait disproportionné au regard des bénéfices pour l’environnement en raison de l’implantation géographique, des conditions locales de l’environnement ou des caractéristiques techniques de l’installation. Cette dérogation, si elle est accordée, devra être annexée à la décision de l’autorité compétente et révisée lors de la publication de nouvelles « conclusions sur les MTD » pour l’activité principale de l’établissement. Lorsque l’autorité compétente fixe des conditions d’exploiter sur la base d’une meilleure technique disponible qui n’est décrite dans aucune des conclusions sur les MTD, elle veille à ce que ladite technique soit déterminée en accordant une attention particulière aux critères énumérés à l’article 1er, 19° du décret du 11 mars 1999 relatif au permis d'environnement, à savoir :
Le permis autorisant une activité « IPPC » doit également contenir des conditions relatives :
Actualisation et réexamen des permis des établissements qui mettent en œuvre des activités « IPPC »Les conditions d’exploiter particulières des permis autorisant une activité « IPPC » doivent être régulièrement réexaminées et, si nécessaire, actualisées. L’actualisation des conditions d’exploiter et la mise en conformité des installations, avec ses conditions, doivent être réalisées dans un délai de 4 ans à compter de la parution des conclusions sur les MTD correspondant à la rubrique d’activité « IPPC » principale de l’établissement. Les informations relatives à l’activité « IPPC » principale, sont consultables sur ce site. Une actualisation des permis autorisant une activité «IPPC » peut également être déclenchée dans les cas suivants :
L’ensemble des conclusions sur les MTD ou des BREF applicables aux activités concernées doit être pris en compte dans le cadre du réexamen. À la demande du directeur de la Direction extérieure du DPA de la commune auprès de laquelle la demande de permis a été introduite, l’exploitant présente toutes les informations nécessaires aux fins du réexamen des conditions d’exploiter y compris notamment les résultats de la surveillance des émissions et d’autres données permettant une comparaison du fonctionnement de l’installation avec les meilleures techniques disponibles décrites dans les conclusions sur les MTD applicables et les niveaux d’émission associés aux meilleures techniques disponibles. Les informations relatives au réexamen des permis suite à la publication d'une CMTD, sont consultables sur ce site. La première actualisation d’un permis autorisant une activité « IPPC » existante est applicable à partir du 7 janvier 2014 pour les installations opérant les activités visées à l’article 46 §1er, 1° de l’arrêté du Gouvernement wallon du 16 janvier 2014 déterminant les conditions sectorielles relatives à certaines activités générant des conséquences importantes pour l’environnement et modifiant diverses dispositions en ce qui concerne notamment les émissions industrielles. La première actualisation d’un permis autorisant une activité « IPPC » existante est applicable à partir du 7 juillet 2015 pour les installations opérant les activités visées à l’article 46 §1er, 2° de l’arrêté du Gouvernement wallon du 16 janvier 2014 déterminant les conditions sectorielles relatives à certaines activités générant des conséquences importantes pour l’environnement et modifiant diverses dispositions en ce qui concerne notamment les émissions industrielles.
Rapport de basePour les établissements réalisant une ou plusieurs activité(s) « IPPC », l’arrêté du Gouvernement wallon du 16 janvier 2014 déterminant les conditions sectorielles relatives à certaines activités générant des conséquences importantes pour l’environnement, introduit l’obligation de remettre un rapport de base décrivant l’état du sol et des eaux souterraines à un moment donné. Le rapport de base est transmis par l’exploitant à l’autorité compétente :
Le rapport de base est obligatoire dès que l’activité implique l’utilisation, la production ou le rejet de substances ou de mélanges pertinents mentionnés à l’article 3 du règlement n° 1272/2008 du 16 décembre 2008 relatif à l’étiquetage et à l’emballage des substances et mélanges, et qu’il existe un risque de contamination du sol et des eaux souterraines sur le site. Le rapport de base contient les informations permettant de comparer l’état du sol et des eaux souterraines actuel avec l’état du site lors de la mise à l’arrêt définitif de l’établissement. Pour plus de détails sur ce rapport de base, vous pouvez consulter :
Remise en état en cas de cessation définitive d’activités « IPPC »Lors de la mise à l’arrêt définitif, l’exploitant fournit une évaluation de l’état de pollution du sol et des eaux souterraines et le compare à l’état décrit dans le rapport de base. En cas de pollution significative par les substances considérées dans le rapport de base, l’exploitant est tenu de remettre le site dans un état au moins similaire à celui décrit dans le rapport de base. Cette obligation s’applique en complément de celle concernant la remise en état en fonction de l’usage futur du sol. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter :
Information du publicConcernant l’accès à l’information environnementale, le public doit pouvoir être informé :
La directive IED renforce l’information du public en prévoyant que le public puisse prendre connaissance :
La directive Emissions industrielles précise les informations qui doivent également être accessibles via internet, comme les permis des établissements et les mesures prises en cas de cessation définitive des activités.
Inspections environnementales des établissements qui mettent en œuvre des activités « IPPC »Toutes les installations qui mettent en œuvre des activités « IPPC » doivent être couvertes par un plan d’inspection environnementale. Ce plan doit être régulièrement révisé et mis à jour. Sur la base des plans d’inspection, le fonctionnaire chargé de la surveillance doit établir régulièrement des programmes d’inspection environnementale de routine, y compris la fréquence des visites des sites pour les différents types d’installations. L’intervalle entre deux visites d’un site doit être basé sur une évaluation systématique des risques environnementaux que présentent les installations concernées. Elle ne peut pas excéder un an pour les installations présentant les risques les plus élevés et trois ans pour les installations présentant les risques les moins élevés. L'évaluation systématique des risques environnementaux est fondée au moins sur les critères suivants :
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